Louvre Abu Dhabi : le Montpelliérain François Fontès y était

En dix ans, une ville-musée est sortie des sables, aux portes d'Abu Dhabi (Émirats arabes). Le Musée du Louvre Abu Dhabi, dont la conception est signée de l’architecte français Jean Nouvel, a été inauguré le 8 novembre en présence du Président Emmanuel Macron. Le Montpelliérain François Fontès, président des Ateliers Jean Nouvel, y était.
Cécile Chaigneau
Vue de l'architecture intérieure

Le Musée du Louvre Abu Dhabi, projet d'envergure pharaonique sorti des sables en dix ans, est le fruit d'une coopération signée en 2007 entre la France et les Émirats arabes unis, ces derniers cherchant alors à acquérir visibilité et influence internationales. La conception de cette ville-musée (55 bâtiments), érigée sur l'île jusqu'alors déserte de Saadiyatn, aux portes de la capitale des Émirats arabes unis, Abu Dhabi, est signée de l'architecte français Jean Nouvel. Son inauguration avait lieu le 8 novembre en présence du Président de la République française Emmanuel Macron. François Fontès, président des Ateliers Jean Nouvel depuis 2014 (où il investit à hauteur de 50 % du capital dans l'agence), y assistait.

Que vous inspire ce tout nouveau Musée du Louvre Abu Dhabi ?

C'est l'un des plus beaux musées du monde, un bâtiment emblématique pour le monde musulman... Jean Nouvel s'est inspiré de l'architecture islamique et de cette pureté qui vise à l'abstraction quand on est dans le désert. Le dôme (180 mètres de diamètre, composé de 7 850 étoiles en métal à travers lesquelles les rayons du soleil créent ce que Jean Nouvel appelle une "pluie de lumière", inspirée des palmeraies et des souks, NDLR) est comme la voute du ciel dans le désert. Il reprend le principe géométrique de l'arabesque stylistique de l'islam. La grande idée était de faire un musée comme un morceau de ville, comme une médina, entourée d'eau, et offrant une large vue sur la ville d'Abou Dhabi.

Ce projet est-il parmi les plus ambitieux de la carrière de Jean Nouvel ?

C'est un chef d'œuvre de sa carrière, car il a réussi dans la modernité à exprimer ce que devrait être l'architecture islamique. Alors que ce qui se fait par ailleurs semble être un pastiche de l'architecture islamique ou une architecture générique que l'on retrouve partout. Je suis très heureux pour l'architecture arabe qu'il ait traité ce projet avec la noblesse que l'architecture islamique a décliné par le passé.

L'enveloppe initiale pour la construction du musée était de 600 M€. Les trois années de retard du chantier (dix ans au total) ont-elles généré une explosion des coûts ?

Cela a été un travail colossal, notamment parce que l'agence s'est aussi chargée de la muséographie. Mais qui n'a pas duré tout à fait dix ans. Le concours est de 2006, et il y a ensuite eu la préparation de terrain avec de gros aménagements d'infrastructures car on était sur une île de sable. Il y a eu quelques changements de programmation qui ont impliqué des modifications d'objectifs, mais en ce qui nous concerne, il n'y a pas eu de dépassement d'enveloppe. S'il y a eu ensuite des rajouts par les Aboudabiens, nous ne sommes pas au courant...

Ce projet pharaonique et très médiatique aura-t-il un retentissement jusqu'à Montpellier pour votre propre agence d'architecture ?

Le retentissement sera surtout pour les Ateliers Jean Nouvel, qui ont besoin de retrouver une aura internationale. Une agence se constitue par une renommée mais aussi par des projets qui apportent de la nouveauté.

Quels sont les projets emblématiques sur lesquels travaillent les Ateliers Jean Nouvel ?

Nous inaugurerons le Musée national du Qatar l'an prochain. Et nous travaillons sur le Musée national des arts de la Chine, à Pékin, pour lequel nous venons de gagner le concours.

Cécile Chaigneau

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