Le robot-logiciel de Factory 456 propose une main d’œuvre numérique aux experts-comptables

Un robot logiciel qui travaille tout seul 24 heures sur 24 et s’acquitte des tâches administratives répétitives et chronophages en lieu et place d’un salarié. C’est ce que propose la startup montpelliéraine Factory 456, une solution de main d’œuvre numérique qu’elle destine en premier lieu aux cabinets d’expertise comptable, mais pas uniquement.
Cécile Chaigneau
Olivier Exbrayat, fondateur de la startup Factory 456 à Montpellier.
Olivier Exbrayat, fondateur de la startup Factory 456 à Montpellier. (Crédits : DR)

Olivier Exbrayat a travaillé vingt ans dans le domaine de l'automatisation et pendant des années en tant que directeur technique d'un cabinet d'expertise comptable de 1.000 collaborateurs, en région Auvergne-Rhône-Alpes. Autant dire qu'il connaît le métier et ses difficultés. Et parmi elles, des tâches administratives répétitives et chronophages. C'est pour faciliter la vie des experts-comptables qu'il a créé, en 2021 à Montpellier, Factory 456, une startup qui a développé un robot logiciel pour automatiser certaines tâches de leur quotidien, réduire les erreurs humaines et leur permettre de consacrer davantage de temps à des activités à valeur ajoutée.

Une proposition qui devrait séduire les cabinets d'expertise comptable qui revendiquent vouloir revenir à la base de leur métier, le conseil stratégique et l'analyse financière au service des entreprises, et qui sont rassemblés pour leur congrès annuel les 27, 28 et 29 septembre à Montpellier. Olivier Exbrayat y est aussi, pour leur présenter son robot logiciel.

La saisonnalité des bilans comptables

« Les humains effectuent des tâches en utilisant la souris et le clavier de l'ordinateur, et bien le robot logiciel les imite en utilisant virtuellement la souris et le clavier de l'ordinateur pour effectuer ces mêmes tâches, explique Olivier Exbrayat. Il faut voir le robot comme un collaborateur, sauf qu'il travaille 24 h/24 : il faut lui dédier un ordinateur avec une messagerie sur laquelle les experts-comptables envoient leurs requêtes. »

Le robot logiciel peut automatiser les tâches répétitives dans des domaines divers : comptabilité, finance, RH ou markeking. 
Par exemple, il peut récupérer automatiquement les mails des règlements des clients de l'entreprise pour les saisir dans le logiciel comptable, réaliser les déclarations de TVA, ou encore repérer les documents comptables manquants pour faire un bilan et les demander à l'entreprise.

« Les experts-comptables ont une problématique de saisonnalité : 80% des entreprises clôturent leur bilan comptable au 31 décembre, avec une production des bilans de janvier à mai et ensuite une livraison fastidieuse et chronophage de ces bilans qu'on peut automatiser pour libérer les assistants des cabinets et leur permettre de se consacrer à des tâches plus valorisantes, ajoute Olivier Exbrayat. En général, les cabinets comptables ont un service comptabilité, un service social et un service juridique et nous apportons l'interopérabilité et la communication entre les logiciels de chaque service. »

L'entrepreneur déclare aussi avoir intégré l'intelligence artificielle dans ses outils : « Elle permet de comprendre l'intention de l'utilisateur, par exemple "produit-moi un bilan comptable", et de dialoguer avec lui, mais aussi de traiter des documents non structurés comme des mails, d'en comprendre l'objet et d'analyser le texte ou de lire un PDF pour le catégoriser. »

Havas ou Universal Music

Mais cette main d'œuvre numérique ne vient-elle pas menacer des emplois ? Olivier Exbrayat a préparé sa réponse : « Nous y sommes attentifs, mais selon une étude réalisée par le Sénat en 2019, plus on automatise, plus on dynamise l'entreprise et plus on crée de l'emploi ».

Incubée au BIC de Montpellier et employant quatre salariés aujourd'hui, Factory 456 a lancé la commercialisation de son robot logiciel il y a un an, « avec une partie apprentissage du robot qui va de 2.000 à 10.000 euros selon la complexité des tâches à programmer et le nombre de robots logiciels à installer, et une partie abonnement de 10 euros l'heure ou via un abonnement annuel ».

La startup revendique aujourd'hui « une trentaine de clients », des cabinets d'expertise comptables mais aussi des grands groupes comme Havas, Universal Music ou le Crédit Agricole. Car son robot logiciel peut trouver des applications dans d'autres domaines où des tâches administratives peuvent être automatisées.

Cécile Chaigneau

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