La famille de vignerons Fabre lance son Programme 2030 pour le climat

Vignerons en Languedoc depuis 1605, la famille Fabre s’engage pour la planète avec son programme "Famille Fabre 2030 pour le climat", visant la neutralité carbone d’ici neuf ans. Au programme, limiter l’usage de tracteurs, gérer sa consommation d’énergie ou encore choisir des bouteilles ré-employables.
La famille Fabre a commencé à recueillir toutes les données afin de calculer son empreinte carbone et mettre des moyens en œuvre pour la ramener à zéro d'ici 2030.
La famille Fabre a commencé à recueillir toutes les données afin de calculer son empreinte carbone et mettre des moyens en œuvre pour la ramener à zéro d'ici 2030. (Crédits : JB Roubinet)

Passé en bio depuis plus de trente ans, la famille Fabre poursuit son engagement en faveur de l'environnement : elle fait partie des 150 premières entreprises signataires de la Convention des Entreprises pour le Climat (aux côtés de Nature et Découverte, la MACIF, Renault Trucks, ou Pierre&Vacances...) qui se donnent huit mois pour repenser leur entreprise et activités, afin de réduire de 55% leurs émissions de gaz à effet de serre d'ici 2030, tout en préservant la biodiversité et en s'assurant de la régénération du vivant.

Pour sa part, la famille de vignerons languedociens s'est fixée comme objectif la neutralité carbone en 2030. Une cellule RSE est mise en place au sein de l'entreprise qui recueille toutes les données afin de calculer l'empreinte carbone à ce jour et de décider des moyens à mettre en œuvre pour la ramener à zéro d'ici 2030.

73% de la facture énergétique provient des tracteurs

Un premier chiffrage de la consommation énergétique a été réalisé.

« Nous dépensons environ 1.000 MW par an, soit 2.000 kW par hectare et par an, détaille Clémence Fabre, une des membres de la fratrie amenée à prendre le relais d'Henri Fabre, le père, à la tête de l'exploitation familiale. L'essentiel de cette facture énergétique, 73%, provient des tracteurs. Nous travaillons donc sur l'amélioration de ce poste avec, par exemple, l'implantation de couverts végétaux pour limiter les passages de tracteur dans les vignes. L'électricité consommée en cave représente 14% du total. Nous tentons de la réduire avec une excellente isolation des caves et un système de rafraîchissement par différentiel de température (activation de la ventilation lorsque l'air extérieur est plus frais, NDLR). Les deux autres postes énergivores sont les trajets en voiture du personnel et ceux des commerciaux. »

Pour compenser les émissions de gaz à effet de serre, des panneaux photovoltaïques ont été installés sur la cave du Château de Luc, qui produisent 50 MW/an. D'autres devraient venir compléter ce parc lors de la construction d'une nouvelle unité d'embouteillage. Une éolienne est également en cours d'installation sur un des vignobles de la famille à Cruscades. Il est prévu qu'elle tourne 4.000 h/an, ce qui générerait une production de 10.000 MWh/an.

La famille suit de près les innovations en cours pour remplacer l'énergie fossile par l'électricité dans les outils de transport et traction agricole.

« Dès que ces outils seront au point, nous remplacerons progressivement nos engins agricoles pour limiter notre empreinte carbone », indique Clémence Fabre.

Bouteilles consignées

Côté distribution, à partir du nouveau millésime, la famille Fabre utilisera des bouteilles en verre ré-employables pour sa gamme le Chant de la Terre, livrée dans le réseau Biocoop.

« Ce sont des bouteilles un peu plus lourdes, mais elles peuvent être ré-utilisées jusqu'à 50 fois. Des entreprises de collecte et de recyclage de ces bouteilles se mettent en place pour que ce circuit de verre consigné fonctionne et permette de réduire la facture énergétique liée à la production du verre », précise Clémence Fabre.

Enfin pour sensibiliser ses consommateurs à cette cause environnementale, la famille de vignerons a choisi comme vecteur sa cuvée Lux de Luc, un vin bio et sans sulfites ajoutés. Dans chaque carton de cette cuvée, est glissé un plaidoyer expliquant leur démarche. Ce document est imprimé sur du "papier à semer", un papier recyclé qui contient des graines d'herbes de la garrigue. Humidifié et mis en terre, ce papier donne vie à des plantes aromatiques.

« Nous avons été parmi les pionniers de la viticulture bio dans notre région, affirme Clémence. Depuis, nous avons également développé l'agroforesterie et la plantation de haies entre nos rangées de vigne afin de favoriser la biodiversité. Nous avons également réalisé des plantations de pistachiers, cognassiers, pommiers et grenadiers pour rompre avec la monoculture de la vigne et, là encore, de gagner en biodiversité. La réduction de notre empreinte carbone est notre prochain combat. »
La famille Fabre exploite 300 ha de vigne en Languedoc, répartis sur cinq domaines. Elle commercialise 1,5 million de cols par an, dont 50% à l'export.

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