
La visite de Marc Fesneau était attendue depuis plusieurs semaines dans les Pyrénées-Orientales, un territoire déjà très affecté par le manque d'eau.
« Il y a plusieurs jours que nous travaillons, en particulier avec la Première ministre, pour savoir ce que nous pouvions proposer pour passer ce cap difficile auquel l'agriculture des Pyrénées-Orientales est confronté », a justifié le ministre de l'Agriculture au cours d'une conférence de presse tenue à l'issue des visites sur le terrain, le 6 mai.
Après une rencontre avec les syndicats agricoles en tout début de matinée, Marc Fesneau s'est rendu sur l'exploitation de Guy Banyuls : l'arboriculteur, qui est en train de perdre une partie de ses vergers d'abricots faute d'eau, a précisé que la perte de récolte était une chose, mais que ce qui menaçait l'agriculture du département, privée d'eau, ce sont aussi les pertes de fonds. C'est-à-dire des vergers à arracher et à replanter, au prix d'un creux de plusieurs années sans production.
L'Etat dérogera au système d'assurance agricole
Le ministre s'est ensuite rendu à Ille-sur-Têt, sur une exploitation de maraîchage où les responsables syndicaux expliquèrent, sous un tunnel de culture de concombres, en quoi les besoins ne sont pas partout les mêmes : ce n'est pas parce que la pluie tombe que les productions sont sauvées puisqu'elle ne concerne pas, justement, les productions sous abri...
Semblant regretter de ne pas avoir de mesures fortes à annoncer, Marc Fesneau a toutefois précisé que « tout allait être fait, en fonction des ressources, pour maintenir un débit minimum d'eau pour l'agriculture, comme pour toutes les autres activités ».
Déléguant cette gestion à Rodrigue Furcy, préfet des Pyrénées-Orientales, il a en revanche annoncé que l'État dérogerait au système d'assurance agricole pour prendre en charge la totalité de sa part, sans tenir compte des restrictions administratives qui brident les indemnisations en temps normal. Et promis que diligence serait faite pour les versements liés aux pertes de récoltes.
« La question des pertes de fonds, pour les vergers, est plus complexe parce que cela a de conséquences sur plusieurs années, nous avons un travail à mener là-dessus », a-t-il ajouté.
Aider financièrement l'élevage
Le ministre a aussi incité au renouvellement de la gouvernance des barrages, une des polémiques du moment, et à regarder s'il manque des stockages dans ce contexte particulier du climat méditerranéen.
Enfin, Marc Fesneau a précisé que l'État allait regarder très vite comment aider financièrement le monde de l'élevage qui entre, à son tour, dans une situation très délicate dans les Pyrénées-Orientales. Pour le moyen et le long terme, il a évoqué la possibilité de flécher des financements du plan France 2030 vers le développement de systèmes plus économes en eau.
Si le monde agricole des Pyrénées-Orientales, qui attendait des réponses tangibles, est resté un peu sur sa faim, le tableau est peut-être, ce samedi soir, un peu moins noir. Il faudra attendre mardi, et la promulgation des nouveaux arrêtés préfectoraux de restrictions, pour connaître le détail des problèmes encore à surmonter.
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