Selecom, installée à Prades (66), est un fabricant d'équipements électroniques fixes ou embarqués de couverture hertzienne, adaptés aux environnements confinés et sévères, et destinés aux marchés des radiocommunications mobiles, des communications critiques (pour les forces de police, les sapeurs-pompiers ou les ambulances par exemple) et de la radio-télédiffusion. L'entreprise propose également des services d'ingénierie, d'installation et de support.
2016, l'année du rebond
Après avoir connu une longue période de difficultés économiques (un plan de redressement judiciaire dont l'entreprise est sortie en 2014) qui l'a contraint au départ d'une vingtaine de personnes entre 2014 et 2015 (les effectifs sont de 60 aujourd'hui), Selecom sort la tête de l'eau. Même si l'année 2015 n'aura pas été facile non plus.
« Nous avons été handicapés, en 2015, par une décision politique lourde de conséquences : la bande de fréquences de 700 Mhz a été transférée de l'audiovisuel aux opérateurs de téléphonie mobile, nécessitant le réaménagement de fréquences partout en France, explique Claude Bourgine, P-dg de Selecom. Ce qui interfère avec le plan du CSA de déploiement de nouvelles chaînes HD sur deux multiplexes nationaux et dont la dernière phase, sur la région Rhône-Alpes, a été purement et simplement abandonnée. Or cela constituait un important chiffre d'affaires pour Selecom... La bonne nouvelle, c'est que l'octroi de ces 700 Mhz aux télécoms nous reviendra dans les quatre ou cinq ans à venir. »
L'entreprise a donc enregistré des pertes, et bouclera son exercice 2015-2016 au 31 mars sur un chiffre d'affaires de 6 M€, « contre 11 à 12 M€ les années précédentes », précise Claude Bourgine.
L'Espagne et l'Amérique du Sud
Le dirigeant, qui évoque « un rajeunissement de ses équipes et le passage au tout numérique », se dit néanmoins optimiste et vise les 7,5 M€ sur le prochain exercice et 10 M€ l'année suivante.
« On tient à coup d'innovations, de différenciation technologique et de réactivité de proximité : nos concurrents, des multinationales, inondent le marché de produits standards, alors que nous sommes plus souples pour adapter les produits... Les possibilités de croissance sont importantes », assure-t-il, annonçant le lancement d'une nouvelle stratégie de redéploiement.
Parmi les axes de travail : la diversification à l'export. Selecom devrait ainsi ouvrir au printemps un bureau à Barcelone, afin de conquérir les marchés espagnols et sud-américains.
« Cela nécessitera des recrutements : j'ai déjà un ingénieur commercial en vue, deux ingénieurs en RD ont déjà été recrutés, et nous allons renforcer l'équipe commerciale à l'international au cours du prochain semestre. Par ailleurs, je veux recruter un directeur adjoint pour préparer mon départ à la retraite. »
Zones blanches
Claude Bourgine dit également vouloir déployer ses solutions sur le Proche et Moyen-Orient et en Europe. L'export représente aujourd'hui 20 % de son chiffre d'affaires, avec une présence notamment au Danemark pour Semco Maritime (aménageur de parcs éoliens offshore), ou en Afrique via un partenariat commercial avec Camusat (infrastructures de communication) signé en avril 2015.
La résorption des zones blanches en France sera également d'actualité pour l'entreprise en 2016, avec le plan annoncé par le gouvernement le 4 mars dernier.
« Les appels d'offres vont être lancés et nous y travaillons déjà, annonce Claude Bourgine. Cela représentera un peu moins de 10 % de notre chiffre d'affaires en 2016. »
Parmi ses clients emblématiques, Selecom compte Orange dans les télécoms, la SNCF et la RATP dans les communications critiques (équipement de tunnels ferroviaires et métros parisiens), ou encore, en région Languedoc-Roussillon/Midi-Pyrénées, le Comité interrégional pour le développement et l'aménagement des Pyrénées, basé à Toulouse.
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