CCI de Sète : de nouveaux locaux malgré un avenir incertain

Le 26 octobre 2015, la CCI de Sète-Frontignan-Mèze inaugurait ses nouveaux locaux. Dans un contexte difficile puisque son avenir dépend d'un nouveau schéma directeur que la CCI L-R examinera le 29 octobre.
Cécile Chaigneau
Lors de l'inauguration des nouveaux locaux de la CCI de Sète : Antoine de Rinaldo, 1er vice-président de Thau Agglomération ; André Lubrano, conseiller régional ; Sébastien Denaja, député ; Olivier oddi, président de la CCI de Sète ; Hervé Merz, adjoint au maire de Sète (de gauche à droite).

La Chambre de commerce et d'industrie (CCI) de Sète-Frontignan-Mèze est dans l'expectative. Son avenir est incertain, et pourtant, en attendant des décisions, la vie continue. Après avoir quitté le Palais consulaire de Sète (où elle était installée depuis 1929), la CCI avait emménagé dans des locaux provisoires, puis, il y a deux mois, dans ses nouveaux locaux de 700 m2, avenue du Maréchal Juin à Sète.

Ils étaient inaugurés ce 26 octobre. L'occasion pour le président Olivier Oddi de retracer l'histoire de la chambre consulaire depuis quatre ans, cahotique.

« Nous avons hérité d'une situation compliquée, rappelle-t-il, évoquant la situation financière tendue de la chambre consulaire et la tutelle renforcée sous laquelle elle a été placée en 2012. Nous n'avons pas baissé les bras, malgré les restrictions de budget drastiques imposées par le gouvernement ! En 2013, le déficit de la CCI était divisé par deux et les comptes certifiés. En 2015, le budget devrait être à l'équilibre. »

De 21 agents, les effectifs de la CCI sont passés à 18, avec trois départs à la retraite non remplacés.

« L'année 2015 s'annonce difficile et tendue pour les CCI, et certaines ont été obligées de licencier, déclare Olivier Oddi. Heureusement, la pyramide des âges a joué en ma faveur. Mais j'ai aussi volontairement choisi de ne pas toucher à l'emploi. Et la tutelle renforcée a été levée... »

Finances en baisse, avenir en berne

Le réseau des CCI est en effet confronté à des baisses drastiques de ses ressources. Ainsi, le plan d'économie annoncé par le gouvernement à la mi-septembre a-t-il soulevé colère et inquiétude, avec une nouvelle ponction de 500 M€ sur les fonds de roulement des CCI (après 170 M€ en 2014), les faisant ainsi participer à son plan de 50 Mds € d'économies pour 2015-2017. Le réseau des CCI, affaibli, doit se réinventer.

C'est ce jeudi 29 octobre 2015 que la Chambre de commerce et d'industrie régionale statuera sur le Schéma directeur du réseau consulaire contenant les orientations pour les neuf CCI territoriales du Languedoc-Roussillon.

À Sète, Olivier Oddi et les élus de la CCI se sont clairement positionnés pour la voie d'une CCI locale rattachée directement à la CCI régionale, et rejettent en bloc l'idée que la CCI de Sète devienne une délégation de la CCI de Montpellier, « un statut non pérenne, donc inquiétant », selon le président Oddi.

« Le Code du commerce dit que les CCI peuvent s'allier si elles le désirent, ce qui n'est pas notre cas, précise-t-il. Nous devons trouver une autre forme pour exister. Or, le statut de CCI locale existe déjà... Il nous permettrait de rester opérationnel sur notre territoire et de conserver une représentativité au niveau régional et même national. »

Des élus qui s'engagent pour sauver la CCI

Après avoir perdu les concessions portuaires du commerce, de la pêche et de la plaisance, la CCI de Sète s'est recentrée sur l'aide à la création et à la transition d'entreprises, sur l'apprentissage et sur la représentation du tissu économique auprès des institutions. Des missions jugées « indispensables » par Olivier Oddi.

« Conserver une présence sur le territoire est essentielle, martèle-il. Étant donné le fort taux de chômage sur notre circonscription, il est important que les entreprises, notamment les plus petites, conservent des services et des interlocuteurs de proximité. »

S'il place peu d'espoir dans le schéma directeur du réseau consulaire voté le 29 octobre prochain, Olivier Oddi se dit néanmoins optimiste du fait de l'engagement des élus locaux. Car « après l'avis du préfet, c'est le ministre qui tranchera, et on n'a jamais vu de fusion forcée de CCI en France », affirme-t-il.

Parmi les élus rangés à sa cause : le sénateur-maire de Sète, François Commeinhes ; les députés Sébastien Denaja, Christian Assaf et Frédéric Roig, ou encore les conseillers départementaux François Liberti et Christophe Morgo.

« Je suis confiant car nous faisons l'unanimité du monde économique et politique sur cette question », assure Olivier Oddi.

Lors de l'inauguration des nouveaux locaux de la CCI, en effet, le député Sébastien Denaja s'est fortement engagé pour le maintien de la CCI sur la circonscription de Sète.

« Les CCI ont toute leur pertinence à intervenir dans le champ économique, déclare l'élu, s'insurgeant contre la chronique d'une mort annoncée de la structure. La CCI est le lieu où se fédèrent dans l'indépendance les acteurs du territoire, sans être sous le joug du politique... Moi député, je refuse que la CCI de Sète soit absorbée par la CCI de Montpellier ! Nous avons ici un potentiel économique qui justifie objectivement que Sète et le bassin de Thau puissent prétendre au statut de CCI locale. »

Cécile Chaigneau

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.