Un Toit pour Tous : 549 logements prévus en 2015, dont 60 % dans l’Hérault

L’année 2014 aura été, pour le bailleur social privé Un Toit pour Tous, celle de la bascule : la majorité de son activité se développe désormais dans l’Hérault. En 2015, 60 % des 549 logements lancés seront héraultais, 40 % gardois.
Cécile Chaigneau
Les Terrasses de Vauban à Nîmes, réalisées par le bailleur social nîmois Un Toit pour Tous.

« La société s'enfonce dans la précarité et les gens ont de moins en moins de moyens pour se loger dans le privé, observe Bernard Lasserre, le président du bailleur social privé nîmois Un Toit pour Tous (140 salariés) lors d'un point presse organisé dans le cadre de la semaine nationale des HLM le 16 juin. On n'arrive pas à satisfaire la demande... »

La région Languedoc-Roussillon, triste championne de la précarité, compte dans sa population deux habitants sur trois qui peuvent prétendre au logement social du fait de la faiblesse de ses revenus. Et peine à rattraper son retard.

« Aujourd'hui, le parc HLM représente 10 % du parc immobilier total de la région, ajoute Jean-Paul Giral, directeur général de Un Toit pour Tous. C'est très compliqué de sortir des opérations. Il faut compter quatre ans et onze acteurs concernés entre l'acquisition du terrain et la livraison des clefs ! Le grand oublié des lois de décentralisation, c'est la politique du logement. »

Des besoins localisés dans l'Hérault

« En 2014, nous avons atteint les objectifs que nous nous étions fixés », se félicite néanmoins Bernard Lasserre.

Un bilan qui se traduit par la livraison de 341 logements neufs, ce qui monte le parc immobilier de Un Toit pour Tous à 8 404 logements (1/3 en logement individuel) sur 86 communes. C'est au cours de cette année que l'inversion a eu lieu, le champ d'intervention du bailleur social devenant plus important dans l'Hérault (52 %) que dans le Gard (48 %), son département de prédilection jusqu'alors.

« Les vrais besoins sont dans l'Hérault », affirme Jean-Paul Giral.

Par ailleurs, 348 logements ont été engagés, pour un chiffre d'affaires de 40 M€. Ils seront livrés entre la fin 2015 et l'année 2016. En 2015, Un Toit pour Tous annonce la livraison de 250 à 270 logements « selon les aléas de chantiers », et prévoit le lancement de 549 logements (38 opérations) pour un chiffre d'affaires de 70 M€.

« Les 549 logements qu'on espère mettre en chantier en 2015 se répartiront à 60 % dans l'Hérault et 40 % dans le Gard, précise Jean-Paul Giral. Ce qui monte à 800 le nombre de logements dans l'Hérault. Pour 2016, 94 logements ont été identifiés. »

Réhabiliter

En 2014, 69 logements du parc de Un Toit pour Tous ont été réhabilités, pour un montant de 4 M€, ce qui monte à 10,3 M€ le montant des travaux engagés sur le patrimoine existant. En 2015, le bailleur livrera 40 logements réhabilités, et 142 logements seront engagés dans des travaux de réhabilitation, dont 102 au niveau BBC.

« La chance de Un Toit pour Tous, c'est que nous avons peu de gros ensembles dégradés à rénover, souligne Jean-Paul Giral. Cela représente à peine 400 logements sur les 8 400... Nous pouvons donc nous permettre de mobiliser nos moyens sur l'extension du parc. »

Un Toit pour Tous a livré sa 1ère résidence BEPOS (bâtiment à énergie positive) dans le Gard, à Redessan (20 logements).

« Nous pourrons faire un 1er bilan l'an prochain, commente Jean-Paul Giral. C'est duplicable car les entreprises font de gros efforts de compétences, mais on ne peut pas le faire partout, il faut une  orientation optimale. Et je suis dubitatif sur l'usage que peut en avoir le locataire. Tant qu'on n'aura pas le compteur intelligent dans le logement, ça ne fonctionnera pas de manière optimale. »

Carence en logements sociaux

Comme tous les constructeurs, le bailleur se heurte à la problématique des coûts. Avec un prix au m2 de 1 900 € HT habitable, il annonce le doublement des prix en dix ans. Une hausse générée essentiellement par le coût du foncier, mais aussi le durcissement de la réglementation et l'augmentation des coûts de construction.

« Aujourd'hui, tous les projets sont au plafond HLM, déclare Jean-Paul Giral. Entre 10 et 15 % du financement d'une opération proviennent de subventions publiques, 80 % d'emprunt garantis par la Caisse des Dépôts, et 5 % de fonds propres... En sept ans, nous avons doublé nos fonds propres, en passant de 40 à 80 M€. »

Le bailleur social évoque aussi les effets bénéfiques des actions lancées par le gouvernement en avril 2015, afin de réduire le nombre de communes dites « carencées » en logements sociaux (33 pointées du doigt en Languedoc-Roussillon). Parmi les mesures : le droit de préemption confisqué au maire au profit du Préfet.

« La menace est réelle, observe le directeur général. Beaucoup d'élus prennent conscience de la nécessité de faire du logement social. Nous les alertons sur les effets induits d'une trop grande concentration sur le bien-vivre ensemble... Nous nous limitons à 20-25 logements par opération. »

Le président Bernard Lasserre livre néanmoins une inquiétude sur l'avenir :

« La Région Languedoc-Roussillon a dynamique forte sur le logement social, que la Région Midi-Pyrénées n'a pas... Demain, après la fusion, la Région Midi-Pyrénées se mettra-t-elle à aider le logement social, ou est-ce que tout s'arrêtera ? Les fonds privés ne sont pas extensibles. À six mois de la fusion des régions, on ne sait rien. »

Cécile Chaigneau

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Commentaire 1
à écrit le 15/06/2016 à 11:42
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Je suis en couple avec ma compagne nous allons avoir un contrat saisonnier as beaucaire au domaine saint Joseph pour la cueillette des pommes nous avont l'attention d'habiter définitivement as Nîmes en espérant d'une réponse

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