ITK-Médria annonce 300 000 bovins connectés dans le monde

Avec le rachat de la société bretonne Medria, en 2016, l'Héraultais ITK, spécialiste des outils d’aide à la décision pour l’agriculture, élargit son activité à l’animal, et se muscle sur les objets connectés. Avec 120 000 capteurs installés, l’entreprise de l’agtech revendique 300 000 bovins connectés dans le monde.
Cécile Chaigneau
L'entreprise Médria est spécialisée dans les solutions de monitoring en élevage pour le suivi et le contrôle de la santé des bovins par capteurs.
L'entreprise Médria est spécialisée dans les solutions de monitoring en élevage pour le suivi et le contrôle de la santé des bovins par capteurs. (Crédits : ITK)

Il y a un an, l'entreprise ITK, basée à Clapiers (34), et spécialisée dans les outils d'aide à la décision pour l'agriculture (plus précisément la viticulture et les grandes cultures), rachetait la société bretonne Médria à la barre du tribunal de commerce de Rennes, au sein d'un consortium comprenant trois autres entreprises (CCPA, Seenergi et Sofiproteol, filiale du groupe Avril). Vingt-et-un salariés avaient alors été conservés.

Médria est spécialisée dans les solutions de monitoring en élevage pour le suivi et le contrôle de la santé des bovins par capteurs. Elle est connue pour ses capteurs de détection du vêlage (Vel'Phone), de chaleurs (HeaPhone), de troubles de l'alimentation (FeedPhone), et de troubles de la santé (Sanphone).

Ferme connectée

Dans le cadre du Sommet de l'élevage, qui s'est tenu début octobre à Clermont-Ferrand, le groupe a annoncé une réorganisation de Médria.

« Le consortium a décidé de créer une entité baptisée Médria Solutions, basée à Rennes, qui se charge de la commercialisation des solutions Médria en France et en Europe, et au capital de laquelle ITK est minoritaire. De l'autre côté, nous musclons la société existante New Médria, dont l'actionnaire majoritaire est désormais ITK, sur la R&D. »

Les synergies entre les entreprises du consortium devraient permettre de développer de nouvelles offres à plus haute valeur ajoutée pour les éleveurs.

« Nous allons maintenant pouvoir imaginer de nouveaux services autour des capteurs et rendre réelle la notion de ferme connectée, qui intégrera de nouveaux capteurs pour couvrir tous les besoins et usages de l'exploitation », annonce Laïd Hafssa, directeur commercial et marketing chez ITK.

Le calendrier de sortie de cette offre devrait être précisé début 2018.

Du végétal à l'animal

Médria détient à ce jour 12 % du marché mondial des vaches laitières connectées.

 « Aujourd'hui, nous gérons plus de 120 000 capteurs, environ 20 000 de plus par an, annonce Laïd Hafssa, qui précise que l'entreprise héraultaise était leader au sein du consortium. Un capteur servant en moyenne pour 3 à 4 vaches, nous avons donc 300 000 vaches connectées dans le monde... »

L'entreprise héraultaise a vu dans ce rapprochement une façon d'élargir son champ d'activité du végétal à l'animal, et de créer des synergies complémentaires entre son savoir-faire de modélisation et de services logiciels et celui de Médria sur les objets connectés.

« Médria était pionnier sur le marché animal comme on l'était sur le marché de l'intelligence apportée sur le végétal, explique Laïd Hafssa. Eux sont partis du capteur qui donne une information qu'il faut traiter avec un algorithme. Nous avons fait l'inverse : notre point fort, c'est l'algorithme. »

L'entreprise utilise le réseau de communication bas débit LoRa.

« Nous avons choisi cette norme car elle permet de mettre en place son propre réseau privé. Avec ses 120 000 capteurs, la plate-forme LoRa de Médria est la plus grosse au monde. »

Des fermes de 1 000 vaches

Par ailleurs, l'ajout de l'activité "animal" est un plus d'un point de vue commercial sur le marché mondial, notamment aux États-Unis.

« ITK fait déjà 90 % de son chiffre d'affaires à l'export, et le marché-cible de Médria reste les États-Unis. Là-bas, les exploitations de 1 000 vaches sont la norme. Aujourd'hui, nous adaptons techniquement nos solutions et nous retravaillons la plate-forme pour qu'elle soit correctement dimensionnée. Mais une dizaine de fermes sont déjà équipées, ainsi que quelques-unes au Mexique. Et nous y avons déjà un distributeur. »

À terme, l'activité « élevage » devrait représenter 10 à 15 M€ dans le chiffre d'affaires, contre 3 aujourd'hui.

Aujourd'hui, ITK emploie une centaine de personnes, et son chiffre d'affaires consolidé 2017 sera d'un peu plus de 10 M€ (1 million d'ha de cultures couverts par un outil ITK en vignes et grandes cultures).

« Une levée de fonds de plusieurs dizaines de millions d'euros est en préparation depuis quelques temps maintenant, mais nous avons préféré la reculer, et elle se fera plutôt courant 2018, ajoute Laïd Hafssa. Notre stratégie est d'atteindre le stade de l'ETI  (250 salariés, NDLR) d'ici 2020. Nous gardons ce cap. »

Cécile Chaigneau

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Commentaire 1
à écrit le 25/11/2017 à 18:59
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Pour les salariés de Medria, la situation est moins idyllique, en 1 an l’effectif a été divisé par deux. ITK a procédé à de nombreux licenciement brutaux (plusieurs actions en cours devant les tribunaux). ITK pourra-t-il poursuivre sa croissance s...

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