Innovation Occitanie Tour : comment l'innovation devient finançable

Créalia Occitanie a achevé, le 20 décembre à Montpellier, sa tournée d'information sur le financement des entreprises innovantes. L'enjeu, pour l'association régionale et ses partenaires, consiste en effet à gérer le risque induit par ces dossiers. Et, pour les porteurs de projet, de savoir comment les monter.
Témoignage de Valérie Combes-Santonja, de la Caisse d'Épargne Languedoc-Roussillon, lors de la conclusion de l'IOT
Témoignage de Valérie Combes-Santonja, de la Caisse d'Épargne Languedoc-Roussillon, lors de la conclusion de l'IOT (Crédits : Créalia Occitanie)

Sixième et dernière étape, le 20 décembre à Montpellier, pour l'Innovation Occitanie Tour (IOT), l'opération lancée par Créalia Occitanie. Le fonds régional d'amorçage des entreprises innovantes souhaitait présenter son outil de financement en prêt d'honneur et, plus globalement, montrer comment l'innovation devient finançable, dans un contexte bien spécifique.

"Créalia est présente à la création de l'entreprise innovante, c'est à dire le stade où le risque est le plus élevé et où les financements bancaires sont peu disponibles", fait valoir Laure Lenzotti, responsable du fonds.

Si Créalia a injecté 14 M€ dans l'écosystème régional depuis 2005, au bénéfice de 620 porteurs de projets, il assortit sa politique de prêts de plusieurs conditions. Parmi celles-ci : aller chercher un effet levier auprès d'autres financeurs, être accompagné par un incubateur, etc.

"Sachant qu'on recense plus de 80 sortes d'innovations, de plus classiques jusqu'aux plus récentes comme l'innovation participative ou frugale, la question qui se pose à un financeur est de savoir comment analyser cette innovation", pose Valérie Combes-Santonja, directrice de la stratégie à la Caisse d'Épargne Languedoc-Roussillon (CELR).

Gérer "l'instabilité permanente"

Partenaire et financeur privé de Créalia, le CELR a mis en place son propre outil de financement, Néo Business, où les dossiers sont évalués au sein d'un comité intégrant des startuppeurs et entrepreneurs de premier plan. Au-delà, la banque dispose de sa propre grille d'analyse de risque.

"Il faut que le porteur de projet le travaille dans ses trois composantes. D'une part, caractériser la technologie et le modèle disruptif selon une innovation d'usage, incrémentale, ou d'adaptation. D'autre part, structurer l'équipe en veillant à la complémentarité technique et financière, et à la mise en place d'un leadership identifié. Enfin, définir la configuration financière du projet, les prévisions, le business plan, etc. Ces items permettent au banquier de calibrer son financement", énumère Véronique Alibert, chargée d'affaire innovation à la CELR.

Si les projets financés par Créalia atteignent un taux de survie de 82 % à cinq ans, l'environnement des start-ups est celui d'une instabilité permanente, avec notamment le risque de voir la trésorerie se dégrader rapidement. Pour conserver une capacité à s'adapter, elles doivent d'abord, selon le cabinet Géométrie Variable, se défaire d'un certain nombre d'idées reçues.

"Le première de ces idées reçues est de croire en l'obligation de lever des fonds pour réussir. Ce n'est pas le cas, car le porteur de projet dispose toujours du choix entre les financements dilutifs et non dilutifs. Il existe une large gamme d'outils - dette bancaire, subvention, dette publique, prêt d'honneur - dans l'hypothèse où la dilution doit intervenir le plus tard possible", indique Jean-Yves Deleuze, président de Géométrie Variable.

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