Culture : comment le Mo.Co s’ouvre aux financements privés

A Montpellier, le Mo.Co, institution culturelle tripartite, a décidé de faire appel à une fondation d’entreprises pour doper ses ambitions artistiques. Cette fondation, qui sera opérationnelle fin janvier, sera présidée par le promoteur immobilier Thierry Aznar, déjà à l’initiative de la fondation GGL Helenis. Les objectifs de mécénat sont déjà atteints.
Lors du lancement de la Fondation d'entreprises du Mo.Co : son futur président Thierry Aznar, aux côtés du président de Montpellier Métropole Michaël Delafosse, du président de la CCI Hérault André Deljarry, du directeur du Mo.Co Numa Hambursin, de Christele Marnas, directrice de Tourny Meyer Montpellier, et de Pierre-Antoine Desplan, directeur adjoint de Socri Reim
Lors du lancement de la Fondation d'entreprises du Mo.Co : son futur président Thierry Aznar, aux côtés du président de Montpellier Métropole Michaël Delafosse, du président de la CCI Hérault André Deljarry, du directeur du Mo.Co Numa Hambursin, de Christele Marnas, directrice de Tourny Meyer Montpellier, et de Pierre-Antoine Desplan, directeur adjoint de Socri Reim (Crédits : DR)

A quelques jours de la création officielle de la Fondation d'entreprises du Mo.Co, institution réunissant à Montpellier les centres d'art l'Hôtel des Collections et la Panacée, ainsi que l'ESBA (École Supérieure des Beaux-Arts), l'objectif de rassembler une vingtaines de mécènes a été atteint.

« Après trois ans d'existence, le Mo.Co doit se greffer d'avantage à son territoire et à la société civile : une institution culturelle a besoin d'ambassadeurs et d'entrepreneuriat. Je me réjouis de l'engagement pris par cette vingtaine de mécènes. Pour une entreprise, soutenir l'art est un marqueur très puissant », s'enthousiasme Thierry Aznar, président de l'entreprise de promotion immobilière Helenis, qui va prendre la présidence de cette nouvelle fondation.

Un million d'euros sur cinq ans

Ce recours au mécénat d'entreprises est très courant, et c'est le cas de la plupart des musées, comme, à Montpellier, le Musée Fabre et son association Les amis du musée Fabre.

Être acteur de l'intérêt général du territoire, donner du sens à ses relations publiques, fédérer les collaborateurs autour de valeurs porteuses de sens, valoriser l'identité de sa marque, ... Les raisons ne manquent pas pour rejoindre une fondation d'entreprises. Sans parler de l'optimisation fiscale permettant de déduire de ses impôts 60% du montant du don (dans la limite de 0,5% du chiffre d'affaires).

« La passion pour l'art prime, justifie Thierry Aznar. Mais le fait d'être mécène à la fondation du Mo.Co procure des avantages intéressants : mise à disposition d'espaces pour des évènements, invitation au petit déjeuner annuel de la fondation en présence des équipes artistiques du Mo.Co, invitations en avant-première aux visites des expositions, tarifs préférentiels, catalogue gratuits, pass d'accès illimité... »

Une vingtaine d'entreprises régionales (Tourny Meyer, Quantum Surgical, André Deljarry, Promeo...) ont donc été séduites, certaines pour la première fois dans le domaine de l'art. C'est le cas de Socri Reim, groupe montpelliérain spécialisé dans l'immobilier commercial, l'immobilier de bureaux et la promotion immobilière de luxe.

« Nous participons déjà à la vie sportive, notamment dans le rugby, et nous avons créé une fondation sur le thème de la nature en ville mais s'engager dans une fondation d'art est une première, témoigne Pierre-Antoine Desplan, directeur adjoint de Socri Reim. C'était pourtant une évidence tant nous partageons les mêmes valeurs, à commencer par l'esthétisme, la recherche du beau. Dans nos projets immobiliers, nous avons toujours intégré l'art. Le Mo.Co, lieu de rencontres, de formations, d'échanges correspond à notre vision ouverte. Il est de surcroît situé en centre-ville : cette composante culturelle, à proximité de l'habitat et des commerces nous paraît essentielle. »

En contrepartie, chacun des mécènes s'est engagé à réaliser chaque année, durant cinq ans, un don de 10.000 euros. Soit un total d'environ un million d'euros.

Devenir un grand spot de l'art contemporain

Alors que les frais de fonctionnement du Mo.Co avoisinent les 7 millions d'euros, cette nouvelle source de financement va nécessairement booster la programmation culturelle.

« Dédiée à Berlinde de Bruyckere, l'exposition de l'été est très ambitieuse. La fondation d'entreprise va nous soutenir », indique Margaux Stravezzi, directrice communication du Mo.Co.

De nouveaux projets vont également voir le jour, tels « Les jeudis du Mo.Co Panacée », un cycle de conférences hebdomadaires, gratuit et ouvert à tous. Le premier rendez-vous aura lieu le 17 février 2022 avec l'artiste Oran.

« Ce nouveau programme de conférences répond à la volonté de créer des évènements artistiques plus faciles à identifier pour le grand public », poursuit Margaux Strazzeri.

Les contributions des mécènes serviront également à soutenir le programme post-diplôme de l'ESBA, permettant à six jeunes lauréats de développer pendant un an leur travail et de participer à des biennales (cette année, Athènes, Casablanca et Venise). Ou encore à développer des actions envers les publics scolaires ou empêchés. Le projet mené avec le CHU Montpellier pour améliorer le quotidien des patients en leur offrant une visite virtuelle du musée (via un casque) pourrait être reconduit lors de nouvelles expositions.

« Pour devenir un grand spot de l'art contemporain, le Mo.Co doit être accessible au plus grand nombre. En s'ouvrant sur le monde de l'économie, l'institution va pouvoir rayonner encore plus loin ! », promet Thierry Aznar.

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