Lancée en 2014, Oyas Environnement avait fait le pari de remettre au goût du jour un système de micro-irrigation des plantes via des pots en céramique poreux (les Oyas). En trois ans, elle a connu un vrai succès commercial et multiplié son chiffre d'affaires par dix pour atteindre 600 000 € en 2017.

Distribution en jardineries

Les Oyas sont distribués dans les 55 magasins du réseau Botanic depuis deux ans. Les jardineries Truffaut sont aussi en phase de lancement : les pots sont déjà disponibles dans trois magasins en Bretagne, à Montpellier et en région parisienne, et l'ensemble des 35 boutiques du réseau devrait être approvisionné dans le courant de l'année.

"Nous avons aussi des accords avec des centrales d'achat, des jardineries indépendantes, des réseaux comme Gamm vert ou encore Jardiland, révèle Frédéric Bidault, directeur d'Oyas Environnement. Les distributeurs représentent 40 % de notre CA global."

En 2017, la société a écoulé 40 000 exemplaires de ses pots en terre. Elle réalise 50 % de son CA via son propre site internet et 10 % à la boutique de Saint-Jean-de-Fos et sur quelques salons.

Doubler la production

En 2018, Frédéric Bidault veut atteindre les 100 000 unités produites. Mais dans l'atelier des potiers, il faut de la place : Oyas Environnement vient d'annexer 300 m2 supplémentaires en janvier, portant sa surface à 900 m2.

Autre problème, le recrutement des tourneurs. Les Oyas sont réalisés à la main et les tourneurs professionnels sont rares, par manque de formation.

"J'ai actuellement cinq tourneurs dans l'atelier et certains viennent nous aider ponctuellement de toute la France. Nous cherchons à en recruter partout, même en Espagne ou en Italie. En 2019, on pourrait ouvrir des unités de production dans d'autres zones géographiques pour se rapprocher de professionnels installés."

Avec les potiers, Oyas Environnement emploie 14 personnes, dont près de la moitié pour la logistique.

"90 % du CA est expédié à l'extérieur et les poteries sont lourdes et fragiles. Ce métier de la logistique devient de plus en plus pointu."

Fort succès en Europe du nord

Un savoir-faire d'autant plus important, que l'entreprise commence à vendre à l'étranger. 5 % du volume de production est exporté, surtout en Allemagne, aux Pays-bas et en Suisse.

"On essaye de maîtriser notre croissance et étant contraints par la production, on doit y aller par étapes, précise Frédéric Bidault. Un distributeur suisse a déjà passé commande pour sept jardineries et 2018 sera l'année où nous traduirons notre site en anglais et en allemand."

Innovation ancestrale

"Oyas Environnment fait de l'innovation ancestrale. La R&D était une étape importante, avec un travail sur la micro-porosité ou la capillarité de la plante. Au final, on a inventé un produit qui s'appuie sur des sources ancestrales, sur une technologie naturelle."

Solution de micro-irrigation autonome, les Oyas s'enterrent près des plantes et se remplissent d'eau. Grâce aux parois poreuses, les pots permettent aux racines des plantes d'aller chercher l'eau dont elles ont besoin. Économique, écologique et efficace, ce procédé vieux de 4 000 ans, apparait plus que jamais à la pointe.