Un village gardois sous les projecteurs de la nouvelle série de TF1, "Ici tout commence"

Diffusée à partir du 2 novembre 2020 sur TF1, juste avant Demain nous appartient, la nouvelle série quotidienne Ici tout commence est entièrement tournée en décors naturels, au château de Calvières à Saint-Laurent-d’Aigouze, dans le Gard. Une aubaine pour le village gardois de 3 500 habitants ?
Le château de Calvières, à Saint-Laurent-d’Aigouze, sert de décor à la nouvelle série de TF1, Ici tout commence.
Le château de Calvières, à Saint-Laurent-d’Aigouze, sert de décor à la nouvelle série de TF1, Ici tout commence. (Crédits : Telfrance)

Situé en plein cœur du village de Saint-Laurent-d'Aigouze, dans le Gard, le château de Calvières, dont une partie est classée Monument historique, connaît une vraie renaissance depuis que Telfrance et TF1 y ont posé leur cameras pour le tournage de la nouvelle série Ici tout commence (ITC).

Petite sœur pour certains, spin-off pour d'autres, de la série Demain nous appartient (DNA), cette nouvelle saga raconte l'histoire d'une dynastie de grands chefs et plonge dans la vie d'une école formant les futurs grands noms de la gastronomie.

« A la différence de DNA qui se déroule en ville, à Sète, nous avions imaginé pour ITC des décors 100 % naturels, raconte le producteur Vincent Meslet, directeur général de Telsète (filiale de Telfrance). Nous recherchions un bel écrin qui raconte l'histoire d'un lieu unique, en l'occurrence une école de cuisine. Nous avons alors vu l'annonce de la vente du château de Calvières. Le lieu était parfait pour notre projet et nous avons convaincu le propriétaire de nous le louer et de pouvoir apporter des modifications. »

Cinq mois pour transformer le château

Le groupe a ainsi signé avec le propriétaire une location-bail (avec option d'achat). Difficile de connaître le montant exact de la transaction ou celui des travaux, particulièrement colossaux, mais le budget a sans nul doute été conséquent - à titre de comparatif, lors du lancement de la série DNA, Newen et TF1 avaient mis sur la table plus de 6 M€ pour la construction des décors et des studios sétois.

Sur ITC, cinq mois auront été nécessaires pour que les entreprises, majoritairement régionales métamorphosent la propriété (2 500 m2 de décors intérieurs), aménagent la piscine intérieure en restaurant et la salle de danse en cuisine professionnelle, électrifient l'ensemble du parc, installent l'arrosage automatique...

« 80 % des scènes de la série sont tournées dans le château », précise la productrice Sarah Farahmand.

200 personnes travaillent sur la série

Depuis le début des tournages, le 24 juillet dernier, c'est donc une véritable ruche qui a investi le château, mais aussi le village. Car pour une journée de tournage - coût estimé à 140 000 € - le nombre des effectifs donne le tournis : 2 réalisateurs, 2 en préparation avant que la série ne monte à une dizaine de réalisateurs (depuis sa création, DNA en a fait tourner 17 différents), 2 scripts, 2 premiers assistants, une trentaine d'auteurs (dont 16 à 18 auteurs qui travaillent à l'instant T sur une semaine), sans compter la quarantaine de techniciens pour une session d'une semaine.

« 200 personnes travaillent sur ITC dont environ 130 personnes à Saint-Laurent-d'Aigouze et une quinzaine à Sète (administratif, budget, négociation de contrat avec les comédiens, post-prod, NDLR) », indique Vincent Meslet.

Cet été, les terrasses des deux cafés-restaurants ont d'ailleurs affiché quotidiennement complet, fait assez rare pour ce petit village tranquille à l'activité rythmée par le calendrier des courses camarguaises.

Déjà 2 500 nuits d'hôtels réservées

Au-delà de la restauration, c'est toute l'activité économique du village qui est dynamisée. Si les prestataires, comme l'hôtelier, restent discrets en raison d'une clause de confidentialité avec le groupe, la production confie avoir à ce jour réservé 2 500 nuits d'hôtels et une cinquantaine de locations de maisons ou d'appartements. L'un des membres de l'équipe a même acheté une maison à Saint-Laurent-d'Aigouze.

« Si l'impact financier d'ITC sur le budget de la commune n'a aucune incidence car nous avons très peu de taxes de séjour et pas de stationnement payant, en revanche l'impact sur l'économie locale est important et a permis de compenser les dommages dus à la crise sanitaire », explique Thierry Féline, maire de Saint-Laurent-d'Aigouze, dont les services ont dû s'adapter, notamment pour les scènes tournées en extérieur. Nous travaillons en partenariat avec la régie production pour donner suite à leurs demandes, notamment pour la mise à disposition de locaux mais aussi pour les arrétés à prendre pour des tournages sur le domaine public. C'est tout un travail d'anticipation, d'information à la population et d'organisation. »

Figurants et chefs régionaux

Au détour de la place principale et des ruelles adjacentes, les autochtones ou touristes ont parfois le plaisir de tomber sur des comédiens renommés : Francis Huster, Frédéric Diefenthal, Catherine Marchal, Agustín Galiana ou encore Vanessa Demouy...

Tous sont partie prenante de l'aventure ITC, qui est aussi un formidable vivier de jeunes talents - Clément Rémiens, Lucia Passaniti ou Aurélie Pons (originaire des Bouches-du-Rhône).

Pour les figurants, le tournage d'ITC est une aubaine car pour une journée haute, ils sont 30 à 40 à participer au tournage, soit une moyenne de 200 figurants sur une session de deux semaines. La majorité sont des locaux (venus des villages avoisinants) ou étudiants à l'école Vatel de Nîmes (enseignement du management de l'hôtellerie-tourisme) et au lycée hôtelier Georges Frêche à Montpellier.

Pour aider les comédiens à maîtriser la gestuelle et l'art culinaire, l'ancien chef gardois étoilé Jean-Pierre Cazals (restaurant le Mazet à Aimargues) endosse la casquette de consultant, avec stage et conseils à l'appui. De son côté, Clément Rémiens, l'un des personnages-clés, est allé suivre une formation cuisine au restaurant L'Arrivage à Sète, tenu par le chef Jordan Yuste.

« Le plus grand défi d'ITC était de rester fidèle au monde de la cuisine jusque dans les gestes, explique Vincent Meslet. J'avais depuis très longtemps envie de défendre les lycées professionnels, lieux où la créativité est au centre des préoccupations. Nous avons été très inspirés par ces visites. »

Effet locomotive sur DNA

Avec en moyenne 3,2 millions de spectateurs quotidiennement, Demain nous appartient est clairement la rampe de lancement d'ITC. Le 13 octobre 2020, le groupe TF1 a annoncé officiellement le lancement de la série le 2 novembre à 18h30.

« La chaîne ne m'a pas donné d'objectif d'audience, confie Vincent Meslet. Si le concept de 26 mn par jour reste le même, ITC a sa propre identité et j'espère que cette série aura un effet locomotive sur DNA tout en captant un public plus jeune. »

A Saint-Laurent-d'Aigouze, la population mise beaucoup sur la réussite d'ITC. « Lorsque la série va être diffusée, il y aura certainement des curieux ou des fans qui se déplaceront pour voir le village, projette le maire de la ville. La population, dans son ensemble, est consciente de la portée économique et touristique d'une telle production sur le long terme ».

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