Passe d'armes politique sur les Eaux de Quézac

Le Département de la Lozère a fait savoir, le 1er septembre, qu'il rejette la proposition du député Pierre Morel-à-L'Huissier, l'enjoignant de se porter acquéreur des Eaux de Quézac depuis l'arrêt des négociations, cet été, entre Nestlé Waters et Nerios. Quelque 53 emplois restent en jeu.

L'incertitude demeure sur l'avenir des Eaux de Quézac, après la décision de Nestlé Waters France, le 7 juillet, de sortir des négociations exclusives ouvertes avec Jean-Claude Lacaze, P-dg du groupe Nerios et dépositaire d'un dossier de reprise finalement rejeté par une majorité des salariés de l'entreprise lozérienne (35 voix contre, sur 53 salariés). Dans l'attente d'autres projets déposés par d'hypothétiques repreneurs, cette situation de blocage pousse les élus du département à sortir du bois.

Des précédents en Lozère

Pierre Morel-à-L'Huissier, député Les Républicains de Lozère, a été le premier à dégainer cet été, dans les pages de La Lozère Nouvelle, en demandant que la Région et le Conseil départemental de la Lozère se portent acquéreurs des Eaux de Quézac. Interrogé par Objectif Languedoc-Roussillon, il cite au moins deux précédents : les syndicats mixtes constitués, depuis une quinzaine d'années, à Brion (48) et à Bagnols-les-Bains (48) pour racheter leur source respective.

"Nestlé Waters a investi pour construire l'image des Eaux de Quézac, mais l'eau demeure un produit naturel de la Lozère, affirme-t-il. Étant entendu que Nestlé ne veut pas garder la société, il serait irresponsable, de la part de la Région et du Département, de ne pas utiliser les outils à notre disposition pour la conserver dans notre patrimoine. Il y en a plusieurs : syndicat mixte, partenariat public/privé, où des banques peuvent s'intégrer, etc. Mon souci est de conserver les 53 emplois, et de moderniser l'outil de production, notamment pour embouteilleur l'eau dans des bouteilles de verre, seule condition pour diffuser la marque dans la restauration."

Les options du Département

Par la voix de sa présidente, Sophie Pantel (PS), le Conseil départemental de la Lozère a officiellement réagi, le 1er septembre, aux propositions formulées par Pierre Morel-à-L'Huissier.

"Nous n'avons pas attendu le député pour étudier toutes les hypothèses de travail. Cette proposition repose sur une erreur d'appréciation concernant le contexte ou sur une méconnaissance de ce que la loi nous autorise à faire. Car la loi NOTRe (nouvelle organisation du territoire de la République, NDLR) a donné seulement aux Régions la compétence exclusive des aides directes aux entreprises. Le député n'identifie pas non plus le problème à résoudre pour pérenniser cette entreprise importante du département. Les difficultés ne viennent ni du fonctionnement de l'entreprise ni de son statut juridique. La question centrale, c'est celle de la distribution et de la vente du « produit » Quézac, sachant que ce marché est fortement concurrentiel et difficile à pénétrer."

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