Dédienne Santé poursuit son ascension dans le domaine médico-chirurgical. L'entreprise de Fréjorgues (Mauguio) sous-traitant médical du coeur artificiel développé par la société Carmat, filiale de la holding financière Menix (50 M€ de CA) inventeur du cotyle à double mobilité des prothèses de hanche à effet anti-luxation, ouvre mi-janvier un centre d'expertise et de formation en implantologie orthopédique à l'hôpital universitaire de Shanghai, en Chine. Ce premier partenariat devrait faire école chez le géant économique asiatique, et accompagner le développement du groupe à l'international.

Avec un chiffre d'affaires à l'export de 4,1 M€ et une progression de 30 % de son chiffre d'affaires (11 M€ en 2014 contre 8,8 M€ en 2013), la PME renforce sa position de leader mondial en implantologie orthopédique, par le lancement en septembre dernier d'une nouvelle gamme de prothèse totale de hanche intégrant trois innovations : un cotyle à double mobilité breveté, une tige fémorale plus courte et massive offrant une meilleure stabilité et une technique opératoire permettant au chirurgien de poser la prothèse sans jamais la toucher, pour une immunité accrue de l'état de surface de l'intérieur du cotyle, en poli miroir.

« En trois mois nous avons usiné 300 prothèses totales de hanche. On n'arrive pas à fournir nos clients », se réjouit Ludovic Toledo, directeur commercial export de Dédienne Santé.

Pour satisfaire les commandes, l'entreprise, forte de 51 salariés, a agrandi son plateau technique par le rachat, le 9 décembre 2014 à la barre du tribunal de Nîmes, de la PME Transystème (33 salariés) spécialisée dans les implants orthopédiques, la ligamentoplastie et la chirurgie du sport. Une acquisition qui va permettre d'honorer le carnet de commandes du groupe, notamment la production de cotyles à double mobilité.

Une filiale aux USA en 2016

Car le marché de l'implantologie orthopédique, jusqu'à présent essentiellement français, se développe fortement à l'international suite au scandale des prothèses de hanche américaines ASR.

« Seul concept concurrent du nôtre pour réduire les risques de luxations, ces prothèses associaient un couple métal-métal exposant le patient à des métaux toxiques (la libération d'ions métalliques entraînant des nécroses de la hanche, NDLR) qui a abouti à l'effondrement du marché en 2012 », explique Ludovic Toledo.

Effet induit de la crise américaine, le cotyle à double mobilité développé par Dédienne Santé est devenu en quelques mois un marche-pied à l'international pour l'entreprise, qui usine 6 000 cotyles par an sur le site de Mauguio, et 30 000 à l'échelle du groupe. Face à la concurrence, la PME melgorienne fait ainsi valoir « la plus large gamme de prothèses double mobilité, le plus fort recul clinique et quarante ans de publication dans des revues internationales ».

Partenariat stratégique

Avec un premier contrat sur cinq ans (10 M€) signé en 2013 avec le leader américain en implantologie orthopédique Zimmer, la PME projette l'ouverture d'une filiale aux États-Unis en 2016.

« Nous avons livré 4500 cotyles double mobilité en 2014 dans le cadre de ce contrat, dépassant ce faisant les 2M€ projetés sur la première année, et en livreront 6000 autres en 2015 », analyse Ludovic Toledo.

Avec un savoir-faire industriel reconnu dans l'usinage des polymères médicaux, la PME vise un objectif de 12 M€ en 2015.

« La double mobilité est un concept qui a beaucoup d'avenir aux USA, où nos concurrents ne sont pas encore implantés alors que les Américains cherchent des alternatives pour pallier à l'effondrement de leur marché », conclut Ludovic Toledo.