Clap de fin pour la députée LREM Coralie Dubost

Deux jours après le début de la tempête - des révélations par Médiapart pointant la mauvaise gestion de ses frais de mandats et de ses équipes parlementaires -, la députée héraultaise LREM Coralie Dubost jette l’éponge : le dimanche 1e mai, dans un communiqué publié sur Twitter, elle annonce qu’elle se met en retrait de la vie politique. Le parti présidentiel va devoir trouver un autre candidat sur la 3e circonscription de l’Hérault pour les prochaines élections législatives.
Cécile Chaigneau
Coralie Dubost avait été élue députée LREM de l'Hérault en 2017.
Coralie Dubost avait été élue députée LREM de l'Hérault en 2017. (Crédits : DR)

Il y a encore quelques jours, la question de sa candidature à sa succession pour les élections législatives de juin prochain ne se posait pas. C'est une enquête de Médiapart, publiée le 29 avril dernier, qui a mis le feu aux poudres et poussé la députée héraultaise Coralie Dubost, également vice-présidente déléguée du groupe La République en marche (LREM) à l'Assemblée nationale, à signifier qu'elle se retirait de la vie politique et ne se représenterait pas aux prochaines échéances législatives.

Coralie Dubost avait été élue en 2017 avec 60,4% des voix au second tour sur la 3e circonscription de l'Hérault. Issue de la société civile (juriste de formation, elle a été chargée de mission entreprise et RSE auprès de la Fondation Agir contre l'exclusion de l'Hérault puis responsable des projets à Montpellier Business School), la Montpelliéraine de 39 ans était l'une des étoiles montantes du parti d'Emmanuel Macron, volontiers présente sur les plateaux où elle se montrait très à l'aise pour porter la parole de son parti.

Durant son mandat, elle s'est notamment illustrée en tant que rapporteure de deux chapitres du projet de loi Pacte (Plan d'action pour la croissance et la transformation des entreprises). Elle s'est aussi beaucoup investie sur les questions de RSE, participant notamment à une mission relative aux labels RSE.

Des avances de frais pour usage personnel

L'"affaire" dénoncée par l'enquête de Médiapart porte sur l'usage de fonds publics pour ses dépenses personnelles. La jeune femme a ainsi été épinglée dans le rapport d'un cabinet de ressources humaines transmis au printemps 2021 au déontologue de l'Assemblée nationale : cinq de ses anciens collaborateurs lui reprochent sa gestion humaine (via « des demandes inappropriées », des propos et des comportements « dévalorisants » ou en leur imposant « des tâches relevant de la sphère personnelle »), mais aussi un « conflit de valeurs » ou « éthique », en particulier sur l'utilisation de ses avances de frais de mandat (5.373 euros mensuels qui s'ajoutent à la rémunération des élus parlementaires).

Il est notamment question, dans le rapport, de « dépenses vestimentaires mensuelles selon une fourchette allant de 1.500 à 2.000 euros ». Selon Médiapart, l'élue a par exemple dépensé jusqu'à 3.300 euros, en octobre 2018 sur des sites de vente en ligne, en habillement et accessoires. Ou encore « plus de 500 euros d'argent public dans des enseignes de lingerie ». Coralie Dubost a indiqué avoir procédé à des remboursements de frais jugés non-liés à l'exercice du mandat de député pour les années 2018 et 2019. La députée s'est aussi défendue en accusant son collaborateur de l'époque de l'avoir « mal conseillée, j'ai été stupide (...), je ne suis pas une tricheuse »...

« Lynchage fantasmagorique »

Pour couper court à la tempête médiatique qui enflait depuis vendredi, l'élue montpelliéraine a donc tranché via un communiqué publié sur Twitter dimanche 30 avril et dénonçant « des attaques injustes ».

« Je refuse d'être l'instrument d'une cabale antiparlementaire, de la même façon que je refuse de me prêter à un ping-pong de justifications, qui confinent à un lynchage fantasmagorique sur les réseaux sociaux, écrit-elle. (...) Rester fidèle à mes valeurs, c'est aujourd'hui protéger l'enfant que je porte de toutes les vicissitudes de l'exposition et de la vie politique. Aussi est venu pour  moi le temps de me mettre en retrait de la vie politique et de me consacrer à ma famille. Je ne serai pas candidate à ma réélection. (...) »

Sur Twitter, le communiqué de la députée a généré plus de 7.300 commentaires, acerbes pour beaucoup, ironiques ou porteurs de colère...

A moins de trois semaines de la date limite pour les dépôts des candidatures aux élections législatives, les équipes montpelliéraines de LREM doivent désormais trouver un candidat remplaçant dans la 3e circonscription, si possible une femme.

Cécile Chaigneau

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Commentaires 13
à écrit le 03/05/2022 à 9:58
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Les PME pourtant entreprises privées sont très contrôlées par le fisc sur les notes de frais, ensuite pour les très grandes entreprises c'est plus complexe. Le problème des élus, ils se prennent parfois pour des patrons de grandes entreprises ...

à écrit le 03/05/2022 à 9:10
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C'est beau ça "protéger l'enfant que je porte" , bon ça sonne pas trop en ligne avec les 500 euros de dessous ( très chics) . Et après ce sont les mêmes qui tordent le nez devant le populisme et qui donnent des leçons , on hallucine quand même

à écrit le 03/05/2022 à 9:04
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Les dessous de Coralie n’intéressent en principe qu'une seule personne, par contre, combien sont pénibles pour tous ces petits notables dès qu'ils ont une parcelle de pouvoir. Artisans de leur propre éclat, ils deviennent incapables de distinguer ce ...

à écrit le 03/05/2022 à 9:03
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De l'exemplarité en politique, aujourd'hui on fait carrière...

à écrit le 03/05/2022 à 8:54
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Coralie Dubost comme Olivier Véran intègre le programme des Young Leaders de la France China Foundation (FCF) en 2017.

à écrit le 03/05/2022 à 7:33
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Nous sommes " pilotés ", " gouvernés " par ce genre de profil. Des opportunistes à la petite semaine n'ayant aucun cv, aucune expérience, aucun vécu, aucun bagage, aucune culture d'aucune sorte et qui viennent nous dire ce que nous devons faire. Voil...

le 03/05/2022 à 8:33
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Que nous nous fassions enfumer par des génies ou des benêts, qu'importe non finalement ? Nous nous faisons enfumer de toutes façons. Mais bon en effet cela rassure quelque part de se faire arnaquer par des gens qui parlent mieux que nous même si c’es...

à écrit le 03/05/2022 à 7:28
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Si l'on considère que ces députés sont l'équivalent d'administrateur dans le secteur privé, ils sont particulièrement bien payés mais la Chambre ne servant guère qu'à Enregistrer, il faut grassement payer nos Taiseux pour éviter qu'ils l'Ouvrent.

à écrit le 03/05/2022 à 6:11
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C'est là que l'on constate la forte conviction de nos élus;-)

à écrit le 02/05/2022 à 19:50
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Jeune femme ? 39 ans... n'ayant jamais bosser.. mais experte ( les médias soucieux de "démocratie "aime ce genre de profil.. accessoirement ex d'olivier veran. Bref certain on comprit que la politicaillerie était un bon plan. C'est donc a détruire.

à écrit le 02/05/2022 à 19:34
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Ex d'olivier veran... n'a jamais bosser mais est "experte " comme toute la classe politicarde.. une caste qui convient bien aux médias car " démocratique ".

le 03/05/2022 à 10:33
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Oui, bon "experte"... L'expert est celui qui sait de plus en plus de choses dans des domaines de plus en plus restreint. Jusqu'au summum de son art : tout savoir sur rien.

à écrit le 02/05/2022 à 17:39
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Ce sont les pantalons et les vestes de Fillon qui ont fait gagner Macron en 2107 quand même, elle aurait du penser à ça, dommage.

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