En à peine trois ans d'existence, la start-up Aquatech Innovation (7 personnes) a su se faire remarquer avec ses solutions visant à réduire l'empreinte environnementale des activités touristiques et économiques, à flot ou à terre.

Récemment labellisée Green Tech, la société montpelliéraine s'est d'ailleurs vue récompenser à de multiples reprises (prix de la TPE Occitanie, Lauréate du Lab'Tribune, My Med, des rencontres nationales du etourisme de Pau...) pour la pertinence de ses projets. Et leur nécessité.

« Nos solutions sont principalement destinées à des activités qui consomment beaucoup d'eau et/ou sont souvent situées en milieu sensible, protégé. La prouesse de notre innovation est qu'elle permet un traitement sans aucun apport chimique ni production de chlore. Nous utilisons les bactéries naturelles !» affirme Geneviève Marais, présidente d'Aquatech Innovation.

Une solution autonome

Spécialisée dans la collecte, le traitement et le recyclage des eaux usées, Aquatech Innovation a mis au point une solution permettant de traiter les effluents au plus près de leurs lieux d'émissions tout en assurant un rejet dans le milieu naturel en qualité « d'eau de baignade » ou « d'eau d'irrigation ».

« Notre procédé de traitement s'adapte à tout type d'environnement, même complexe, à terre ou à flot, et offre une empreinte au sol très limitée détaille Geneviève Marais. Il est démontable, facilement déplaçable et s'adapte aux variations de volumes à traiter qui fluctuent selon la fréquentation saisonnière. »

Campings, hôtels, collectivités ... la start-up s'adresse à tous les acteurs. Partenaire du groupe Vacanceselect, elle a su, par exemple, s'adapter aux contraintes du camping Tohapi à Palavas (34).

« Pour respecter la réglementation de la bande des 100 m, nous avons dû supprimer toutes les constructions situées dans cette zone, soit près de la moitié des hébergements du camping explique Régis Basso, directeur technique Vacanceselect (34). La solution d'AquaTech Innovation a permis de maintenir la totalité de notre offre d'hébergement, avec sanitaires privatifs. C'est une véritable opportunité d'acquisition de nouveaux sites d'exploitation où les solutions d'assainissement traditionnelles ne peuvent s'appliquer. »

S'interroger sur son impact environnemental

Dans la même logique, Aquatech Innovation a installé une station sur l'eau pour traiter les effluents d'un sanitaire flottant dans le port du Cap d'Agde, une station de traitement dans le Grand Lyon ainsi que dans le port Ilon à une heure de Paris, et même un réseau sous-marin et collecte multi points dans le port St Katharine à Londres.

« Il y a encore une large méconnaissance de la collecte des eaux usées regrette la présidente. On parle beaucoup de réduction de déchets mais encore trop peu du recyclage des eaux usées. C'est d'autant plus dommage que cette phase doit être prise en considération dès le départ, avant d'attaquer le traitement. Nos solutions de collecte, qui peuvent se faire en point unique ou être réparties en multi points, conviennent aussi bien aux besoins des ports, des campings que des sites isolés. »

De l'étude à la réalisation du projet, Aquatech Innovation accompagne toutes les entreprises dans leurs démarches administratives (aides de l'Etat, de l'Agence de l'eau...).

Alors que la crise sanitaire a ralenti les projets, la start-up montpelliéraine tient le cap. Incubée au Bic Montpellier depuis mars 2020, elle vient de rejoindre le Clean Tech Booster d'Aramon et le Welcome City Lab de Paris de manière à élargir son périmètre. Mais surtout, elle espère boucler, à la rentrée prochaine, une levée de fonds de 1 M€ pour passer à la phase industrielle et au déploiement d'un réseau de distributeurs et d'installateurs.

« Nous avons fait un important travail de prospection, notamment autour du bassin méditerranéen et espérons signer prochainement avec de grands groupes. Aussi, il nous faut passer à la vitesse supérieure en faisant du co-montage en atelier et en étant réactifs dans l'installation de nos solutions ». Aquatech Innovation prévoit des recrutements et pourrait s'implanter sur la métropole avant la fin de l'année.