Les entreprises d’insertion en congrès national à Montpellier

Le congrès national des entreprises d’insertion se déroule ces 13 et 14 novembre à Montpellier. Près de 350 participants sont présents et explorent les voies de progression de cette économie qui donne une place aux personnes éloignées de l’emploi.
Cécile Chaigneau
Ecocup, fabriquant de gobelets réutilisables à Céret (66) est entreprise d'insertion depuis cinq ans.

Une entreprise d'insertion est une entreprise qui tire son revenu de son activité économique et de sa mission d'insertion. L'agrément s'obtient auprès du Conseil départemental de l'insertion par l'activité économique et de la Direccte. Les postes de salariés en insertion (CDD de 24 mois maximum) bénéficient d'un financement public, une aide qui vient compenser la sous-productivité des salariés au début de leur contrat et l'obligation de moyens d'accompagnement et de suivi que doit mobiliser l'entreprise.

« En Languedoc-Roussillon, les entreprises sont au nombre de 45, réalisent 20 M€ de chiffre d'affaires, et emploient 1 500 salariés, précise Yves Bailleux-Moreau, le président de l'UREI Languedoc-Roussillon (Union régionale des entreprises d'insertion). Le taux de réinsertion 62 %. »

Ce jeudi 13 novembre au Corum à Montpellier, il ouvrait le congrès national des entreprises d'insertion aux côtés de Kenny Bertonazzi, le président national du CNEI, et d'André Vezinhet, président du Conseil général de l'Hérault.

Quelque 350 participants ont assisté à cette première journée au cours de laquelle s'est tenue l'assemblée générale plénière qui allait voter la nouvelle identité et élire le nouveau président national.

« Ce congrès est une étape importante, observe Yves Bailleux-Moreau. Notre nouveau nom devrait être tout simplement Fédération des entreprises d'insertion. Et Kenny Bertonazzi devrait être réélu président. »

Le congrès propose également deux tables rondes et 18 ateliers collaboratifs, permettant notamment de partager des expériences.

« Parmi les réflexions, il y a : comment changer de cap pour développer l'insertion, souligne Yves Bailleux-Moreau. C'est-à-dire quelle innovation amener pour nous rendre encore plus efficace et développer l'insertion par l'activité économique ? Il faut qu'on se donne les moyens de créer ou reprendre ce type d'entreprises. »

Chaque union régionale a notamment pour mission de faire de la pédagogie, de la sensibilisation à cette démarche d'insertion par l'activité économique. Un vrai travail de fond pour expliquer et convaincre des porteurs de projets ou des chefs d'entreprises chez qui les a priori négatifs sont importants.

« Nous étions une association, et nous sommes directement devenu une entreprise d'insertion au bout de deux ans, en 2008, car les gens qui travaillaient pour nous étaient en difficulté sociale, explique Emmanuel Torrent, le fondateur et dirigeant d'Ecocup (Céret, 66), fabriquant de gobelets réutilisables à Céret (66).

Ecocup emploie à ce jour 8 personnes en insertion sur les 21 salariés.

« Ça a été la force de notre entreprise, alors que souvent, les gens veulent faire de l'insertion et cherchent ensuite un projet. Si le projet est là, l'insertion peut se coller à n'importe quelle entreprise. »

Le dirigeant viendra témoigner de son expérience ce vendredi matin 14 novembre, sur la table ronde « Changer de système pour développer l'insertion ? ».

« Nous avons une démarche proactive, par exemple auprès des agglomérations qui sont très demandeuses de créations d'entreprises sociales, déclare Yves Bailleux-Moreau, citant à titre d'exemple le Grand Narbonne avec lequel l'UREI-LR va créer un restaurant solidaire au sein de l'IN'ESS, ou l'Agglomération de Béziers pour laquelle une enquête auprès des entreprises a révélé le besoin d'une crèche d'entreprises d'insertion ou d'un projet de recyclage électro-ménager. Les périodes de crise sont des périodes propices à ces rapprochements. Sur les sept dernières années, nous avons augmenté de 60 % le nombre d'entreprises d'insertion en Languedoc-Roussillon. »

Chez Ecocup, Emmanuel Torrent aimerait monter le nombre de salariés en poste d'insertion de 8 à 10.

« C'est vrai qu'il faut passer du temps avec les gens, qu'on ne choisit pas les personnes qu'on recrute, qu'il faut gérer parfois de grosses difficultés, comme l'alcoolisme par exemple, et que l'absentéisme est la difficulté majeure... Mais ça fait un tremplin à ces personnes qui, en sortant de chez nous, retrouvent un emploi. Dès lors qu'on a une activité qui ne nécessite pas une formation importante, c'est dommage de ne pas faire de l'insertion. »

Cécile Chaigneau

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.