Divineo, un projet viticole disruptif entre Languedoc et Bourgogne

Un groupe de chefs d’entreprise investit dans le vignoble gardois et lance Divineo, une marque de vin qui bouscule les codes traditionnels de la profession. Une aventure de vins de métissage à quatre mains qui va se jouer entre le Languedoc et la Bourgogne.
L'équipe du projet viticole Divineo projette de produire des raisins en Languedoc et de les vinifier et les élever en Bourgogne.
L'équipe du projet viticole Divineo projette de produire des raisins en Languedoc et de les vinifier et les élever en Bourgogne. (Crédits : DR)

C'est avant tout une histoire d'amitié et de passion qui a donné naissance au projet Divineo, un modèle qui casse les codes et bouscule les traditions du monde du vin. Cinq chefs d'entreprise, tous grands amateurs de vin, mais œuvrant dans de tout autres secteurs d'activité, ont imaginé une nouvelle façon de faire du vin : produire des raisins en Languedoc, où le foncier reste abordable et le climat propice à la culture biologique, et les vinifier et les élever en Bourgogne, région au savoir-faire ancestral en matière d'élevage des vins en barrique.

A l'origine du projet, Patrick David, P-dg de Mapa Spontex et Beaunois d'origine, a embarqué dans l'aventure son ami de toujours, Olivier Pion, P-dg de la maison de négoce en vin Pion SAS, ainsi que Romain Guinier (ex-P-dg d'Aigle et The Kooples), Jérôme Cocault (directeur général d'Eurofins France) et Patrick Mispolet (ex-P-dg d'Orangina-Schweppes).

« C'est avant tout une aventure humaine, émaillée de rencontres et de découvertes », confie Patrick David.

S'affranchir des codes traditionnels

Les néo-vignerons s'appuient sur les compétences de trois autres associés : Claude-Eric Prades, vigneron à Saint-Mamert-du-Gard, en charge du vignoble acheté dans le cadre d'un groupement foncier agricole (GFA) et qui s'étendra, à terme, sur 17 ha dans la vallée de Robiac. La vinification et l'élevage sont confiés à deux jeunes vignerons bourguignons, déjà très reconnus : Seiichi Saito Wang à Chorey-les-Beaune et Julien Petitjean à Nolay.

En associant l'expertise languedocienne de la culture de la vigne et celle bourguignonne de l'élevage des vins, les six associés ont dans l'idée d'élaborer « de grands vins de métissage, créés à quatre mains ».

« Nous prenons le pari de nous affranchir des codes traditionnels de la viticulture, en ne rentrant pas dans le carcan de l'AOP ou des appellations locales, mais en nous adossant à nos valeurs fortes : la fraternité, le goût du bon, l'envie de faire différemment », soulignent-ils.

 La production, limitée à 12.000 cols pour cette première vendange, devrait progressivement monter en puissance avec les nouvelles plantations pour atteindre 100.000 bouteilles en 2027.

400 ambassadeurs

La commercialisation s'appuie sur deux piliers. Tout d'abord le Wine Club des Affranchis, une structure associative composée de membres cooptés par les associés, qui assure la mise à disposition des vins Divineo en mode primeurs, et permet à ses membres de se réunir régulièrement autour d'événements bachiques et culturels à Paris, dans le Languedoc et en Bourgogne. A terme, ce club devrait compter 400 à 500 membres, véritables ambassadeurs de la marque, et assurer ainsi des débouchés pour 12.000 à 15.000 bouteilles par an. La société de négoce Pion SAS qui assurera la distribution des vins en CHR sur le marché français et à l'export (notamment en Chine, Corée et au Japon), sera le deuxième pilier de distribution.

Autre approche innovante, l'implication de la School of Wine & Spirits Business (SWSB) de Burgundy School of Business (BSB), à Dijon, dans le lancement de Divineo : une quinzaine d'étudiants ont travaillé sur le positionnement de la marque et sur la structure de gamme, sur le plan marketing et sur la création du Wine Club.

Une dizaine de cuvées

La gamme comptera à terme une dizaine de cuvées, proposées dans une fourchette de 20 à 39 euros la bouteille, un positionnement à mi-chemin entre les belles références du Languedoc et celles de Bourgogne.

Les associés tablent sur un chiffre d'affaires de 500.000 euros en 2024, 1 million d'euros en 2028, et 1,5 million d'euros à terme, avec un résultat opérationnel de 15%. Ils ont déjà dans l'idée de dupliquer cette expérience dans d'autres régions, en investissant dans des vignes dans le Bugey, en Val de Loire et en Bourgogne.

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