La medtech Womed lève 6 millions d’euros pour commercialiser son dispositif contre l'infertilité féminine

Dans l’attente des résultats de la seconde étude clinique de son dispositif médical visant à soigner les problèmes d’adhérences intra-utérines et donc de fertilité féminine, Womed vient de lever 6 millions d’euros en série A pour anticiper le lancement commercial.
Gonzague Issenmann, président de Womed.
Gonzague Issenmann, président de Womed. (Crédits : DR)

Alors que les startups françaises n'ont levé « que » 8,3 milliards d'euros en 2023, soit une baisse inédite de 38% en valeur et 3% en volume (d'après le baromètre annuel de EY), les biotechs de la santé figurent parmi les secteurs épargnés, malgré un contexte boursier incertain et compliqué.

L'annonce de la medtech montpelliéraine Womed (dix salariés) qui vient de lever 6 millions d'euros auprès de deux family offices (dont un laboratoire pharmaceutique) et du fonds régional Irdi Capital, montre la disponibilité de capitaux sur le segment santé, si tant est que le besoin marché soit porteur. Ciblant la fertilité féminine, Womed s'attaque, depuis 2018, à un problème de santé qui, jusqu'à présent, était peu prioritaire dans la recherche médicale.

« C'est grâce à une vraie problématique clinique que nous avons pu lever ces fonds, reconnaît d'ailleurs Gonzague Issenmann, président de Womed. Mais en raison du contexte et des investisseurs plus prudents, l'opération a pris dix huit mois. »

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Pansement de l'utérus

Issu d'une recherche menée au laboratoire de biopolymères du Professeur Garric à l'Université de Montpellier, Womed a mis au point un dispositif, le Womed Leaf, sorte de pansement de l'utérus qui prévient la formation d'adhérences intra-utérines à l'origine de fausses couches et de problèmes de fertilité.

Un premier essai clinique mené pendant deux ans sur 23 patientes a montré l'efficacité de la solution et obtenu l'autorisation de vente en Europe. Pour convaincre le corps médical, une seconde phase (PREG2) plus probante, menée cette fois sur 160 patientes dans quinze centres (douze en Europe dont quatre en France, et trois en Chine) vient de s'achever. Les résultats devraient être communiqués d'ici quelques mois.

L'étape suivante sera la commercialisation, d'abord en Europe, puis aux Etats-Unis dès le feu vert de la Food and Drug Administration (FDA). Des marchés estimés à 1,5 millions de patientes chaque année (dont 150.000 en France). Le dispositif sera fabriqué en France, en partie dans les locaux de Womed (hébergé pour l'heure au CNRS). Quant à la distribution de la solution dans les hôpitaux, elle devrait être confiée à un partenaire.

« Nous préférons continuer à investir dans la R&D en nous adossant, pour la commercialisation du dispositif, à une structure qui nous fera gagner en temps, en argent et en notoriété », souligne Gonzague Issenmann.

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Fibromes utérins ou endométriose

Utilisant sa technologie de polymères pour administrer directement des médicaments dans l'utérus, Womed s'intéresse à d'autres pathologies complexes, comme les fibromes utérins, tumeurs bénignes sensibles aux hormones qui se développent à l'intérieur du myomètre. Touchant la moitié des femmes de 35 à 50 ans, ces fibromes sont parfois associés à des saignements utérins anormaux, des douleurs ou de l'infertilité. Des symptômes qui peuvent nécessiter une intervention chirurgicale et conduire à une ablation de l'utérus.

Womed a lancé une phase préclinique sur animaux de son système intra-utérin qui délivre de manière ciblée, jour après jour, une faible dose d'un composé éprouvé. Le premier essai clinique pourrait ensuite démarrer en 2025.

Dans la même logique, la medtech poursuit sa recherche sur l'endométriose qui touche environ une femme sur dix entre 15 et 49 ans, soit environ 190 millions de femmes dans le monde. De quoi convaincre, par la suite, de nouveaux investisseurs.

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