IAGE dope (et diversifie) son activité d’analyses environnementales sur l’Hexagone

En pleine croissance, le laboratoire montpelliérain IAGE, spécialisé dans les analyses biologiques environnementales, ambitionne de se déployer sur le territoire national en ouvrant deux antennes dès l’an prochain : l’une en région parisienne et l’autre sur la façade atlantique. Experte en PCR digitales, la société, qui agit auprès de filières agroalimentaire, agronomique et dans les sciences de l’eau, a multiplié ses effectifs par trois et devrait au moins quadrupler son chiffre d’affaires en 2024.
IAGE transpose des technologies issues du médical pour l'environnement et, par exemple, a co-developpé une méthode de détection d'un parasite provoquant le jaunissement des pelouses de stades, dans l'objectif de le caractériser avant l'apparition des premiers symptômes et de limiter l'utilisation de produits phytosanitaires.
IAGE transpose des technologies issues du médical pour l'environnement et, par exemple, a co-developpé une méthode de détection d'un parasite provoquant le jaunissement des pelouses de stades, dans l'objectif de le caractériser avant l'apparition des premiers symptômes et de limiter l'utilisation de produits phytosanitaires. (Crédits : IAGE)

Après cinq ans de R&D en biologie moléculaire, le laboratoire IAGE accélère sur la commercialisation de ses solutions de détection et de quantification de macro et micro-organismes de tous types (virus, bactéries, champignons).

Capable d'identifier des acides nucléiques (ADN/ARN) dans n'importe quelle matrice environnementale (eau, sol, végétaux, air) via la digital PCR, la startup montpelliéraine travaille pour les domaines agroalimentaires, pour l'agronomie et pour les sciences de l'eau. Elle vient d'ailleurs de se voir attribuer la surveillance épidémiologique des eaux usées du grand sud de la France.

« Depuis la pandémie, IAGE est un acteur reconnu dans le suivi sanitaire et non invasif des pathogènes (Norovirus, SARS-Cov-2, grippe saisonnière, NDLR), assure Franz Durandet, président et co-fondateur d'IAGE. Ce marché public, de l'ordre d'un million d'euros, marque une nouvelle étape dans le développement de la société. »

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Des lingettes de détection

Première plateforme digitale PCR d'Europe, IAGE transpose des technologies issues du médical pour l'environnement et travaille en interaction avec des équipes de recherche académique (CIRAD, IFREMER, INRAE,...) ou privées. Etudes de la schistosomiase (parasite présent dans l'eau de mer en Méditerranée), analyse de pathogènes de vergers, détection de maladies de la vigne comme le mildiou ou l'oïdium, surveillance des bassins de production aquacole,... IAGE agit sur treize filières stratégiques. Dernier terrain de jeu en date, le stade de foot de la Mosson à Montpellier.

« Avec le CIRAD, nous avons codeveloppé, pendant dix-huit mois, une méthode de détection d'un parasite, le pyriculariose, qui provoque le jaunissement des pelouses de stades, résume le président d'IAGE. L'objectif était de caractériser et de quantifier de manière fiable et précise les pathogènes fongiques avant l'apparition des premiers symptômes de maladies, de manière à limiter l'utilisation de produits phytosanitaires. Nous avons élargi la détection à huit autres pathogènes. »

Une simple lingette passée sur la tondeuse permet ainsi de détecter la présence de champignons, avec des résultats obtenus vingt-quatre heures après le prélèvement. Le procédé, qui séduit plusieurs stades de France, dont le Club de Rugby d'Agen, pourrait être étendu aux golfs, hippodromes, etc.

Le laboratoire montpelliérain vient également de mener un projet avec la Région Occitanie, en partenariat avec l'école vétérinaire de Toulouse, pour diagnostiquer précocement la grippe aviaire.

One Health

IAGE travaille actuellement sur d'autres thématiques dont un projet de virus vecté par les moustiques. Là encore, son approche analytique est basé sur le « One Heath », principe selon lequel la protection de la santé de l'homme passe par celle de l'animal et de leurs interactions avec l'environnement.

« Il y a encore une vision trop conservatrice de la santé humaine sans prise en compte de la santé végétale, environnementale, regrette Franz Durandet. Utiliser de la connaissance biologique seulement dans un compartiment du cycle de vie d'un organisme biologique est juste une aberration. Mais heureusement, les mentalités sont en train d'évoluer. »

A Paris et sur la façade atlantique

En dix-huit mois, IAGE est passé de 7 à 24 salariés, réalisant en 2022 un chiffre d'affaires de près de 1,5 millions d'euros. Dans son laboratoire (1.500 m2), la société a développé plus de 400 marqueurs (systèmes de détection) sur des thématiques diverses, et réalisé plus de 300 millions de PCR. Mais pour gagner en réactivité, elle ambitionne désormais de se développer sur l'ensemble du territoire.

« Notre vocation est d'être précoce, or nous avons du mal aujourd'hui à inclure cette précocité dans les délais de transport, concède le dirigeant. Nous sommes sur du service de proximité qui nécessite des antennes opérationnelles regroupant nos thématiques. »

IAGE va donc investir deux millions d'euros dans l'ouverture de deux laboratoires l'an prochain, l'un en région parisienne et l'autre sur la façade atlantique. Pour assurer son développement, une vingtaine de recrutements (ingénieurs techniciens) est prévue d'ici fin 2024, dont une dizaine à Montpellier.

« Nous allons quitter le mode startup », affirme Franz Durandet, qui vise, l'an prochain, un chiffre d'affaires de 5 à 10 millions d'euros.

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