Nouveaux modes de consommation : les vins languedociens s'adaptent avec une offre moins alcoolisée

Vins faiblement alcoolisés, vins rouges à boire frais, boissons hybrides,… Dans un contexte général de déconsommation, les producteurs de vins ont présenté, la semaine dernière lors du salon Vinexpo-Wine Paris, leurs dernières nouveautés dans l’espoir de répondre aux attentes des consommateurs.
Dans les allées du salon Wine Paris, du 12 au 14 février, les viticulteurs ont aussi présenté leurs vins sans alcool ou faiblement alcoolisés.
Dans les allées du salon Wine Paris, du 12 au 14 février, les viticulteurs ont aussi présenté leurs vins sans alcool ou faiblement alcoolisés. (Crédits : Bernard Nadeau)

Dans les allées du salon Wine Paris, qui s'est tenu du 12 au 14 février derniers, les vins à faible taux d'alcool veulent sortir de leur segment de niche. Entre ceux qui y reviennent, ceux qui s'y essayent et ceux qui y songent, beaucoup d'exposants cherchent à apporter une réponse aux nouveaux modes de consommation du vin.

À l'instar des domaines Auriol, installés à Lézignan-Corbières (Aude). Ils font partie des premiers, en Languedoc, à s'être essayé aux vins faiblement alcoolisés. C'était en 2009, avec un vin baptisé So'Light.

« Cette année, nous présentons un chardonnay effervescent bio titrant à 7,5°, déclare Claude Vialade, la dirigeante des domaines Auriol. Nous répondons à un segment de marché en croissance : les effervescents et les vins avec un taux d'alcool plus faible. Le taux de sucre résiduel reste bas, inférieur à trente grammes. Pour obtenir cette faible teneur en sucre, la fermentation du vin a été bloquée. »

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« Aromatisée à base de vin »

De l'autre côté du Languedoc, dans le Gard, la filiale du groupe bourguignon Boisset, Les Chais du Sud (basée à Beaucaire), présente une nouvelle version de sa boisson aromatisée à base de vin, Fruits & Wine, titrant à 7,5° contre 5,5° au moment de son lancement il y a quinze ans.

« Après de belles années, entre 2010 et 2015, on sent que ça repart, et c'était déjà le cas en 2023, indique Franck Bourguignon, directeur commercial et marketing, dont le produit - prêt d'un million de bouteilles par an - est à nouveau référencé en grande distribution. Cela répond à une attente du consommateur qui recherche des boissons faiblement alcoolisées, facile à boire pour des moments relax, avant ou après le repas. »

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« Vin à petit degré »

Parmi les exposants, ceux qui n'en proposent pas encore y songent sérieusement. C'est le cas de l'union de caves coopératives Foncalieu, basée à Arzens (Aude).

« Une étude de marché a été faite mais la décision n'a pas encore été prise, indique Nathalie Estribeau, directrice export, grande distribution et vrac. Nous partirions plutôt sur un vin désalcoolisé. »

Même chose chez les Vignerons créateurs, à Bellegarde (Gard) : « On s'y mettra au millésime 2024, avec un vin à petit degré, en vin désalcoolisé », indique le président Bruno Manzone.

« Cela reste quand même un marché de niche, tempère Frédéric Sénac, le directeur. Il faudra s'appuyer sur des études de marché. Vu la situation, il faut essayer d'écouler les stocks et sortir de noter zone de confort. Reste à voir si le négoce sera preneur. »

Dans l'Hérault, Christophe Mangeart, le nouveau directeur des caves Molière, à Abeilhan, entame également la réflexion.

Nouvelles expériences

Sans aller jusqu'à désalcooliser, certains producteurs entendent aussi casser les codes et proposer des vins pour des nouveaux moments de convivialité, loin du traditionnel repas. Chez l'Audois Gérard Bertrand, le salon Wine Paris est l'occasion de réaliser plusieurs lancements, notamment un vin de France baptisé Le Chouchou, titrant à 11°, avec capsule à vis, destiné à être bu frais. Un vin conçu à quatre mains par le producteur-négociant avec sa fille Emma. Après le Gris blanc, Gérard Bertrand présente le Rouge clair, un vin à la robe très claire, qui doit « répondre à la demande croissante de vins légers et frais pour une nouvelle expérience de dégustation ».

Autre lancement, celui de Trouble, un vin qui a la particularité d'être non filtré, d'où son apparence... trouble. En rouge, blanc et rosé, lui aussi se boit frais. Selon Véronique Braun, la directrice de communication du groupe, « c'est une boisson plaisir, à boire hors repas, par exemple. On y vient par curiosité et il pourrait être une porte d'entrée vers l'univers du vin ».

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