Le Pôle santé Louis Serre, composé de la clinique Via Domitia (groupe Clinipôle) et du centre hospitalier, vient d'être officiellement reconnu « service d'urgences » par l'Agence régionale de santé (ARS). Une reconnaissance que l'ARS accompagne de financements proportionnels à l'activité du service.

Cette unité a été inaugurée le 28 mai, en présence de Martine Aoustin, directrice de l'ARS Languedoc-Roussillon. Par ailleurs, le SROS-PRS (schéma régional d'organisation des soins) a accordé le statut de service d'urgences à trois autres sites : la clinique Pasteur de Pézénas (déjà en fonctionnement), la clinique du Vallespir à Céret (effectif à l'automne prochain) et Lodève (où les acteurs de santé travaillent à l'élaboration du projet dans le cadre d'une potentielle coopération public/privé). Objectif rappelé par l'ARS : « Répondre aux besoins en moins de 30 minutes du domicile des patients concernés ».

« Il y avait ici des besoins importants, du fait notamment d'une poussée démographique », déclare Serge Constantin, président du groupe Clinipole.

Le Dr Jean-Paul Rouvière, gérant de la clinique Via Domitia, précisait qu'en 2012, qu'elle accueillait déjà « 18 000 patients dans ce qui était déjà un service d'urgences ».

L'ouverture du service vient renforcer l'étroite collaboration entre la clinique Via Domitia et le centre hospitalier de Lunel au sein d'un partenariat public/privé.

« Ce partenariat public/privé a longtemps été le premier et le seul en Languedoc-Roussillon, permettant de maintenir et même de développer une offre de service en court séjour, rappelle Serge Constantin. Ce type de partenariat est possible grâce à la forte implication de tous. Ce Pôle de santé est un exemple de ce que peut réussir une union sacrée. Nous allons reproduire ce schéma à Bagnols-sur-Cèze. »

Ce type de partenariat est encore assez rare en France dans ce domaine d'activité.

« Il en existe 160, précise Lamine Gharbi, président de la Fédération de l'hospitalisation privée (FHP) du Languedoc-Roussillon, et président national de la branche Médecine-Chirurgie-Obstétrique de la FHP. Le Pôle santé de Lunel, c'est le bon exemple en matière de partenariat public/privé. Mais il faut rester vigilant : il ne faut pas que l'on soit sur un marché de dupe, que le partenariat soit mis en œuvre parce que l'hôpital est en difficulté et que la clinique privée soit contrainte. »

Jean-Paul Rouvière soulignait par ailleurs que « la reconnaissance par l'ARS en tant que service d'urgences permet une prise en charge des soins par la Caisse d'assurance maladie et dispense les patients, dans la majorité des cas, d'une avance de frais ».

Le groupe Clinipole a investi dans l'agrandissement des locaux pour la création d'une UHCD (unité d'hospitalisation de courte durée), soit 250 000 € pour les travaux et 150 000 € pour le matériel.

« Les investissements sont surtout des moyens humains, précise Jean-Paul Rouvière. Nous avons recruté trois infirmières, deux aides-soignantes et deux secrétaires... Notre service d'imagerie, qui jouxte le service d'urgences, contribue à un diagnostic plus rapide. Il nous manque maintenant un IRM. »

Soumis à autorisation, l'obtention d'un IRM fait partie des projets à venir du groupe Clinipole, avec l'extension des locaux et le développement de la chirurgie ambulatoire.

Clinipole regroupe six établissements de médecine, chirurgie, obstétrique, psychiatrie, soins de suite et réadaptation, ainsi qu'un établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD), une société d'ambulances et une crèche inter-entreprises. Il compte 700 salariés et près de 200 médecins et chirurgiens.

L'autre actualité du groupe, c'est le complexe de thermalisme de Juvignac. Le groupe sétois Promeo finance sa construction et Clinipole investira 2 M€ en équipements. Les travaux ont démarré et le centre devrait ouvrir ses portes en mai 2014, générant la création d'une soixantaine d'emplois. Chiffre d'affaires prévus : 7 M€.

En marge de cette inauguration, la FHP-MCO a indiqué qu'elle va introduire un recours contre la France, dès cette semaine, auprès de la Direction générale de la Concurrence de la Commission européenne pour distorsion de concurrence et financement discriminatoire au détriment des cliniques et hôpitaux privés. Arguant que, pour une prestation de soins identique, les tarifs des cliniques et hôpitaux privés français sont de 22 % inférieurs en moyenne à ceux des hôpitaux publics (selon le dernier rapport au parlement sur la convergence tarifaire du ministère de la Santé), soit un écart de financement équivalent à 7 Mds € par an.

Cécile Chaigneau

Légende : Le pôle Santé de Lunel

Crédit : Clinipole