Comment Imaneo veut s’imposer en leader de la radiologie en Occitanie

Issu du regroupement de trois sociétés d’imagerie médicale, Imaneo réunit à ce jour 71 médecins radiologues implantés dans l’Hérault et le Gard. Adossé au Fonds Parquest, le groupe ambitionne de devenir un référent de la radiologie en région. Il vient de boucler sa première opération de croissance externe en intégrant le groupe Radiologie Saint-Gély, illustrant le mouvement de concentration et de financiarisation qui traverse le secteur.
Le groupe Imaneo fédère une communauté médicale de 71 radiologues, essentiellement dans l'Hérault et le Gard, et emploie 350 collaborateurs pour un chiffre d'affaires de 65 millions d'euros.
Le groupe Imaneo fédère une communauté médicale de 71 radiologues, essentiellement dans l'Hérault et le Gard, et emploie 350 collaborateurs pour un chiffre d'affaires de 65 millions d'euros. (Crédits : Imaneo)

Le secteur de l'imagerie médicale n'échappe pas au mouvement de concentration et de financiarisation... Né en 2023 du rapprochement de trois groupes montpelliérains de radiologie, le groupe Imaneo fédère aujourd'hui une communauté médicale de 71 radiologues basés essentiellement dans l'Hérault et le Gard. Il emploie 350 collaborateurs, pour un chiffre d'affaires de 65 millions d'euros. Adossé au fonds de capital investissement parisien Parquest, le groupe vient d'intégrer Radiologie Saint-Gély, constitué de quatre entités associées, « une première étape dans notre consolidation régionale », indique Jérôme Bénis, radiologue à Clermont-l'Hérault et président d'Imaneo.

Après une première tentative avortée de regroupement en 2019, la mise en place du Ségur de la Santé, après la crise sanitaire, a accéléré la création de synergies chez les radiologues. Pour réaliser un investissement (montant non communiqué) de consolidation, Imaneo a choisi de se faire accompagner par le fonds Parquest, « retenu pour son expertise dans le domaine de la santé, notamment dans la consolidation des cliniques privées bretonnes Vivalto, précise Jérôme Bénis, ce qui a pris du temps car tous les radiologues sont actionnaires du groupe et fortement impliqués dans le développement du projet, ils conservent leur indépendance radiologique et médicale ».

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Densifier le maillage territorial

Imaneo accueille plus de 800.000 patients au sein de vingt centres disposant d'un parc de vingt-huit équipements d'imagerie lourde (IRM et scanner). Mais Jérôme Bénis rappelle que « la population héraultaise devrait augmenter d'un million d'habitants dans les quinze ans à venir, cela induit un besoin croissant d'équipements ». Face au vieillissement de la population, le groupe veut densifier son maillage non seulement dans les grandes villes mais aussi dans les territoires éloignés.

« Notre ambition est de pouvoir servir la population là où elle en a besoin et de projeter une organisation en anticipant les problématiques de demain, indique Arthur Brezac, directeur général délégué de Imaneo. Pour pouvoir intervenir le plus tôt possible et le plus rapidement dans le parcours de santé du patient, en diminuant notamment son temps de transport et sa prise en charge, nous sollicitons les partenaires territoriaux comme les commissions paritaires de prévoyance et de santé, les cliniques ou encore l'Agence régionale de santé, de manière à connaître les besoins des maisons médicales en termes d'équipements lourds. »

Deux cabinets à Clermont-l'Hérault (Hérault) et Sommières (Gard), ainsi que la clinique de Ganges (Hérault) ont récemment été équipés, et deux EOS (systèmes d'imagerie médicale limitant la dose de rayons X) ont été installés à la clinique Saint-Jean de Montpellier et à la Clinique du Parc de Castelnau-le-Lez (Hérault). Avec des investissements à chaque fois conséquents : en moyenne 1,2 millions d'euros pour des IRM ou scanner. D'autres projets sont en cours, notamment, dès 2024, un équipement pour un cabinet indépendant au cœur de Montpellier.

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Téléradiologie et IA

La mutualisation des radiologues au sein d'Imaneo permet également d'accélérer en matière d'innovations, l'un des axes forts de la feuille de route selon Arthur Brezac : « Nous allons pouvoir mettre en place de nouveaux outils techniques comme la téléradiologie qui permettra d'ouvrir des vacations de radiologie. Depuis une plateforme, le radiologue pourra interpréter les images à distance et servir plusieurs sites. La mutualisation des ressources va favoriser l'optimisation du temps médical mais aussi la prise en charge du patient ».

Cette dynamique d'innovation passera aussi par les promesses de l'IA. Jérôme Bénis indique que « Imaneo est en train de nouer un partenariat avec une startup française pour accélérer la mise en œuvre de l'innovation dans nos cabinets et démontrer la pertinence des outils d'IA dans l'aide au diagnostic des radiologues ».

Début 2024, Imaneo devrait investir son siège social sur le périmètre de la métropole de Montpellier, point d'ancrage pour consolider ses ambitions en Occitanie.

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La radiologie en France

Selon les données de la DREES, le service statistique public du ministère des Solidarités et de la Santé, la France compte 9.140 spécialistes en radiodiagnostic et imagerie médicale en 2023 (contre 9.038 en 2022). Depuis 2012, le nombre de médecins spécialisés en radiodiagnostic et imagerie médicale a ainsi augmenté d'un peu plus de 11%. 22,16% des médecins en radiodiagnostic et imagerie médicale en France sont salariés hospitaliers, 58% libéraux et 16,88% mixtes.

Alors que la Cour des comptes publics avait relevé, en 2016, la faiblesse du parc d'équipement en scanners et en IRM, « numériquement moins important en moyenne que dans les pays membres de l'OCDE et inégalement réparti sur le territoire » ainsi que « d'importantes vacances de postes de médecins radiologues à l'hôpital, la profession étant majoritairement orientée vers l'activité libérale », elle indiquait dans un rapport d'octobre 2022 que « le nombre d'appareils d'imagerie ou d'IRM a augmenté de 32% de 2015 à 2020 » et le nombre de scanners de 18 % en 2020. En relation directe avec la croissance du parc d'appareils, la Cour des comptes rappelait que les dépenses d'imagerie médicale en ville augmentaient, précisant « une augmentation cumulée de 5,9% de 2017 à 2019, avant de connaître une contraction de -5,8% en 2020 dans le contexte de la crise de la Covid 19, et de rebondir de +11,7% en 2021 pour atteindre près de 4,8 milliards d'euros ».

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