Schneider Electric fait d'Alès une usine pilote de sa décarbonation

Le fabricant de disjoncteurs électriques Schneider Electric a réduit de 15% sa consommation énergétique grâce à un investissement de 5 millions d’euros sur son usine gardoise. L’industriel, qui a opté pour une chaufferie permettant de récupérer la chaleur fatale générée par l’activité de l’usine, veut faire du site une vitrine en matière de pilotage énergétique.
L'usine Schneider Electric d'Alès est maintenant dotée d'une une chaufferie permettant de récupérer la chaleur fatale générée par l'activité industrielle et d'en réutiliser 72% pour chauffer l'hiver et rafraîchir l'été.
L'usine Schneider Electric d'Alès est maintenant dotée d'une une chaufferie permettant de récupérer la chaleur fatale générée par l'activité industrielle et d'en réutiliser 72% pour chauffer l'hiver et rafraîchir l'été. (Crédits : Guillaume Mollaret)

Entièrement automatisée depuis sa dernière restructuration en 2021, l'usine Schneider Electric d'Alès, encore connue sous son appellation historique Merlin Gérin, se veut également un site industriel pilote pour le groupe en matière d'économie d'énergie.

Dans l'usine de 14.000 m2, sont fabriqués plusieurs dizaines de millions de disjoncteurs destinés à l'équipement de petits bâtiments tertiaires, ainsi que 270 millions de sous-ensembles, composant des disjoncteurs assemblés dans différentes usines du groupe à travers le monde. Le groupe vient d'achever un cycle de 5 millions d'euros d'investissements qui ont notamment banni les émissions de CO2 générés par l'énergie gaz, soit 171 tonnes de CO2 (qui correspondent environ à ce qu'émet un passager effectuant 20 tours du monde en avion).

Pour remplacer cette énergie fossile, Schneider Electric a donc investi 5 millions d'euros dans une chaufferie permettant de récupérer la chaleur fatale générée par l'activité de l'usine et d'en réutiliser 72% « tant pour chauffer l'hiver, que pour rafraîchir l'été », explique Michel Marmet, le directeur du site cévenol.

« L'adaptation de la température est certes importante pour le confort, mais elle l'est également pour notre processus industriel car la fabrication du mécanisme intérieur des disjoncteurs, qui fait la spécialité de cette usine, exige une température stable à 27° », précise Laurent Bataille, le président de Schneider Electric France, venu sur place le 20 septembre pour inaugurer l'installation.

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Des ombrières

Déjà active depuis de long mois, la nouvelle chaufferie permet à l'entreprise une économie d'énergie « de l'ordre de 15% sans opérer à aucun changement sur notre façon de travailler », indiquent les dirigeants.

Si l'énergie n'est ici « que » le 4e poste de dépense derrière les achats de matière, la main d'œuvre (289 personnes sur le site) et les amortissements, il permet au groupe de présenter son savoir-faire réalisable en la matière alors même qu'il poursuit un ambitieux programme d'installation d'ombrières photovoltaïques avec son partenaire et fournisseur d'énergie Reservoir Sun.

« Leur production représentera en moyenne 40% de la consommation de l'usine », promet Laurent Bataille.

Un ratio supérieur à celui observé dans les autres unités industrielles du groupe où il se situe davantage aux alentours de 35%... Des unités industrielles vitrines que Schneider Electric veut également présenter à ses clients comme modèles en matière de pilotage énergétique qui constitue un axe majeur de développement commercial pour le groupe.

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Appétence des industries pour l'autoconsommation

Dans le département du Gard, nombre de sociétés, grandes ou petites, ont elles aussi récemment opté pour des solutions d'autoconsommation. Lors d'un webinaire organisé par le cluster Cleantech Vallée sur le thème de la décarbonation des entreprises industrielles, la TPE IMP'Sud, spécialisée dans la signalétique industrielle, et Sanofi, qui dispose d'une usine à Aramon, ont détaillé les bénéfices de cette approche. Grâce à l'installation de panneaux solaires, le gérant d'IMP Sud Daniel Augello indique avoir réduit sa facture d'électricité de près de 61% entre février et août 2023. Certains jours d'été, la production pouvait être « 75% plus importante que la consommation », a-t-il précisé. De son côté, Sanofi, où la facture d'électricité dépasse les 5 millions d'euros, une économie d'environ 11% a pu être générée.

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