Fonctionnant sans batterie, les semelles high-tech de SoleCooler intéressent au-delà du médical

Capables de générer de l’électricité à la seule force du pas, les semelles conçues par SoleCooler intéressent de nombreux industriels qui cherchent à dépasser la contrainte de la batterie. De quoi alimenter les ambitions de la startup perpignanaise qui rentre du CES de Las Vegas où elle a mesuré l’intérêt des industriels pour ses technologies.
La startup perpignanaise SoleCooler rentre du CES de Las Vegas où elle a présenté sa semelle Warnfeet, capable de prévenir la formation d'ulcères chez les diabétiques ou d'ampoules chez les sportifs.
La startup perpignanaise SoleCooler rentre du CES de Las Vegas où elle a présenté sa semelle Warnfeet, capable de prévenir la formation d'ulcères chez les diabétiques ou d'ampoules chez les sportifs. (Crédits : SoleCooler)

Il rentre du Consumer Electronics Show (CES) à Las Vegas, où il présentait sa dernière innovation : une semelle (baptisée Warnfeet) capable de prévenir la formation d'ulcères chez les diabétiques ou d'ampoules chez les sportifs. Bruno Aubert, fondateur de la startup perpignanaise SoleCooler, se prépare à pitcher le 30 janvier prochain à Paris dans le cadre d'un concours organisé par l'un des leaders des traitements contre le diabète, l'entreprise danoise Novo Nordisk.

« Au-delà des 30.000 euros à la clé, ce concours est important en raison de l'accompagnement dont nous pourrions bénéficier », explique le dirigeant.

Suite à l'intérêt porté par les visiteurs du CES au prototype de la semelle Warnfeet, l'équipe de SoleCooler prévoit le démarrage d'essais cliniques en France et aux Etats-Unis au mois de juin afin d'obtenir, d'ici à deux ans, l'agrément en tant que matériel médical : « On compte 8% de diabétiques dans le monde, et cela monte à 12% aux Etats-Unis », signale Bruno Aubert.

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Les représentants de Nike intéressés

C'est la deuxième fois que l'équipe de SoleCooler se rendait au CES de Las Vegas, la première fois datant de 2023 avec Climfeet, une semelle permettant de chauffer la température du pied ou au contraire de la rafraîchir grâce à la pression des pas. Cette année, l'innovation réside dans une semelle équipée de capteurs auto-alimentés capables de relever le niveau de pression dans la chaussure et d'avertir si besoin son utilisateur via une application sur son smartphone.

« La pression est mesurée grâce à une matrice de fines bandes de capteurs piézoélectriques qui génèrent de l'électricité à chaque pas pour alimenter un microprocesseur et un module de communication Bluetooth », explique Bruno Aubert.

Au gré des visiteurs reçus sur le stand de la startup, d'autres domaines d'application de cette innovation sont apparus : « Les représentants de Nike, qui étaient déjà venus l'année dernière pour Climfeet, ont été particulièrement intéressés par la capacité des capteurs de notre nouvelle semelle à être aussi en mesure d'indiquer si la posture du pied dans la chaussure est bonne, par exemple. Rendez-vous est déjà pris pour poursuivre les échanges. Un gros fabricant automobile français a, quant à lui, relevé la possibilité d'utiliser le système de refroidissement autonome et sans batterie de Climfeet pour régler le problème de surchauffe des batteries de voitures électriques ».

Une levée de 4,5 millions de dollars en juin

Afin de financer le déploiement de ses innovations, Bruno Aubert souhaite réaliser une levée de 4,5 millions de dollars aux Etats-Unis d'ici à juin prochain. En attendant, « une demande de prêt auprès de Bpifrance et deux autres banques devrait nous permettre de doubler le montant de la précédente levée qui avait été de 290.000 euros ».

Ces fonds doivent permettre de démarrer, en France et aux Etats-Unis, des essais cliniques sur la semelle Warnfeet, ainsi que le démarrage d'une partie de la production des semelles sur le sol américain fin 2024. Disposant d'une filiale à San Diego depuis quelques mois, le dirigeant de SoleCooler entend par ailleurs répondre aux appels d'offres du programme de recherche de l'armée américaine SBIR (Small Business Innovation Research).

« Si cela aboutit à une grosse commande de l'armée, il faudra fabriquer localement », indique-t-il.

Actuellement fabriquées en Chine, l'assemblage des semelles de SoleCooler se fera à Perpignan à partir du mois prochain. La startup optimise également le matériau utilisé pour fabriquer ses semelles, passant du silicone au TPU (thermoplastique).

« Nous devrions passer à 1.000 paires fabriquées par mois contre quelques centaines actuellement », indique Bruno Aubert, qui prévoit également de monter les effectifs de quatre personnes à dix d'ici à la fin de l'année.

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