Sportech et santé : Kinvent propose des solutions aux patients Covid

La sportech Kinvent, spécialiste des outils connectés pour les entraînements sportifs et la rééducation, travaille sur les séquelles chez les patients atteints du Covid-19. La startup montpelliéraine s’implante aussi aux États-Unis.
(Crédits : Kinvent)

Depuis sa création en 2017, la startup Kinvent, incubée au Business & Innovation Center (BIC) à Montpellier, propose des solutions technologiques pour l'évaluation et l'exercice en rééducation et en biomécanique du sport. En moins de vingt secondes, ses objets connectés à une application sont capables d'évaluer, de manière efficace, le mouvement et l'équilibre d'un patient.

Loin d'être touchée par la crise, la société, qui emploie dix salariés, affiche en 2020 une progression insolente (100%) avec un chiffre d'affaires de 1,2 millions d'euros.

Digitalisation accélérée

Pour la conception des solutions logicielles et matérielles, les ingénieurs de Kinvent travaillent en étroite collaboration avec un comité consultatif d'experts, de manière à mettre en œuvre des outils appliqués à différents secteurs : blessures sportives, performance physique, gériatrie ou encore rhumatologie.

La gamme K-Force compte aujourd'hui quatre applications, trois dynamomètres (traction, force et préhension) et un goniomètre (surveillance des articulations). Et en novembre dernier, Kinvent a lancé Deltas, plateforme de force pour l'équilibre statique et dynamique.

Dans un contexte sanitaire induisant un ralentissement, voire l'arrêt, des activités des professionnels du sport, la startup a organisé une série de webinaires (rachis cervical, rééducation des ischio-jambiers, rupture des ligaments croisés...) animés par des experts.

« Il s'agissait au départ de garder le contact avec les professionnels et de profiter de leur temps libre pour montrer nos solutions, confie Athanase Kollias, fondateur de Kinvent, ancien sportif de haut niveau et ingénieur en biomécanique. Cette formule a rencontré un tel succès - en moyenne 400 participants à chaque webinaire - que nous avons décidé d'accélérer notre digitalisation. »

La société entend ainsi booster ses ventes en ligne qui représentent aujourd'hui 30% de son activité.

Prise en charge des patients à domicile

Autre effet Covid-19, la startup travaille en partenariat avec l'hôpital Ambroise Paré (Boulogne-Billancourt) sur les séquelles chez les patients atteints du virus.

« Lorsqu'ils sont en réanimation, les patients covid perdent en moyenne 20% de leur masse musculaire en une dizaine de jours, explique Athanase Kollias. Pertes d'équilibre, difficultés à attraper ou lever des objets, à marcher... Il faut reprendre les fonctions de base pour leur permettre de récupérer sur le plan moteur. Nous travaillons donc sur des protocoles d'évaluation du quadriceps, de la force de préhension, etc. qui permettront aux kinés de définir des objectifs de rééducation. »

Pour aider les patients dans leur phase de rééducation, Kinvent va lancer, en avril, une nouvelle solution de préconisation de programmes d'entraînements personnalisés, mais cette fois, à domicile.

« Plus de 110 millions de personnes ont été testées positives et les dommages collatéraux liés au Covid sont énormes. Cet impact sociétal passe par une activité physique adaptée », assure le fondateur de Kinvent.

Une quinzaine de nouveaux collaborateurs

Le dirigeant annonce que les solutions de Kinvent, reconnues pour leur praticité et leur facilité de mise en œuvre et vendues en moyenne 4.000 euros (auxquels s'ajoute un abonnement mensuel de 30 euros) ont été adoptées par près de 3.000 thérapeutes dans le monde, dont 25% en France. Parmi les clients, des cliniques, des hôpitaux et des clubs de sports élites professionnels.

En 2019, une levée de fonds de 1 million d'euros a permis à la startup d'intensifier la commercialisation de sa gamme K-force.

« Nous avons mis en place, l'an dernier, des partenariats dans 23 pays, dont l'Italie, l'Espagne, le Royaume-Uni ou encore la Belgique, et nous concentrons actuellement nos efforts sur l'Allemagne, la Chine et la Corée, détaille Athanase Kollias. Mais surtout, nous venons d'ouvrir (en décembre 2020, NDLR) une succursale à New York : les États-Unis sont un marché très porteur en matière de rééducation, de fitness et de sport de compétition. »

Pour 2021, Kinvent mise sur une croissance de 300%, majoritairement portée par le marché américain. Deux développeurs business sont déjà sur place pour déployer un réseau de contacts directs.

Dès 2022, un programme R&D pourrait mobiliser 300.000 à 500.000 euros pour lancer de nouvelles solutions ciblant le secteur des Ehpads et des coachs sportifs. La société annonce une quinzaine de recrutements d'ici la fin de l'année.

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