Régionales et départementales : Delga, Mesquida, Delafosse, le "grand chelem" PS dans l'Hérault ?

Le parti socialiste pourrait-il compter bientôt trois exécutifs sous sa bannière, à la Région (Carole Delga), au Département (Kléber Mesquida) et à la Métropole (Michaël Delafosse) ? C’est cette carte du pack socialiste que sont venus défendre les trois élus dans l’entre-deux tours, pour la réélection de deux d’entre eux. Argument : des actions concertées pour l’intérêt général du territoire.
Cécile Chaigneau
Michaël Delafosse, Carole Delga et Kléber Mesquida, trois élus socialistes en campagne de l'entre-deux tours des élections régionales et départementales dans l'Hérault, le 23 juin 2021.
Michaël Delafosse, Carole Delga et Kléber Mesquida, trois élus socialistes en campagne de l'entre-deux tours des élections régionales et départementales dans l'Hérault, le 23 juin 2021. (Crédits : Cécile Chaigneau)

Dans cet entre-deux tours des élections régionales et départementales, ils sont venus valoriser les vertus d'un territoire où les différents échelons administratifs - Région, Département et Métropole - seraient alignés politiquement, en l'occurrence sous la bannière du Parti socialiste...

Le soir du 23 juin, Carole Delga, présidente sortante de la Région Occitanie et candidate à sa propre succession (arrivée en tête du 1er tour dimanche 20 juin, avec 39,57% des voix) est en déplacement de campagne à Montpellier, aux côtés de Kléber Mesquida, président sortant du Conseil départemental de l'Hérault et candidat à sa succession lui aussi (57,6 % des voix dans son canton de Saint-Pons-de-Thomières contre 24 % pour le RN, 27,64% pour le binôme RN et 19,6% pour le binôme PS dans tout le département) et de Michaël Delafosse, maire de Montpellier et président de la Métropole depuis un an.

Les trois élus socialistes jouent la carte de l'alliance sacrée. Filant la métaphore rugbystique, la présidente-candidate évoque l'intérêt « du pack de collectivités Région-Département-Ville/Métropole » qu'ils forment depuis l'élection de Michaël Delafosse à Montpellier, ajoutant que « la force du collectif rassure la population dans cette période de crise économique et sociale ».

« Depuis onze mois, nous nous voyons sans relâche pour faire le point sur les dossiers, porter des politiques de gauche : solidarité, laïcité, justice sociale, innovation... Nous sommes au travail ! », appuie Michaël Delafosse, citant à titre d'exemple le travail fait par les exécutifs pour traverser la crise sanitaire, « le centre de vaccination à la mairie, le Département qui mobilise les moyens avec les pompiers, et la Région qui lance un plan pour soutenir les étudiants dans l'emploi ».

Kléber Mesquida, quant à lui, rappelle des temps « où les présidents d'exécutifs s'interpellaient à travers la presse avec des mots pas tendres », pointant entre les lignes les conflits entre l'ancien maire de Montpellier, Philippe Saurel, et le Département et la Région, handicapant la bonne progression de certains dossiers.

« Aujourd'hui, des hommes et des femmes de gauche, habités par l'intérêt général, se présentent aux élections, renchérit l'édile montpelliérain. Se mobiliser dimanche nous permettra d'ouvrir un nouveau chapitre de la gouvernance territoriale. Il faut maintenant quitter les esprits partisans et avancer ensemble au service des habitants ! C'est ce qui se joue, c'est un vote d'avenir ! »

« L'abstention, c'est une blessure »

L'Hérault serait-il donc un territoire de renaissance pour le Parti socialiste ? Les élus restent prudents, s'appliquant à ne pas crier victoire trop tôt et à lutter contre la progression du Rassemblement national...

« Les scores font plaisir mais une élection, c'est deux tours, il faut maintenant transformer l'essai !, lance Michaël Delafosse, poursuivant la métaphore sportive. L'extrême-droite n'a fait aucune proposition solide. (...) Quant au candidat LR (Aurélien Pradié, NDLR), nous aurions apprécié au moins un rendez-vous d'échanges. (...) Ce qui compte, ce sont les idées et la clarté des projets ! Sillonner le terrain et être à l'écoute donnent une légitimité. Ce n'est pas une question d'appareil. La dernière actualité que je suis, c'est celle des bureaux des partis politiques ! Le renouveau de la gauche, c'est aussi la crédibilité de ce qu'on a mis en œuvre : chez nous, c'est par exemple la gratuité des transports ou une politique alimentaire avec des circuits courts. »

Les élus sont inquiets quant à la forte abstention qui a caractérisé le premier tour du dimanche 20 juin.

« C'est une blessure, et oui, en tant qu'élus, nous avons une responsabilité, déclare Carole Delga. Il faut réalimenter les pratiques de démocratie participative comme on l'a fait à la Région ou au Département de l'Hérault. Un des deux piliers de la région, c'est la région inclusive, que chacun se trouve à sa place. »

Des soutiens parmi les acteurs économiques

Quelles seront les premières mesures que la présidente de Région prendra si elle est réélue ?

« Des aides au pouvoir d'achat, la gratuité des transports scolaires, et la gratuité du train pour les moins de 26 ans, en synergie avec la politique de la métropole de Montpellier, répond-elle. Je veux aussi instaurer une aide à la garde d'enfants pour les personnes en formation ou durant les six premiers mois de reprise d'activité, en particulier pour les familles monoparentales. Et un plan anti-faillite de 100 millions d'euros pour transformer les PGE en capital ou rallonger la durée du remboursement. »

La candidate socialiste peut se targuer d'un soutien du monde économique qui s'est traduit, ce 23 juin, par un courrier co-signé par 400 acteurs économiques du territoire : « Après la crise majeure que nous venons de vivre, l'Occitanie est au cœur de la bataille qui s'engage pour la reconquête de notre souveraineté économique. Pour être à la hauteur de nos ambitions économiques et sociales, il faut jouer collectif et efficace.Aujourd'hui, il ne s'agit pas de choisir un parti, une étiquette. Il s'agit de donner à la Région les moyens de soutenir l'activité économique. Notre choix, c'est celui du progrès économique et humain. Nous qui faisons vivre l'économie réelle, dirigeants et salariés, faisons confiance à Carole Delga et à son équipe depuis de nombreuses années ».

Parmi les signataires : Jean-Marc Gomez (Mecaprec en Ariège), Ludovic Roux (président des Vignerons Coopérateurs d'Occitanie dans l'Aude), de Delphine Carles (Roquefort Carles dans l'Aveyron), de Muriel Nègre (Bambouseraie de Prafrance dans le Gard), Denis Briscadieu (Cyclelab, dans le Gers), de Frédéric Carré (BTP en Haute-Garonne et président de la FFB Occitanie), Denis Carretier (président de la Chambre régionale d'agriculture), Olivier Nicollin (président du groupe éponyme dans l'Hérault) ou Eric Scotto (Akuo Energy dans les Pyrénées-Orientales)...

Cécile Chaigneau

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