St Mamet contractualise sur 20 ans avec la coopérative Conserve Gard

Le 3 mars, St Mamet et la coopérative Conserve Gard ont annoncé la signature d’un accord d’une durée de vingt ans. L’entreprise, spécialisée dans les fruits en morceaux, s’engage notamment à prendre 100 % de la production des 150 coopérateurs-arboriculteurs de Conserve Gard.
Cécile Chaigneau
Matthieu Lambeaux, DG, entouré de Thierry Meynier de Salinelles, président des coopérateurs de Conserves Gard (à gauche), et de Joël Derrien, directeur marketing et R&D.

L'entreprise St Mamet, leader français des fruits en morceaux, qui possède une usine de transformation de fruits à Vauvert (30), vient de renouveler son accord avec la coopérative Conserve Gard au travers d'une contractualisation d'une durée de vingt ans et sur 100 % des récoltes.

Conserve Gard, fondée en 1963, regroupe 150 arboriculteurs en Provence et ex-Languedoc-Roussillon, et représente un volume annuel de production de 16 000 tonnes de pêches, poires, pommes et cerises, sur 650 ha de vergers. Elle réalise un chiffre d'affaires d'environ 6 M€.

La coopérative travaille depuis sa création avec l'industriel de la transformation du fruit. Le nouveau contrat sécurise l'approvisionnement de St Mamet, qui peut ainsi continuer de valoriser une provenance régionale, et le débouché commercial de la filière arboricole régionale.

Combat pour le fruit français

 « Il s'agit là d'un accord et d'un modèle de contractualisation dans la durée uniques dans le secteur, affirme Matthieu Lambeaux, président de St Mamet. St Mamet poursuit son combat pour le fruit français, le local et la qualité due au consommateur. »

« Les contrats qui nous liaient arrivaient à leur terme et nous négocions sur cette nouvelle contractualisation depuis un an, déclare de son côté Thierry Meynier de Salinelles, président de la coopérative Conserve Gard. Cet accord, qui est un gage de pérennité pour tous, nous apporte une visibilité sur notre production pendant vingt ans. »

Dans ce nouveau contrat, St Mamet s'engage à prendre également les fruits qui seraient abîmés par un épisode météorologique.

« Dame nature nous fait parfois des croche-pattes, et il est important d'avoir un partenaire à l'écoute de ces aléas, souligne le président de Conserve Gard. Auparavant, il arrivait que l'on trouve des solutions, mais parfois dans la difficulté. Aujourd'hui, c'est écrit : St Mamet ne nous laisse pas tomber. »

Un engagement confirmé par Matthieu Lambeaux, qui précise néanmoins que selon les années, « 30 à 50 % de nos fruits peuvent venir du nord de l'Espagne pour compenser ce que la France ne peut pas produire ».

Prix plancher

Côté prix d'achat, les deux hommes soulignent que la filière ne subit pas les mêmes fluctuations de marché que celle des fruits frais.

« Nous avons établi un prix plancher et nous négocions une tranche à 5 ans, à la hausse, pour prendre en compte la réalité économique des arboriculteurs et de St Mamet, déclare Matthieu Lambeaux. Nous sommes en interdépendance. »

« Nous serons toujours attentifs au respect de l'équilibre économique industriel d'un côté et de l'équilibre économique de la production de l'autre, à faire en sorte que les arboriculteurs soient rémunérés correctement, renchérit Thierry Meynier de Salinelles, satisfait de l'accord. Cet accord est basé sur l'échange : nous avons une obligation de résultat ensemble. »

Investissement sur l'outil industriel

Le fait de contractualiser sur une aussi longue durée génère par ailleurs déjà un changement de fonctionnement au sein de la coopérative.

« Quand on est rassuré sur la pérennité des choses, on voit les choses différemment, explique Thierry Meynier de Salinelles. Ainsi, par soucis de simplification et d'efficacité, on structure et on externalise complètement l'appui technique. Ce qui va nous permettre de faire un meilleur usage des ressources humaines de la coopérative (trois salariés, NDLR). »

St Mamet, 3e employeur du Gard, emploie 600 salariés dans l'usine de Vauvert, dont près de 200 permanents, et revendique « 2 000 emplois directs et indirects avec la coopérative Conserve Gard ».

L'industriel, qui affiche un chiffre d'affaires de 100 M€, a reçu le soutien financier (non communiqué) de la Région Occitanie et de la DGE (Direction générale des entreprises, dont la mission est de développer la compétitivité et la croissance des entreprises de l'industrie et des services).

« Notre projet comprend une partie arboriculture et une partie industrielle, ajoute le P-dg de St Mamet. Si on ne reconstruit pas l'usine à Vauvert, il n'y pas d'avenir possible. Cet été, nous aurons investi 10 M€ sur deux ans, conformément à ce qu'on avait dit. »

Cécile Chaigneau

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