Eurobiomed veut booster les living-labs santé en Occitanie

Le 26 septembre, le pôle de compétitivité santé Eurobiomed organisait à Montpellier une rencontre sur les living-labs en santé et autonomie. L’objectif : favoriser la mise en réseau des cinq living-labs que compte l’Occitanie (2e région derrière l’Île-de-France), et faire connaître ces dispositifs aux entreprises.
Cécile Chaigneau
Le 26 septembre 2017 à Montpellie : Xavier Tabary (Eurobiomed), Chantal Marion (Montpellier Méditerranée Métropole), Guillaume Bélot (Direccte Occitanie), Thierry Rousset (Direccte Occitanie), Robert Picard (Forum des LLSA), et debout derrière, Emilie Royère (Eurobiomed) et Daniel Laune (Kyomed)

Comment les living-labs apportent-ils une nouvelle approche de l'innovation ? Comment participent-ils à l'open innovation ? Comment intègrent-ils les usagers dans le processus de création et d'innovation ? Quels projets sont portés par des living-labs dans la région ? 
Autant de questions qui étaient abordées lors de la rencontre thématique « Living-labs en santé et autonomie : le carrefour de l'innovation par l'usage », organisée par le pôle de compétitivité santé Eurobiomed, le 26 septembre à Montpellier, en partenariat avec la Direccte Occitanie et l'entreprise montpelliéraine Kyomed (dispositifs innovants en e-santé).

Les living-labs sont des laboratoires d'open innovation où l'utilisateur est placé au centre du dispositif de recherche et d'innovation afin d'imaginer, créer, développer, expérimenter et valider collectivement des idées, des produits ou des services.

Mettre les chercheurs dans la vraie vie

 « À Eurobiomed, nous cherchons sans cesse à favoriser les échanges et les collaborations entre les acteurs de l'innovation en santé, observe en préambule Emilie Royère, directrice générale d'Eurobiomed. Les living-labs en santé et autonomie (LLSA, ndlr), dans leur dimension de co-conception participative, sont extrêmement intéressants car ils ajoutent à l'équation le patient/usager. »

« Il existe plusieurs centaines de living-labs dans le monde, dont une part significative dans le champ de la santé et de l'autonomie, ajoute Robert Picard, cofondateur et président du Forum des Living Labs Santé et Autonomie (https://www.forumllsa.org/). On dénombre une trentaine de living-labs dans ce champ en France, dont cinq en Occitanie, ce qui fait de la région la 2e la plus avancée derrière l'Ile-de-France... Le living-lab est au carrefour de deux approches innovantes, l'innovation ouverte et la conception participative. Il fait sortir les chercheurs du laboratoire pour les mettre dans la vraie vie, avec un travail d'observation qui se poursuite même quand le produit est sur le marché. »

L'État ensemblier

La Direccte Occitanie a réalisé une cartographie des LLSA en Occitanie, en vue de renforcer le travail en réseau et de mieux faire connaître leur offre aux acteurs économiques régionaux. Au nombre de 5, ils sont basés en Ariège (EHPAD Bellissen à Foix), dans le Gard (I2ML à Nîmes), l'Hérault (Kyomed à Montpellier et L'Étape à Lattes) et le Tarn (ISIS/Connected health Lab, à Castres).

Un 6e LLSA régional est en préparation, porté par I2ML. Il pourrait être créé en 2018, à Blagnac (31).

L'étude fait apparaître la complémentarité des LLSA, notamment dans les domaines couverts : vieillissement et dépendance, utilisation en milieu médicalisé, e-santé individualisée ou par réseau. Elle met également en exergue les forces, les opportunités, les faiblesses et les menaces de ce réseau régional.

« Nous avons considéré que ce sujet était d'importance, note Guillaume Bélot, chef de l'unité « Santé-économie-industrie » à la Direccte Occitanie. L'État a joué son rôle d'ensemblier. »

La Direccte préconise quelques pistes d'action pour booster le réseau et renforcer la notoriété des LLSA, spécialement en direction du public cible des LLSA que sont les entreprises, les professionnels de santé ou les patients.

Un atout de compétitivité

« Le living-lab permet de développer de nouveaux produits ou services pour la santé, faciles d'utilisation, abordables financièrement, fiables, mais aussi d'éviter des échecs en s'y prenant suffisamment tôt, témoigne Daniel Laune, directeur de Kyomed (12 personnes). Cet outil n'est pas assez utilisé en France, alors que c'est un atout de compétitivité très fort. »

Selon lui, faire appel à un living-lab peut coûter quelques milliers d'euros jusqu'à 100 000 € ou plus, selon les cas.

Le dirigeant annonce ainsi qu'il a noué un partenariat avec la start-up Neogia, conceptrice de bracelets connectés à destination des seniors, analysant en permanence les signes vitaux de l'utilisateur. Kyomed accompagnera leurs essais cliniques et d'usage, et vient de démarrer une étude clinique, à New York, sur un brassard connecté permettant d'étudier les troubles du sommeil.

Encore de l'évangélisation à faire

 La rencontre du 26 septembre attendait quelque 110 inscrits, majoritairement des entreprises venues de toute l'Occitanie et même au-delà des frontières régionales.

« Il y a encore de l'évangélisation à faire, affirme Emilie Royère. Le réseau des LLSA fera gagner tout le monde... L'entreprise qui a un besoin de tester un produit ou service s'adresse à Eurobiomed et nous les orientons vers les LLSA, puis ensuite vers le guichet de financement adéquat. »

Cécile Chaigneau

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