Protection du littoral : chercheurs et industriels unissent leurs efforts

Enjeu majeur pour tous les pays côtiers, la prévention des risques sur le littoral fait l’objet de toutes les attentions. Afin d’optimiser les systèmes d’alerte et la gestion des crises, scientifiques et industriels de BRLI, de l’Université de Montpellier, de l’IRD et du CNRS signent un accord-cadre de partenariat.
Cécile Chaigneau
Le littoral méditerranéen lors d'une tempête en 2013.

Le groupe BRL, via sa filiale BRL Ingénierie (BRLI), le laboratoire Géosciences Montpellier (CNRS/UM) et l'Observatoire de recherche méditerranéen de l'environnement (OSU OREME - CNRS/UM/IRD) sont partenaires depuis une dizaine d'années sur les questions de protection du littoral et du trait de côte, enjeu majeur pour les pays côtiers, et en particulier sur le pourtour méditerranéen.

Ces industriels et chercheurs unissent leurs efforts pour permettre à la recherche et à l'ingénierie d'accroître leurs connaissances, mieux prévenir les populations littorales d'un événement extrême et optimiser les systèmes d'alerte et la gestion des crises : le 16 juillet 2015, BRLI, l'Université de Montpellier (UM), l'Institut de recherche pour le développement (IRD) et le CNRS ont signé un accord-cadre de partenariat baptisé « Outils et méthodes de gestion des eaux marines et continentales, prévention des risques sur la zone littorale ».

A horizon de deux ou trois ans

Leur projet de R&D, baptisé LITTO CMS (pour "littoral coastal management system"), concerne la prévision et l'aide à la gestion en temps réel des crises inondation et submersion en zone littorale. Il s'agit notamment de développer une plate-forme de solutions innovantes pour améliorer la gestion de la bande côtière : plans de sauvegarde ou de gestion de crise, système et service d'alerte et d'assistance durant la crise. Il comprend une importante phase de modélisation maritime et côtière et doit répondre, à terme, aux attentes des collectivités les plus exposées.

« Le réchauffement climatique pose de nouvelles problématiques de protection des zones côtières et il y a nécessité aujourd'hui d'agir, d'aller plus loin dans les connaissances pour assister les collectivités et gérer les aléas, souligne Jean-François Blanchet, directeur de BRL,  précisant que l'échéance du projet est proche. Le cycle de recherche du projet LITTO CMS est quasiment terminé, nous avons bien progressé sur la modélisation. L'étape suivante sera d'expérimenter sur sites réels, en Languedoc-Roussillon mais aussi pourquoi pas sur la côte atlantique et à l'international, et ensuite de développer un système d'alerte à horizon de deux à trois ans. »

Avec l'ambition de mettre sur le marché au plus vite un produit et un service commercialisés auprès des collectivités exposées, « dans un secteur très concurrentiel », rappelle Jean-François Blanchet.

Coopération entre mondes académique et économique

 « Cet accord-cadre de partenariat est un bel exemple de coopération entre le monde académique de la recherche et le monde socio-économique, déclare Philippe Augé, président de l'Université de Montpellier le 16 juillet au moment de la signature. L'Homme ne peut éviter certaines catastrophes, comme la tempête Xynthia récemment, mais il y a un travail à faire en amont pour anticiper et limiter l'impact dramatique pour les populations et les biens. La R&D peut permettre de mieux comprendre ces phénomènes. »

Aux côtés de BRL, ont également travaillé des entreprises régionales telles que IBM et Géomatys (spécialisée dans le traitement de l'information spatiale et la cartographie, dont le siège est basé à Arles, avec une agence à Montpellier).

« Dans quelques années, 60 à 70 % de la population seront concentrés sur les côtes, précise Eric Servat, directeur de l'OSU OREME. Or, le risque de submersion marine est de plus en plus important, ce qui justifie que les scientifiques se mobilisent. »

En vue de l'IDEX

Labellisé par le pôle Risques et le Pôle Eau, LITTO CMS est financé dans le cadre d'un appel à projets du FUI (Fonds unique interministériel), soit 2,5 M€. Des financements vont également être demandés auprès de l'Agence nationale de la recherche (ANR) et des fonds FEDER.

La Région Languedoc-Roussillon, impliquée dans les enjeux du littoral méditerranéen via le Parlement de la Mer, soutient ce rapprochement qui s'inscrit pleinement dans les orientations de sa politique publique sur le littoral, et dans la perspective du projet IDEX (label Initiative d'excellence, visant à faire émerger au plan national des pôles d'excellence en matière d'enseignement supérieur et de recherche, et qui a échappé à Montpellier pour la 3e fois en avril dernier).

« Ce projet est une brique de l'IDEX, et cette collaboration, c'est vraiment ce qu'on doit faire, affirme François Pierrot, coordinateur de l'Idex, vice-président de l'UM, qui rappelle que l'Université de Montpellier a été pré-sélectionnée et déposera son dossier le 22 octobre prochain, pour une décision attendue en janvier 2016.

Cécile Chaigneau

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