Avec Post-Scriptum, le spécialiste de la généalogie Heredis invente la transmission de l’immatériel ou de son patrimoine digital

Heredis est connue des amateurs de généalogie en ligne. La Scop montpelliéraine diversifie ses activités en sortant, ce 8 février, un service original, qu’elle a baptisé Post-Scriptum. Ou comment transmettre sa généalogie mais aussi des souvenirs, des recettes, des photos, des instructions pour le devenir de son identité digitale, etc.
Cécile Chaigneau
Le spécialiste de la généalogie en ligne Heredis lance Post-Scriptum, un service digital qui permet de préparer la transmission de souvenirs, photos, histoires, etc. avant son décès.
Le spécialiste de la généalogie en ligne Heredis lance Post-Scriptum, un service digital qui permet de préparer la transmission de souvenirs, photos, histoires, etc. avant son décès. (Crédits : DR)

L'entreprise montpelliéraine Heredis, spécialisée dans la généalogie en ligne, a eu 30 ans le 1er janvier 2024. Un âge de maturité certain qui se traduit aujourd'hui par une Scop (depuis 2014) de 18 salariés-entrepreneurs, quelque 700.000 données généalogiques disponibles en accès libre via son logiciel de généalogie ou de sa plateforme dédiée, plus de 100.000 utilisateurs (15.000 nouveaux en 2023) et 620 associations de généalogie partenaires. L'entreprise a amorcé son déploiement à l'international, en commençant par l'Allemagne, un pay qui présente des indicateurs encourageants et où elle a augmenté son chiffre d'affaires de 40% en 2023. La Scop a bouclé l'année sur un chiffre d'affaires de 1,55 million d'euros.

Après une phase de test de quelques mois, l'entreprise annonce le lancement, le 8 février, d'un nouveau service qui vient diversifier ses activités tout en y étant très lié : Post-Scriptum, ou comment transmettre à ses proches autre chose que l'héritage classique. Les équipes travaillent depuis trois ans à ce nouveau service en ligne, pour le moins original...

« L'idée de ce service Post-Scriptum est née de suggestions de nos utilisateurs, souvent des personnes entre 65 et 80 ans qui ont déjà eu à gérer des décès et vu que beaucoup de choses n'étaient pas prises en compte, raconte Audrey Cavalier, co-dirigeante d'Heredis. Au départ, nos utilisateurs nous interrogeaient sur la question de la transmission de leur arbre généalogique en ligne avant leur décès. Mais il nous est apparu qu'on pouvait transmettre des choses autres que des biens, notamment des éléments immatériels ou sentimentaux. L'idée, c'est de pouvoir transmettre bien plus que son héritage. »

Valeur sentimentale

Au-delà du travail de mémoire que constituent les démarches de généalogie, Post-Scriptum permet ainsi à l'abonné de désigner son héritier généalogique (il recevra gratuitement la version en cours de Heredis lors du legs de la transmission généalogique), mais aussi de gérer l'avenir de son patrimoine digital et son identité digitale (compte Facebook, boîte mail, etc.) en laissant à un légataire des consignes claires et simples indiquant par exemple le code secret de son smartphone et des consignes quant à la gestion de ses comptes sur les réseaux sociaux (les conserver, les supprimer, mettre un dernier message ou leur laisser le libre arbitre).

« Ce service permet aussi de rédiger un testament holographe, qui n'a pas la même valeur que le testament chez un notaire mais qui permet de léguer des biens spécifiques sans grande valeur financière mais avec une valeur sentimentale, comme un instrument de musique, un service de table, une robe de mariée, ajoute Audrey Cavalier. La personne peut aussi transmettre des souvenirs, des histoires de famille, des anecdotes, des photos qui représentent des moments de sa vie ou des lieux importants, des vidéos, ou encore des recettes de cuisine familiales. Elle peut indiquer les endroits où elle a caché des choses, ou désigner un légataire pour gérer le devenir de son animal de compagnie... Post-Scriptum est un passeur : l'idée, c'est de permettre à la personne de laisser une trace de son passage. »

Six mois avant la suppression des données

L'utilisateur peut préparer un dernier message personnel adressé aux personnes de son choix, qui recevront son message après sa disparition. Ces légataires, prévenues par mail de cette désignation, pourront accéder à ces données après le décès de l'abonné.

« Dès que l'acte de décès nous a été fourni, nous déclenchons les legs et les légataires ont six mois pour récupérer les données que l'abonné aura souhaité leur transmettre, ainsi que son fichier généalogique s'il y en a un, explique Audrey Cavalier. Une fois ce délai de six mois passé, nous supprimerons le compte de la personne décédée ainsi que toutes les données qu'elle aura léguées. »

Audrey Cavalier précise que le modèle économique de Post-Scriptum repose sur le principe de l'abonnement (pour tout le monde, pas seulement les personnes qui font de la généalogie avec Heredis) : « La personne achète un espace de stockage de 30 Go à 4,99 euros par mois ou 100 Go 9,99 euros par mois, avec un nombre illimité de transmissions dans la limite du stockage disponible ».

Cécile Chaigneau

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.