« Un territoire numérique responsable se fait autour de l’inclusion des citoyens, la sobriété et l’éthique »

EVENT (1/2) - Villes, métropoles et territoires multiplient les engagements pour atteindre la neutralité carbone en 2050. Mais comment peuvent-ils adresser les défis à la fois économiques, énergétiques, humains et climatiques pour tendre vers cet objectif ? Quelques jours après la COP 26 de Glasgow, La Tribune a voulu interroger les trajectoires possibles lors du Forum “Montpellier Zéro Carbone”, organisé le 10 décembre dernier, depuis la Cité de l'Économie et des Métiers de demain.
Michaël Delafosse, maire de Montpellier et président de la métropole (au centre), était aux côtés de Jean-Christophe Tortora, président de La Tribune (à gauche), et Carlos Moreno, directeur scientifique de la Chaire ETI - IAE Paris -Sorbonne (à droite), lors du Forum Montpellier Zéro Carbone, le 10 décembre 2021 à Montpellier.
Michaël Delafosse, maire de Montpellier et président de la métropole (au centre), était aux côtés de Jean-Christophe Tortora, président de La Tribune (à gauche), et Carlos Moreno, directeur scientifique de la Chaire ETI - IAE Paris -Sorbonne (à droite), lors du Forum Montpellier Zéro Carbone, le 10 décembre 2021 à Montpellier. (Crédits : Eric Durand)

Parmi les thématiques phares de cette édition du Forum Zéro Carbone à Montpellier, organisé par La Tribune le 10 décembre à Montpellier : les engagements des territoires vers une neutralité carbone. Les intervenants ont évoqué les réels axes d'actions qui peuvent aujourd'hui s'offrir aux collectivités pour avancer vers une transition des territoires.

Il y a dix ans, un premier concept avait émergé : la smart city. Il s'agissait alors d'utiliser les nouvelles technologies pour construire une ville plus intelligente, plus facile à vivre et plus verte, donc plus vertueuse.

« Au début, il y avait cette croyance de la technologie magique, dénonce Céline Colucci, déléguée générale Les Interconnectés. Mais seule, la technologie ne fait pas grand-chose. Elle doit être un moyen au service de politiques publiques ambitieuses. Historiquement, les collectivités ont déjà travaillé les smart-grids, soit l'efficience des consommations de flux, la mobilité, la qualité de l'air et les îlots de chaleur. Aujourd'hui, les solutions avancent très vite car la technologie est mature, et les collectivités ont compris comment la mixer avec leurs connaissances du terrain. Mais un territoire numérique responsable se fait autour de trois piliers : l'inclusion des citoyens, la sobriété et l'éthique. »

« Des scenarii de sortie des énergies fossiles »

« Je retrouve cette évolution au niveau européen, poursuit Claire Roumet, directrice générale d'Energy Cities. Un programme européen a accompagné les métropoles vers la smart-city pendant dix ans, mais il n'a pas porté ses fruits comme nous l'avions imaginé. Avec la nouvelle génération de programme, l'Union européenne adopte une approche intégrée différente. L'idée est de regarder les ressources réelles des quartiers ou des territoires, pour ensuite imaginer des scenarii de sortie des énergies fossiles. »

Elle cite en exemple la ville de Barcelone, qui a mis en place une véritable démocratie numérique depuis l'élection d'Ada Colau, avec « des outils contrôlés par la collectivité », qui permettent « de faire une cartographie fine et précise des ressources ».

Ces solutions numériques au service des citoyens sont aussi expérimentées au sein des entreprises œuvrant via des délégations de services publics, par exemple. C'est le cas de Veolia à Nîmes (30).

« Nous avons mis en place des outils déclaratifs pour permettre aux citoyens de remonter des informations sur le réseau, explique Olivier Sarlat, directeur régional sud chez Veolia. Mais nous allons aussi plus loin sur le mode de gouvernance, avec la création d'une société de gestion dédiée sur l'approvisionnement de l'eau où 40% des sièges sont réservés à des représentants d'associations de consommateurs ou à des personnes qualifiées. »

Le Plan climat air énergie, « une question cruciale »

Sur la capitale héraultaise, le Plan climat air énergie territorial (PCAET) de Montpellier Méditerranée Métropole se veut ambitieux et touche différents domaines de l'action publique : déchets, transports, cycle de l'eau, mais aussi aménagement du territoire.

« C'est une question cruciale dans une métropole qui compte ⅔ de son territoire en espaces agricoles et naturels, détaille Isabelle Touzard, vice-présidente de la Métropole, déléguée à l'écologie, en charge du plan climat. Surtout que nous sommes encore dans cette vision passéiste, avec une forte attraction de la ville centrale. Sur les terrains agricoles, il y a un enjeu de reconquête et d'installation d'exploitations agroécologiques, pour pouvoir faire face aux changements climatiques. Sur l'aménagement urbain, les choses évoluent. Je vois notamment la création de tiers-lieux pour pouvoir travailler plus près de chez soi. D'ailleurs, 50 places ouvriront bientôt sur la commune de Murviel-lès-Montpellier dont je suis maire. »

Mais pour adresser toutes ces problématiques, la Métropole de Montpellier ne pourra agir seule.

« La neutralité carbone s'atteindra en collaboration avec tous les territoires », conclut Isabelle Touzard.

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