Abdelkader Benchamma expose au Carré Saint-Anne

L’artiste montpelliérain le plus exposé à l’international investit le Carré Saint-Anne à Montpellier. Du 10 octobre au 30 novembre, Abdelkader Benchamma expose ses dessins et une dizaine de grands formats réalisés in situ. Une première dans l’histoire de la théâtralisation du lieu.

ll est l'un des artistes français les plus en vue de sa génération. Et le prouve en offrant à l'ancienne église désacralisée du quartier Saint-Anne, devenue centre d'art contemporain en 2011, une double performance : créer in situ des œuvres murales rentrant en résonnance avec la monumentalité du lieu ; « occuper l'espace sans tricher, en restant dessinateur », insistait Numa Hambursin, le directeur artistique de Carré Saint-Anne, lors de la pré-visite presse, jeudi 8 octobre.

 Autrement dit, comment adapter le dessin et sa taille réduite - habituellement un format A4, une feuille de papier - pour le faire rentrer dans une église ?

« Je veux transformer Saint-Anne. Je veux jouer avec les proportions, briser la linéarité des cloisons », explique Kader Benchamma

La difficulté se trouve brillamment contournée par la palette même de cet artiste, qui explore « sans limites les possibilités de la seule encre noire, en ciselant pendant des heures avec une précision d'orfèvre d'infinis détails, ou au contraire dans un geste plus sauvage, agressif, avec des dessins comme jetés et intuitifs à la manière de drippings tenant plus de la performance », toujours selon Numa Hambursin.

Il y a de la monumentalité dans l'œuvre de Kader Benchamma, qui a réalisé in situ une dizaine de grands formats sur papier. Il y a un extrême raffinement dans ses dessins petits formats, travaillés au crayon ou à l'encre de chine.

Cette tension, l'artiste en a fait sa signature, en explorant toutes les potentialités créatives de ce médium.

« Le dessin s'accapare et flirte avec les autres médiums, avec la fresque, la sculpture, la BD, la gravure (quand il dessine, comme un palimpseste, sur des gravures de Gustave Doré, NDLR), le dessin fait en une seconde ou celui qui a demandé des heures d'applications », énumère Kader Benchamma.

Conçue comme un parcours onirique, l'exposition « le Soleil comme une plaque d'argent noire » témoigne de la fascination de l'artiste pour les flux, la fumée, la matière en mouvement. Est-ce figuratif ? Est-ce abstrait ? Les deux à la fois, tant les dessins d'Abdelkader Benchamma « agissent sur nous en un paradoxe troublant. La grande précision du trait, la virtuosité presque déconcertante de l'artiste, le jeu de mouvement cohérent entre une composition envisagée de loin puis perçue dans ses détails, engendrent finalement des formes, des sujets, des univers que nous peinons à décrire. »

"Le Soleil comme une plaque d'argent noire", entrée libre. Ouvert du mardi au dimanche de 10h à 13h et de 14h à 18h. Du 10 octobre au 30 novembre.
Carré Saint-Anne - 2, rue Philippy - 34000 Montpellier - Tél. : 04 67 60 82 11

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