Gard : une ligne de car roule au bioéthanol issu du marc de raisin

À compter du 1er avril 2019, un car roulant au bioéthanol issu de marc de raisin assure une liaison régulière entre les gares de Vauvert et Vergèze. Un projet pilote mené par la Région Occitanie en partenariat avec Eole Mobilité, Raisinor France et la distillerie UDM Vauvert.
Le bus roule au bio éthanol, fabriqué à partir de marc de raisin
Le bus roule au bio éthanol, fabriqué à partir de marc de raisin (Crédits : Région Occitanie)

Inaugurée en présence de Jean-Luc Gibelin, vice-président de la Région en charge des transports, Jean Denat, conseiller régional et maire de Vauvert, Jérôme Buduat, directeur de Raisinor France et Patrick Gaillard, président d'Eole mobilité, la nouvelle ligne C37 desservant les communes d'Aimargues, Le Cailar, Vauvert et Vergèze entre en fonction le 1er avril 2019.

Connexions avec le TER

«  Chaque jour, près de 1 000 Vauverdois prennent leur voiture pour se rendre à Montpellier, Nîmes et Vergèze, et plus de 250 Nîmois viennent travailler ici. Alternative à la voiture individuelle, cette ligne de car LiO est un événement important pour Vauvert car elle répond aux besoins du territoire et des usagers », s'est félicité Jean Denat.

S'inscrivant directement dans le cadre du développement du plan régional sur les PEM (Pôles d'échange multimodal) doté de 25 M€, le déploiement de LiO vise à accompagner projets urbains et périurbains, dont celui de Vauvert - vaste projet de revalorisation de la gare routière, aménagement d'un parc à vélo, déplacement du jardin public....- qui devrait voir le jour d'ici le printemps 2020.

« Cette ouverture de ligne symbolise typiquement ce qu'a voulu Carole Delga en lançant LiO il y a tout juste un an, a rappelé dans son allocution Jean-Luc Gibelin. LiO, ce sont 4 piliers : le service transport et routier, le plan PEM,  la signature de la convention TER avec la SNCF pour une durée de 8 ans - dont je ne vous cache pas qu'elle ne répond pas aujourd'hui pleinement à ce que nous attendons d'elle - et enfin le pack mobilités (mise en place d'un éco-chèque permettant de bénéficier d'une aide pour l'acquisition d'un vélo ou d'un véhicule d'occasion, prime fidélité pour les abonnées TER, incitation au covoiturage, expérimentation du télétravail, ndlr) ».

Assurée par le transporteur Eole Mobilité, la nouvelle liaison C37, qui propose deux allers-retours quotidiens sur des créneaux facilitant les correspondances avec les TER pour Montpellier, pourrait accueillir jusqu'à 200 voyageurs par jour. Budget de fonctionnement : 53 000 € par an.

Économie circulaire

Rouge flambant neuf, l'autocar assurant la desserte Vauvert-Vergèze (8 km) roule au bio éthanol. Fabriqué à partir de marc de raisin, ce biocarburant baptisé ED95 permet de réduire de près de 90 % les émissions de gaz à effet de serre, de 50% d'oxyde d'azote et de 70 % les particules fines par rapport au diesel fossile. Déjà expérimenté en Gironde par Raisinor France, première entreprise européenne de collecte d'éthanol, ce carburant d'avenir intègre la filière viticole dans l'économie circulaire.

« Investir dans ce biocarburant issu de résidus viniques, c'est être conscient des problèmes environnementaux. Vertueux en matière d'émissions polluantes, produit localement et offrant de nouveaux débouchés à la filière viticole, l'ED95 a l'avantage de pouvoir être utilisé par les véhicules poids lourds », a précisé le directeur de Raisinor France. Collecté auprès des viticulteurs locaux, le marc de raisin, transformé par la distillerie UDM des Costières à Vauvert (qui fait partie du réseau Raisinor), répond aux enjeux de diversification de la filière.

À proximité de la distillerie, la société de transports Eole Mobilité a fait appel au fabricant Scania, le seul en France à commercialiser des moteurs bioéthanol. La technique, qui induit une modification au niveau de l'injection et de la cartographie électronique, n'est pourtant pas nouvelle : Scania expérimente l'éthanol depuis 1986. En revanche, le prix du bus est 30 à 40% plus cher que le diesel.

« Pour devenir la première Région d'Europe à énergie positive, nous multiplions les expérimentations afin d'imaginer aujourd'hui les mobilités de demain. Produit ici, en circuit court et offrant de nouveaux débouchés à notre filière vinicole, ce biocarburant illustre parfaitement le modèle que nous souhaitons engager », résume Carole Delga, présidente de la Région.

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Commentaire 1
à écrit le 02/04/2019 à 9:28
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Un débouché honorable, rare donc, à penser pour notre agro-industrie, nos véhicules n'attraperont jamais le cancer, eux.

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