L’agence de l’eau Rhône Méditerranée et les agriculteurs de l’Aude planchent sur la sécheresse

L’agence de l’eau Rhône Méditerranée poursuit son partenariat avec la chambre d’agriculture de l’Aude pour améliorer la qualité et la gestion de l’eau. Un nouveau contrat-cadre doit être signé dans les prochaine semaines.
Dans l'Aude, la disponibilité de l'eau est un sujet depuis longtemps, qui affecte notamment l'agriculture.
Dans l'Aude, la disponibilité de l'eau est un sujet depuis longtemps, qui affecte notamment l'agriculture. (Crédits : Yann Kerveno)

Si l'on parle beaucoup d'eau et de sécheresse cette année, partout dans les médias, c'est une question récurrente depuis longtemps dans le département de l'Aude... Depuis plusieurs années, l'agence de l'eau Rhône Méditerranée soutient financièrement les efforts menés par la chambre d'agriculture, et l'ensemble de la profession agricole, pour faire des économies d'eau et en améliorer la qualité.

« Tout cela a été mis en place pour répondre à des problématiques différentes, explique Daniel Casteignau, chef d'équipe Aude changement climatique à la chambre d'agriculture. Il y a d'abord la question de la qualité des eaux, puisqu'un tiers des eaux de surface des nappes étaient contaminées par des produits phytosanitaires en particulier, des vieilles molécules très rémanentes comme l'atrazine mais aussi du glyphosate ou du soufre... Les travaux ont jusqu'ici beaucoup porté sur les périmètres de captage et les masses d'eau prioritaires avec, comme outil, les conversions en bio, la haute valeur environnementale, le plan écophyto. »

Déficitaire de 37 millions de m3 par an

Le nouveau contrat-cadre entre l'agence de l'eau Rhône Méditerranée et la chambre d'agriculture de l'Aude appuiera en particulier la mise en place des mesures agroenvironnementales dans les exploitations qui permettent de limiter l'impact de l'agriculture sur la qualité des eaux.

Le financement total, qui porte sur environ 7,5 équivalents temps plein, s'élève à 1,58 million d'euros sur trois années et sera abondé à hauteur de 1,1 million d'euros par l'agence de l'eau. La chambre d'agriculture de l'Aude est, avec celle du Gard, la seule de la région Occitanie à avoir mis en place un tel partenariat avec l'agence de l'eau.

Daniel Casteignau fait d'ailleurs remarquer que la chambre d'agriculture a toujours eu de bonnes relations avec l'agence, « ce qui n'est pas le cas partout ailleurs, et ainsi nous sommes en mesure d'avoir des discussions ouvertes sur tous les sujets ». Même ceux qui fâchent.

Au-delà de la qualité, la question de la ressource, au centre de tous les débats cet été, est aussi primordiale dans l'Aude, département déficitaire de 37 millions de m3 par an.

« Depuis la mise en place du plan de gestion de la ressource en eau en 2017, nous avons, collectivement, réussi à économiser 23 millions de m3 par an en intervenant sur les problèmes les plus importants, le canal de la Robine et ses fuites par exemple, explique Daniel Casteigneau. Il nous en reste 14 à aller chercher, mais ce sont les plus difficiles. »

480 petites retenues identifiées

« La profession agricole a plusieurs objectifs, ajoute-t-il. Le premier, c'est de trouver tous les systèmes qui existent pour stocker l'eau et conforter la ressource. Le second, c'est optimiser l'usage de l'eau et mobiliser les stockages que l'on n'utilise pas, comme les 480 petites retenues identifiées qui contiennent 10 millions de m3. Et s'interroger sur la gestion des réserves existantes et revoir le débit objectif d'étiage de l'Aude porté de 2 m3 à 4,4 m3. »

Un objectif impossible à atteindre pour les professionnels qui « consomment » près de 19 millions de m3 supplémentaires non mobilisables...

« L'agence n'est pas complètement hostile à la question des nouveaux stockages, tant que cela n'a pas pour but de développer l'agriculture mais une vocation à servir plusieurs usages, du soutien d'étiage aux substitutions comme nous le faisons pour l'abreuvement des troupeaux en les déconnectant de l'eau potable », souligne Daniel Casteigneau.

L'enjeu est de taille : aujourd'hui, seuls 15 % des cultures sont irriguées dans le département.

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