Contournement ouest de Montpellier : « Il y aura moins de surfaces impactées que prévu » (Vinci Autoroutes)

Pour Salvador Nuñez, le directeur opérationnel de Vinci Autoroutes chargé de piloter la construction des 6,2 km de route à l’ouest de la métropole de Montpellier, tout est sur les rails. L’année 2024 devrait être dédiée à la préparation du foncier de ce projet routier qui compte aussi son lot d’opposants.
Salvador Nuñez, directeur opérationnel chez Vinci Autoroutes, lors d'un point presse sur le Contournement ouest de Montpellier (COM), le 19 janvier 2024.
Salvador Nuñez, directeur opérationnel chez Vinci Autoroutes, lors d'un point presse sur le Contournement ouest de Montpellier (COM), le 19 janvier 2024. (Crédits : Nelly Barbé)

Le 19 janvier, Vinci Autoroutes établit un point d'étape sur le futur chantier routier du contournement ouest de Montpellier (COM), une 2x2 voies de 6,2 km de long qui doit relier, à horizon 2029-2030, les autoroutes A750 et A709 entre les communes de Juvignac et Saint-Jean-de-Védas. Un dossier au long cours, qui s'est enlisé au milieu des années 1990 et dont la vocation sera de désengorger la capitale languedocienne, dépourvue de périphérique.

« Nous en sommes à l'étape de la planification : les emprises foncières ont été définies, l'enquête parcellaire est prévue fin mars-début avril et les négociations amiables avec les propriétaires fonciers sont en cours », résume Salvador Nuñez, directeur opérationnel chez Vinci Autoroutes.

L'enquête environnementale va être prochainement déclenchée et sera bouclée en octobre prochain au plus tard. Les travaux préparatoires devraient ensuite démarrer mi-2025 pour un démarrage des travaux principaux « fin 2025, début 2026 ».

Sécuriser le foncier

Pour le maître d'ouvrage ASF/Vinci Autoroutes, l'heure est désormais à la sécurisation du foncier, que ce soit en vue des compensations environnementales ou pour la réalisation des travaux.

« 130 à 150 hectares seront dédiés au foncier compensatoire et 100 hectares sont d'ores et déjà sous promesse de vente, indique Salvador Nunez. Pour le chantier à proprement parler, près de 130 hectares sont à rechercher et feront l'objet de l'enquête parcellaire. »

Le directeur opérationnel de Vinci Autoroutes relève à ce titre que deux tiers de ces surfaces sont des emprises publiques en raison de l'aménagement d'une partie du COM sur des voies déjà existantes : « Au regard du tracé présenté lors de l'enquête publique, il y aura beaucoup moins de bâtis, de surfaces agricoles et d'activités commerciales impactés que ce qui était prévu au départ ».

Le coût global de la construction de ces 6,2 km de voiries, qui nécessiteront la construction d'une dizaine de ponts, de trois viaducs et d'une trémie pour faire passer la route sous les voies actuelles, est de 300 millions d'euros. Son financement sera assuré par un supplément de péage à payer entre les barrières de Baillargues et Saint-Jean-de-Védas.

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Mettre fin au trafic de transit

« Ce COM répond à un vrai besoin de circuler dans des conditions décentes, insiste le dirigeant. Les remontées de terrain réalisées par les agents de liaison indiquent que les gens sont majoritairement pour. Pour ceux qui habitent loin, ce sera un moyen d'aller plus vite au travail et pour ceux qui habitent dans les communes actuellement engorgées aux heures de pointe, ce sera une qualité de vie retrouvée avec ce trafic de transit en moins. »

Actuellement, entre 25.000 et 32.000 véhicules circulent chaque jour entre Juvignac et Saint-Jean-de-Védas. La mise en place du COM devrait faire monter le trafic entre 54.000 et 75.000 véhicules jour, « cette hausse s'expliquant par le report du trafic de transit qui se fait actuellement dans la ville », signale Salvador Nuñez.

Des opposants

L'enthousiasme du directeur opérationnel de Vinci Autoroutes n'est toutefois pas partagé par tous, à l'instar du collectif AutreCom qui s'oppose au projet estimant notamment que « les gains de temps supposés permis par le COM, déjà très limités, ne prennent pas en compte le trafic induit ». Le collectif insiste également sur les conséquences environnementales, estimant « une hausse des émissions associées au COM d'au moins 269.000 tonnes de CO2 ».

Le 16 janvier dernier, des élus écologistes de la Métropole de Montpellier ont également manifesté leur opposition en plantant une cinquantaine d'arbres non loin du projet routier. Le collectif AutreCom promet par ailleurs, dans un communiqué, une prochaine action en justice en février 2024, pour faire arrêter le projet.

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