A Alès, Merlin Gérin veut délocaliser une partie de ses activités

Dans le Gard, Merlin Gérin (groupe Schneider Electric) emploie environ 300 personnes. La direction du groupe souhaite délocaliser « des activités manuelles à faible valeur ajoutée » pour se recentrer notamment sur la fabrication de sous-ensembles et disjoncteurs modulaires pour machines automatisées. Les salariés s’inquiètent et s’opposent.
L'usine alésienne Merlin Gérin pourrait délocaliser une partie de ses activités en Hongrie et au Maroc.
L'usine alésienne Merlin Gérin pourrait délocaliser une partie de ses activités en Hongrie et au Maroc. (Crédits : DR)

L'inquiétude est vive chez les salariés de Merlin Gérin Alès (groupe Schneider Electric), dans le Gard. Le 9 février, une centaine de salariés gardois, sur les 309 que compte le site, a manifesté contre le plan d'évolution de l'usine alésienne, initialement présenté en décembre dernier.

Ce plan prévoit, selon les syndicats, la suppression 40.000 heures de travail sur le site, ce qui correspond, selon eux, à la suppression de 26 emplois. Question de sémantique, la direction de Schneider Electric parle, elle, d'un volume représentant 10% des heures travaillées. Le site embauchant 269 salariés et 40 intérimaires, la maille est comparable.

« Il n'y aura aucune conséquence pour l'emploi », promet le groupe dont les salariés n'ont pas la même grille de lecture.

« La direction compte en CDI et nous en nombre total d'emploi. Cela signifie que 26 intérimaires vont perdre leur travail », traduit Joël Bréaud, délégué CGT et secrétaire du comité social et économique (CSE) sur le site alésien. Au-delà de ce plan qui nous a été présenté, c'est l'évolution générale qui nous inquiète. Depuis quelques années, nous perdons des collègues. Nous étions 350 salariés en 2015 et plus de 600 au début des années 2000. »

Merlin Gérin était alors le premier employeur industriel du bassin... C'était avant que le groupe NTN-SNR (roulements à bille) n'ouvre une seconde usine dans les Cévennes.

Vers des sites hongrois et marocains

« Ce que nous enlevons du site alésien, ce sont des activités manuelles à faible valeur ajoutée qui seront délocalisées sur d'autres sites du groupe ou bien sous-traitées », avance la direction de Schneider Electric.

Selon les syndicats CGT et CFDT, c'est notamment vers des sites hongrois et marocains du groupe que ces emplois seront réorientés.

« Le site d'Alès doit se recentrer sur ses activités cœur que sont la production de disjoncteurs modulaires pour le marché européen des machines automatisées, la fabrication de sous-ensemble pour des produits basse tension (utilisé dans les habitations, NDLR), et le support industriel », détaille le groupe, qui précise que « des profils techniques seront recrutés pour renforcer les compétences numériques sur le site ».

En 2019, le site alésien de Schneider Electric a réalisé un chiffre d'affaires de 118,53 millions d'euros avec « 408.000 heures travaillées ».

Selon les représentants du personnel, la direction prévoit, selon différents scénarii, une baisse de l'activité à un niveau compris entre 324.000 et 270.000 heures en 2023... Ce qui porterait les effectifs à un niveau inférieur à 200 salariés.

A l'heure actuelle, selon les représentants du personnel, 70 collaborateurs sur les 269 CDI que comptent l'usine ont plus de 56 ans. Parmi ces derniers, 20 ont plus de 60 ans.

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