Sécheresse : le ministre Marc Fesneau au chevet de l’agriculture des Pyrénées-Orientales

Le ministre de l’Agriculture Marc Fesneau était en visite dans les Pyrénées-Orientales ce samedi 6 mai pour prendre le pouls d’une agriculture au bord du gouffre. S’il n’a pas apporté de solutions concrètes au problème de sécheresse, il a toutefois ouvert des portes.
Le ministre de l'Agriculture Marc Fesneau était en visite dans les Pyrénées-Orientales le 6 mai 2023, pour rencontrer le monde agricole.
Le ministre de l'Agriculture Marc Fesneau était en visite dans les Pyrénées-Orientales le 6 mai 2023, pour rencontrer le monde agricole. (Crédits : Yann Kerveno)

La visite de Marc Fesneau était attendue depuis plusieurs semaines dans les Pyrénées-Orientales, un territoire déjà très affecté par le manque d'eau.

« Il y a plusieurs jours que nous travaillons, en particulier avec la Première ministre, pour savoir ce que nous pouvions proposer pour passer ce cap difficile auquel l'agriculture des Pyrénées-Orientales est confronté », a justifié le ministre de l'Agriculture au cours d'une conférence de presse tenue à l'issue des visites sur le terrain, le 6 mai.

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Après une rencontre avec les syndicats agricoles en tout début de matinée, Marc Fesneau s'est rendu sur l'exploitation de Guy Banyuls : l'arboriculteur, qui est en train de perdre une partie de ses vergers d'abricots faute d'eau, a précisé que la perte de récolte était une chose, mais que ce qui menaçait l'agriculture du département, privée d'eau, ce sont aussi les pertes de fonds. C'est-à-dire des vergers à arracher et à replanter, au prix d'un creux de plusieurs années sans production.

L'Etat dérogera au système d'assurance agricole

Le ministre s'est ensuite rendu à Ille-sur-Têt, sur une exploitation de maraîchage où les responsables syndicaux expliquèrent, sous un tunnel de culture de concombres, en quoi les besoins ne sont pas partout les mêmes : ce n'est pas parce que la pluie tombe que les productions sont sauvées puisqu'elle ne concerne pas, justement, les productions sous abri...

Semblant regretter de ne pas avoir de mesures fortes à annoncer, Marc Fesneau a toutefois précisé que « tout allait être fait, en fonction des ressources, pour maintenir un débit minimum d'eau pour l'agriculture, comme pour toutes les autres activités ».

Déléguant cette gestion à Rodrigue Furcy, préfet des Pyrénées-Orientales, il a en revanche annoncé que l'État dérogerait au système d'assurance agricole pour prendre en charge la totalité de sa part, sans tenir compte des restrictions administratives qui brident les indemnisations en temps normal. Et promis que diligence serait faite pour les versements liés aux pertes de récoltes.

« La question des pertes de fonds, pour les vergers, est plus complexe parce que cela a de conséquences sur plusieurs années, nous avons un travail à mener là-dessus », a-t-il ajouté.

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Aider financièrement l'élevage

Le ministre a aussi incité au renouvellement de la gouvernance des barrages, une des polémiques du moment, et à regarder s'il manque des stockages dans ce contexte particulier du climat méditerranéen.

Enfin, Marc Fesneau a précisé que l'État allait regarder très vite comment aider financièrement le monde de l'élevage qui entre, à son tour, dans une situation très délicate dans les Pyrénées-Orientales. Pour le moyen et le long terme, il a évoqué la possibilité de flécher des financements du plan France 2030 vers le développement de systèmes plus économes en eau.

Si le monde agricole des Pyrénées-Orientales, qui attendait des réponses tangibles, est resté un peu sur sa faim, le tableau est peut-être, ce samedi soir, un peu moins noir. Il faudra attendre mardi, et la promulgation des nouveaux arrêtés préfectoraux de restrictions, pour connaître le détail des problèmes encore à surmonter.

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Commentaires 13
à écrit le 08/05/2023 à 10:56
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il n'y connait rien donc avec son deplacement inutile il a tout simplement augmenté la pollution !!!

à écrit le 08/05/2023 à 9:13
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La bas aussi, ils attendent un ruissellement.

à écrit le 07/05/2023 à 22:08
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1 milliard, deux milliards d'euros ne remplaceront jamais 1 litre d'eau, mais une usine de dessalement de l'eau de mer, oui. Quoiqu'en disent les écolos de salon.

le 08/05/2023 à 16:11
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c est ca ! le contribuable va devoir payer une fortune (car desaler ca coute tres cher) pour que des paysans puissent arroser en plein soleil ... Et comme il fera de plus en plus chaud, on va devoir desaler de plus en plus (et la je parle meme pas d...

le 09/05/2023 à 8:52
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Une bonne prière ,on ne sait jamais : Les Pyrénées-Orientales font face à une sécheresse historique cet hiver. En six mois, il n'est tombé que 130 millimètres de pluie dans le département, contre 400 en temps normal. À Perpignan, samedi 18 mars, l...

à écrit le 07/05/2023 à 20:52
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Il est venu faire la danse de la pluie ?

à écrit le 07/05/2023 à 15:30
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La sécheresse, il va falloir s'y habituer, c'est une donnée incontournable du 21ème siècle

à écrit le 07/05/2023 à 11:30
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Ça n'a aucun sens de faire un aller retour pour voir qu'il ne pleut pas à l'heure des visios conférences. J'espère qu'il aura au moins uriné sur un arbre pour aider.

à écrit le 07/05/2023 à 11:02
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Dans les années 90, Jacques Blanc, président du conseil régional du Languedoc-Roussillon avait le projet d'amener l'eau du Rhône à Barcelone. Le projet permettrait, par la construction d'un aqueduc à partir de Montpellier, de sécuriser en eau l'ense...

à écrit le 07/05/2023 à 9:49
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pour résumer la visite du ministre rassurez vous quoi qu il se passe l etat compensera ( le contribuable ) il fait chaud = subvention il gèle = subvention il grêle = subvention rien d anormal = subvention quand même . mieux que le loto a tous...

le 07/05/2023 à 11:46
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Clientélisme habituel et schizophrènie bien française : le secteur privé conspue l état mais va le trouver quand il y a la moindre difficulté… Tous ces sujets on les connaît depuis 30 ans mais pour pas bousculer notre petit confort pardi on ne veut ...

à écrit le 07/05/2023 à 8:35
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comme les ecolos et les technocrate chante que la mer monte il n'y a qu'a dessaler l'eau de mer pour se servir et que m macron ne vende pas l'eau douce au pays du golfe

le 08/05/2023 à 10:24
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Commentaire idiot : eau captee: 0,04€ le litre eau dessale 1€ du litre sans compter les rejets de polluant chimique et l énergie consacrée .. c. Est sur qu avec vous on en serait encore au charbon et encore …

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