Sericyne veut relancer la culture du ver à soie

Cette entreprise créée en 2015 à Paris exploite un atelier à Monoblet, en pleine Cévennes gardoises. Elle vient d’obtenir un Trophée de l’Institut National de la Propriété Industrielle (INPI) pour son système de production séricole en 3D.
Parmi ses clients, Sericyne compte des marques de luminaire, d'horlogerie, de packaging et de cosmétique.
Parmi ses clients, Sericyne compte des marques de luminaire, d'horlogerie, de packaging et de cosmétique. (Crédits : Sericyne)

Faire pénétrer le ver à soie dans la 3e dimension... C'est en quelque sorte l'ambition de Sericyne, une société incubée par le leader mondial du luxe LVMH à la Station F, créée par Xavier Niel, et exploitante d'un atelier dans le village de Monoblet, dans les Cévennes gardoises. Cette entreprise, qui compte à ce jour cinq collaborateurs et développe un premier chiffre d'affaires de 150 000 €, vient de recevoir le Trophée INPI 2018 dans la catégorie Design, une des quatre filières récompensées.

"Au début, quand on n'a pas de clients, ce qui est le plus précieux pour une entreprise est son innovation. Selon moi, il faut penser la propriété industrielle plus comme un capital immatériel qu'un moyen de se protéger ou de se défendre contre la contrefaçon. Ou en tout cas, pas uniquement pour cela. Il faut réfléchir la propriété industrielle en tant que business avant la protection", explique Clara Hardy, la dirigeante et fondatrice de Sericyne.

Diplômée de l'École Boulle, cette jeune entrepreneure normande a breveté à sa sortie d'études, une solution pour que les vers à soie, posés sur des moules, tissent directement en forme d'objets... Autrement dit, une production séricicole en 3D. Parmi ses clients, l'entreprises compte des marques de luminaire, d'horlogerie, de packaging et de cosmétique.

"Nous en sommes au démarrage et donc en négociation avec certaines maisons", se contente d'affirmer Clara Hardy, qui assure pouvoir produire en série ou à la pièce.

Renouer avec la tradition

Dans les Cévennes, la culture du ver à soie a fait la fortune de la région jusqu'au milieu du XIXe siècle où la filière a subi coup sur coup des calamités agricoles et la concurrence asiatique suite à l'ouverture du Canal de Suez. Aujourd'hui, Sericyne souhaite soigner ses approvisionnements locaux. Pour la prochaine saison, qui s'étend d'avril à novembre, elle comptera au moins producteurs-apporteurs contre trois en 2018.

"Le choix des Cévennes s'est fait tout seul. Il y a ici une tradition et des agriculteurs, ce qui nous permet de travailler et, nous l'espérons, de recruter davantage de cultivateurs", explique la dirigeante qui recherche également de la main d'oeuvre artisanale pour son atelier durant la période de production.

À ce jour, l'entreprise a levé 680 000 € et compte opérer l'an prochain à une prochaine levée de fonds pour accélérer son développement.

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Commentaire 1
à écrit le 18/12/2018 à 9:22
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Une très bonne idée, en Ardèche le ver à soi faisait travailler des milliers de personnes, puis une maladie, et les chinois, encore moins chers à entretenir, ont remporté le marché mais une nouvelle fois à quel prix ? Au prix de nos poumons encr...

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