Le CHU de Montpellier investit dans une nouvelle unité « Maladies infectieuses et tropicales »

Le CHU de Montpellier se dote d’un nouveau bâtiment, sur le site de La Colombière, pour héberger son service des Maladies infectieuses et tropicales (MIT). La première pierre était posée le 6 février. Elle signe le lancement d’un vaste programme d’investissements sur la période 2018-2022.
Cécile Chaigneau
La future unité des maladies infectieuses et tropicales du CHU de Montpellier sera livrée en 2019.
La future unité des maladies infectieuses et tropicales du CHU de Montpellier sera livrée en 2019. (Crédits : DR)

Le 6 février, le CHU de Montpellier procédait à la cérémonie officielle de pose de la première pierre de son futur bâtiment des maladies infectieuses et tropicales (MIT) sur le site de La Colombière. Un investissement de 10,6 M€ (études et travaux), auxquels il faut ajouter 244 000 € pour les équipements biomédicaux et 197 000 € pour les équipements mobiliers.

Les activités du département des MIT sont actuellement dispersées entre l'hôpital Saint-Éloi et l'hôpital Gui de Chauliac. Le service prend en charge les maladies infectieuses communautaires, ainsi que les infections complexes liées aux soins ou à un état d'immunodépression. Il assure des consultations spécialisées : médecine des voyages et vaccinations internationales, centre antirabique, immunodépressions (VIH, splénectomisés,...), prophylaxie pré-exposition VIH et infections sexuellement transmissibles, infections ostéo-articulaires complexes.

L'opération immobilière vise à remédier à la vétusté des locaux d'hospitalisation et à rassembler les activités au sein d'un même lieu (1 930 m2) afin de faciliter la prise en charge de patients hautement contagieux dans le respect des normes en vigueur.

Nouvelles pathologies infectieuses

Le nouveau bâtiment sera ouvert aux patients début 2019.

« Le département MIT est un service crucial, et il doit faire face à des besoins nouveaux et à des pathologies infectieuses en émergence, avec des risques pathogènes liés à la mondialisation notamment, souligne Thomas Le Ludec, directeur général du CHU de Montpellier. Ce service abrite également la Coordination régionale de lutte contre le VIH et les IST (COREVIH, ndlr) pour toute l'Occitanie, ce qui est une marque de reconnaissance pour les équipes, allant dans le sens du projet Montpellier Capitale Santé. »

Le professeur Jacques Reynes, responsable du Département MIT, rappelle en effet que le début du XXIe siècle a vu « l'émergence de nouvelles pathologies infectieuses virales, telles que Zika, Ebola ou de nouvelles infections respiratoires, ainsi que l'évolution vers l'antibio-résistance de nombreuses bactéries dont le bacille tuberculeux, qui imposent des précautions à prendre, notamment sur les conditions d'isolement, et qui justifient des structures d'accueil spécifiques ».

Des équipes de recherche reconnues

Le département MIT représente 10 800 consultations et 6 292 journées en hospitalisation complète (20 lits) par an, avec un taux d'occupation de 94 % et une durée moyenne de séjour de 9,4 jours. L'équipe médicale connaît une forte activité transversale d'avis en infectiologie, avec plus de 50 appels quotidiens.

Le nouveau bâtiment sera calibré pour 18 500 consultations par an, avec 9 salles de consultations (dont 1 salle de consultations dédiée à la recherche médicale) et 4 boxes de prélèvements (dont 1 box dédié aux vaccinations). Par ailleurs, il permettra d'assurer un accueil sécurisé pour près de 7 000 journées d'hospitalisation (20 chambres individuelles sur 3 secteurs dont 1 secteur d'isolement avec contrôle des pressions et accès régulés).

Le service MIT abrite également une équipe de recherche clinique.

« Nous avons une activité de recherche importante, une équipe reconnue nationalement et internationalement, et qui, en terme de publications, se positionne au 2e rang sur le VIH, après Paris », souligne Thomas Le Ludec.

« Cette question hospitalo-universitaire, le rôle des CHU dans la recherche, est cruciale, ajoute Jacques Reynes. Nous avons toujours voulu être dans cette course et avoir les moyens de réaliser cette recherche. »

Des expérimentations

« Ce nouveau bâtiment MIT est le début d'un commencement, il signe le démarrage des grands travaux », ajoute Thomas Le Ludec, rappelant que l'opération s'inscrit dans un projet d'établissement 2018-2022, soit 66 M€ dès 2018.

Ce projet comprend notamment le vaste chantier du site unique de biologie médicale (dont les travaux vont démarrer courant 2018) pour 83 M€ et qui rassemblera une vingtaine de laboratoires aujourd'hui dispersés. Ou encore la construction d'un nouveau bâtiment pour le SMUR, un parking « en silo » et une nouvelle hélistation. D'autres opérations diffuses s'attaqueront à la modernisation des secteurs réanimation, soins intensifs, neurologie, cardiologie, ou pneumologie.

« Nous allons également lancer une expérimentation de réservations de consultations en ligne, ainsi qu'une expérimentation de bornes interactives pour les démarches administratives des patients », ajoute Thomas Le Ludec.

Cécile Chaigneau

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