Symétrie parée au décollage avec la NASA

Les hexapodes de l’entreprise nîmoise Symétrie ont servi pour qualifier les optiques du télescope spatial James Webb qui décollera le 22 décembre prochain depuis la base de Kourou, en Guyane. Une collaboration qui va se poursuivre avec la NASA, qui vient de lui commander un hexapode en direct.
Olivier Lapierre, cofondateur de Symétrie à Nîmes.
Olivier Lapierre, cofondateur de Symétrie à Nîmes. (Crédits : Guillaume Mollaret)

C'est l'un des lancements spatiaux les plus importants de la décennie. Le 22 décembre, à 13h20 (heure de Paris), une fusée Ariane 5 décollera de la base de Kourou (Guyane) en emportant le plus grand télescope spatial jamais lancé.

Baptisé James Webb, il est le fruit d'un travail commun entre les agences spatiales américaine (NASA), européenne (ESA) et canadienne (ASC). Successeur de Hubble, il a pour objectif, par la qualité des images transmises vers la Terre, de mieux nous faire comprendre notre univers en l'observant plongé dans le froid et le vide à 1,5 million de kilomètres de notre planète.

Coronographes nouvelle génération

Ce monstre de technologie, dont le budget s'élève à 10 milliards de dollars, devra un peu de la qualité de ses images à la société nîmoise Symétrie, qui développe des robots à six pieds appelés hexapodes. Ces derniers ont, par la finesse de leur positionnement dont la précision est de l'ordre du millième de millimètre, servi à qualifier le mode coronographique de l'imageur du télescope dans les conditions, qui seront les siennes une fois dans l'espace.

« C'est la première fois que des coronographes d'une nouvelle génération seront envoyés dans l'espace », explique Samuel Ronayette, l'ingénieur opticien du CEA en charge des tests de caractérisation de l'imageur du télescope spatial, lequel soutient que « les équipes sont très satisfaites des hexapodes livrés ».

Une qualité si satisfaisante que le travail de Symétrie a même fini par taper dans l'œil de la NASA elle-même, qui vient d'adresser une commande directe au Gardois.

« C'est une grande satisfaction, sourit Olivier Lapierre, président et cofondateur de Symétrie. Nous ne savons pas à quoi servira cet hexapode, simplement qu'il sera installé au Armstrong Flight Research Center en Californie. »

50% à l'export

Créée en 2001, Symétrie connaît une croissance annuelle régulière, toujours de l'ordre de 10% par an. Elle réalisera, cette année, 7 millions d'euros de chiffre d'affaires avec 35 salariés, docteurs et ingénieurs pour la plupart d'entre eux. Parmi ses clients, outre la NASA et le CEA, Symétrie compte notamment Naval Group, Airbus Defence & Space, Thales ou encore GTT, une société d'ingénierie pour le transport naval d'hydrocarbures.

Aujourd'hui, l'entreprise - dont le nombre de concurrents se comptent sur les doigts de deux mains - réalise 50% de ses ventes à l'export, notamment en Asie et surtout en Chine.

Sur le plan de son développement, la société, qui appartient entièrement à ses trois fondateurs, envisage un déménagement d'ici deux ans dans l'Actiparc de Bouillargues, en périphérie de Nîmes. Là, Symétrie envisage de construire 3.500 m2 de bâtiments qui comprendront ses ateliers pour un investissement global d'environ 6,5 millions d'euros.

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