Sterixene veut s’imposer dans la décontamination propre

Utiliser la lumière pulsée, c’est à dire un procédé chimiquement propre, pour décontaminer des surfaces, des micro-organismes ou des environnements : telle est l’ambition de la start-up Sterixene. Elle vient de s’installer dans la pépinière d’entreprises nîmoise La Station.
Cécile Chaigneau
La start-up développe une technologie de décontamination sans chimie, en utilisant la lumière pulsée
La start-up développe une technologie de décontamination sans chimie, en utilisant la lumière pulsée (Crédits : Sterixene)

La start-up Sterixene, créée en mai 2018 par Christophe Puisnel (président) et Janyce Franc (directrice générale) a pris ses quartiers en juin à la pépinière d'entreprises nîmoise La Station. Accompagnée par le BIC Innov'up, elle veut s'imposer dans la décontamination sans chimie, en utilisant la lumière pulsée.

Le procédé n'est pas nouveau. Tombé dans le domaine public en 2004, il est pourtant peu utilisé, selon Janyce Franc, « car la mise en œuvre de cette technologie requiert de multiples compétences en microbiologie, électronique, mécanique, hydraulique et optique ».

Les deux fondateurs ont derrière eux des parcours complémentaires, dans l'industrie et en tant que chef d'entreprise pour lui, dans la recherche en optique et lumière pulsée au CNRS pour elle, doublée d'une expérience en R&D pour une PME.

« Cette société utilisait la lumière pulsée sur un marché de niche et j'ai compris que cette technologie pouvait intéresser d'autres marchés, souligne Janyce Franc. Ce procédé offre une alternative intéressante à la décontamination chimique : il permet d'atteindre le même niveau de décontamination mais en utilisant la lumière, donc de manière plus écologique. On peut ainsi décontaminer des micro-organismes, des surfaces, des environnements ou l'air de virus, moisissures ou bactéries. »

Plus écologique, économique et compacte

Cette alternative aux solutions toxiques peut intéresser différents secteurs d'activité. Dans l'agroalimentaire, l'ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail) a déjà validé le procédé de la lumière pulsée pour la décontamination des produits de panification (aujourd'hui décontaminés par brouillards chimiques), des œufs et des eaux de blanchiment pour les légumes.

« Notre procédé est plus écologique car il recourt à la lumière qui utilise un gaz xénon inerte chimiquement, précise Janyce Franc. Cette technologie est plus économique, très compacte et respecte les cadences industrielles. Il n'y a pas de dangerosité due à une exposition à des produits chimiques, pas de problème de stockage, et elle n'utilise pas d'eau pour rincer, ce qui contribue à économiser les ressources naturelles. »

Autre secteur intéressé : le secteur médical, où la technologie par lumière pulsée pourrait équiper des tunnels de décontamination pour passer d'une salle contaminée à une salle stérile dans des hôpitaux ou des entreprises pharmaceutiques.

« Nous avons aussi déjà reçu des appels du secteur cosmétique, pour des poudres qu'on ne peut pas décontaminer par voie chimique car cela suppose d'utiliser de l'eau », déclare l'ancienne chercheuse.

« Les applications possibles sont nombreuses. On peut imaginer faire aussi le traitement de l'eau ou de l'air. C'est une technologie très prometteuse dans un monde où la chimie n'a pas bonne image », ajoute Christophe Puisnel.

Deux brevets déjà déposés

La start-up a déjà conçu les trois modules requis, « de refroidissement, électronique et optique », pour l'intégration du procédé de décontamination dans des machines industrielles ou la fabrication de machines dédiées.

« Nous avons travaillé sur l'innovation de chaque module, sur une maintenance plus rapide, sur la puissance, sur la compacité et sur la limitation des besoins en ressources naturelles, notamment en eau pour le refroidissement, énumère Janyce Franc. Nous avons déposé deux brevets. »

Les deux fondateurs espèrent lancer leur activité début 2019, et ainsi répondre à trois projets pour lesquels ils ont déjà été sollicités.

« Notre prochaine étape, c'est de trouver un local à Nîmes, d'environ 100 m2, pour avoir un atelier où faire nos prototypes, ainsi qu'un laboratoire de microbiologie intégré, annonce Christophe Puisnel. Nous souhaitons aussi recruter un doctorant pour travailler sur différents sujets en microbiologie. La fabrication se fera en sous-traitance et nous conserverons l'assemblage final et le contrôle qualité. »

Cécile Chaigneau

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