Perpignan tombe aux mains de l'extrême droite. Selon les chiffres définitifs du scrutin, et avec une abstention de 52,77 %, le député du Rassemblement National Louis Aliot est élu maire de la cité catalane avec 53,09 % des suffrages exprimés. Loin devant le maire sortant LR Jean-Marc Pujol, qui ne rassemble que 46,9 % des voix exprimés lors de ce second tour des élections municipales.
Avec cette victoire, Perpignan devient la première ville française de plus de 100 000 habitants à porter les couleurs de l'extrême-droite.
Dans un discours prononcé à la suite de l'annonce de sa victoire, Louis Aliot remercie « tous ceux qui ont osé » et indique que « la page que les Perpignanais viennent de tourner a valeur de symbole pour la France entière ». Il annonce qu'il dévoilera « dès cette semaine » son équipe municipale, « celles et ceux m'accompagnerons à la mairie dans les différentes responsabilités ».
Le front républicain est tombé
Le front républicain formé autour de l'ancien maire Jean-Marc Pujol suite au retrait de l'écologiste Agnès Langevine et du « marcheur » Romain Grau, n'aura donc rien changé. Pour Louis Aliot, dans une réaction sur France 3, « le front républicain est tombé et il pourrait tomber ailleurs demain... Nous allons enfin pouvoir travailler à Perpignan, à une ville plus juste, plus sûre, plus prospère ».
La présidente de la Région Occitanie, Carole Delga, a très rapidement réagi par voie de communiqué suite à l'élection de Louis Aliot : « Une majorité de Perpignanais a fait le choix d'élire Louis Aliot. Ce résultat, c'est d'abord celui de la division. En premier, la division dans le camp du maire sortant, Jean-Marc Pujol, avec la candidature de son ancien premier adjoint, le député de la République en marche Romain Grau. Division à gauche, également. (...) Je serai extrêmement vigilante quant aux actes du prochain maire de Perpignan alors que ce territoire a besoin de la mobilisation de chaque acteur public ».
Sur Twitter, d'autres personnalités politiques locales et nationales ont réagi suite à la victoire de Louis Aliot. Parmi elles, Clothilde Ripoull, ancienne candidate à la mairie de Perpignan : « L'élection d'Aliot est un désastre pour #Perpignan Aujourd'hui, les partis politiques et leurs dirigeants ont tous contribué à ce résultat, ils ont la défaite et le déshonneur ! Les https://Perpignanais.es restent avec leurs difficultés... »
« Des cache-misère »
Le député européen (PS) Eric Andrieu a réagi sur le plateau de France 3 : « Est-ce Louis Alios qui va transformer Perpignan ou Perpignan qui va transformer Louis Aliot ? Espérons qu'il puisse redonner une dynamique à cette ville. Avec Béziers et Perpignan, l'étau se resserre pour la frange littorale, il faut que nous soyons vigilants à ce que cela représente du point de vue démocratique ».
« Le paradoxe du RN, c'est une stratégie de normalisation et ces résultats exceptionnels, liés à la personnalité du leader et à un contexte particulier, comme la fragmentation de la droite à Perpignan, observe le politologue montpelliérain Emmanuel Négrier. Ces victoires, à Perpignan ou Moissac notamment, sont un peu des cache-misère pour le RN : au fur et à mesure que les élections s'approchent de chez soi, on en veut de moins en moins. »
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