Lauréate de France Relance, KMH booste le reconditionnement des remorques poids lourds

Le groupe gardois Transports Capelle, spécialiste du transport exceptionnel, ancre ses ambitions industrielles sur le bassin alésien. Après avoir racheté une vaste friche industrielle, il y déploie un pôle technique qui hébergera entre autres sa filiale KMH, dédiée au reconditionnement de remorques poids lourds. Une activité lauréate du plan France Relance.
Cécile Chaigneau
(Crédits : Transports Capelle)

Le groupe Capelle, basé à Vézénobres dans le Gard, est spécialiste et leader européen du transport exceptionnel. Le groupe emploie 1.750 salariés pour un chiffre d'affaires de 200 millions d'euros (2019).

L'une de ses filiales, KMH, fait partie des 7 premières entreprises d'Occitanie lauréates, début novembre, du fonds d'accélération des investissements industriels dans les territoires, créé dans le cadre du plan France Relance.

Dédiée aux achats centralisés, revamping de remorques et revente de matériels, KMH a vocation à élargir son champ d'action.

« Dans le cadre d'une réflexion autour de l'économie circulaire, nous avons décidé de prolonger la durée de vie de nos matériels, explique Jean-Daniel Capelle, le président du groupe Capelle. Nos activités ayant un impact fort sur l'environnement malgré nos démarches pour les réduire, il devenait urgent de trouver d'autres axes de réduction de nos émissions... Pour le moment, nous reconditionnons les remorques de notre parc (2.109 remorques au 30 novembre, NDLR). En fonction de l'âge et de l'exploitation de certaines remorques, nous décidons, à travers un diagnostic, d'effectuer des changements d'organes électriques, hydrauliques, pneumatiques et mécaniques. Nous profitons de cette intervention pour sabler chaque matériel et le repeindre. Nous estimons que le revamping prolonge la durée de vie d'une remorque d'une dizaine d'années. »

780.000 euros du plan France Relance

Depuis trois ans, cette activité se fait sur deux sites du groupe, « mais pas pertinent d'un point de vue économique », déclare Jean-Daniel Capelle. Mais avec le rachat de la friche industrielle Richard Ducros à Alès, en juin 2019, le dirigeant décide de créer son pôle industriel et innovation Capelle (PICC) avec l'objectif de regrouper au sein d'un seul site toutes les fonctions et services techniques et connexes aux activités de transports du groupe. Et notamment d'y développer l'activité de reconditionnement de remorques.

La subvention octroyée par le plan France Relance, 780.000 euros, permettra de financer la moitié de l'investissement nécessaire à son projet.

« Cette aide est une formidable aubaine pour nous, elle va être un accélérateur pour industrialiser notre chaîne de revamping, et accélérer le projet, cela signifie des créations d'emplois plus rapides à destination du bassin alésien, se réjouit Jean-Daniel Capelle

Le dirigeant annonce en effet la création d'une trentaine d'emploi sur le PICC, dont une vingtaine pour l'activité de reconditionnement de remorques sur 2021 et 2022, « essentiellement des techniciens dans les domaines de la chaudronnerie, serrurerie, peinture, l'hydraulique et bien sûr la mécanique poids lourds, en nous appuyant sur les compétences présentes dans le bassin alésien », précise-t-il.

Ouvrir le reconditionnement aux transporteurs extérieurs

Des travaux de dépollution sont en cours sur la friche et le bâtiment destiné au reconditionnement sera livré 31 décembre et équipé pour avril 2021, assure le dirigeant.

« A terme, nous ambitionnons d'ouvrir cette prestation à d'autres clients transporteurs ou constructeurs extérieurs au groupe, annonce-t-il, même s'il estime trop tôt pour en évaluer le volume. Je n'ai pas connaissance d'autre activité de revamping en France. Les remorques sont entretenues et vendues sur des marchés moins exigeants. Nous, nous sommes des transporteurs routiers à vocation nationale et internationale, ce qui signifie beaucoup de kilomètres parcourus. Nous avons donc besoin d'assurer la fiabilité de la remorque... J'estime que nous reconditionnerons une vingtaine de remorques par an les premières années. »

Avec le premier confinement, les projets et activités du groupe ont été freinés, le dirigeant ayant choisi de mettre ses collaborateurs en chômage partiel « pour les préserver », et la belle croissance ralentie : « Avec le rachat de notre concurrent à l'été 2019 (le Nantais Altéad, NDLR), nous aurions dû réaliser un chiffre d'affaires de 250 millions d'euros en 2020, mais nous ne ferons que 200 millions, comme en 2019, déclare Jean-Daniel Capelle. Aujourd'hui, nous sommes plutôt dans une gestion rigoureuse du groupe ».

Cécile Chaigneau

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