Oléiculture : le Moulin du Mas Miger industrialise sa production d’huile d’olives

Sous l’impulsion de nouveaux associés, l’entreprise oléicole le Moulin du Mas Miger se modernise en investissant un demi-million d’euros dans la construction d’une structure qui va lui permettre de doper sa production d’huile d’olives. Passant ainsi en mode semi-industriel, le moulin gardois veut élargir son offre et proposer des services différenciants.
Cyril Clauzel, Mylene Hazard et Cyril Hazard, les trois associés du Moulin du Mas Miger.
Cyril Clauzel, Mylene Hazard et Cyril Hazard, les trois associés du Moulin du Mas Miger. (Crédits : DR)

En France, la production d'huile d'olives reste anecdotique : les 50.000 hectares d'oliviers implantés sur l'arc méditerranéen ne produisent que 4.700 tonnes chaque année, soit à peine 5% de la consommation nationale.

Implanté à Bagard, dans les Cévennes gardoises, le Moulin du Mas de Miger, qui a transformé l'an dernier 44 tonnes d'olives (soit 25.000 euros de chiffres d'affaires), a décidé de franchir une étape en passant en mode semi-industriel.

« L'Occitanie est la seconde région pour la production d'huile d'olives et ses marges de progression sont très importantes, assure le moulinier Cyril Clauzel. Grâce à mes deux associés, le Moulin de Miger ouvre une nouvelle page de son histoire en se donnant les moyens de ses ambitions. »

Des demandes qui affluent

Oléiculteurs gardois depuis trois générations sur une exploitation de 17 hectares, la famille Clauzel ne possédait pas de moulin jusqu'à l'arrivée de Cyril Clauzel en 2016.

« J'ai crée mon premier moulin pour répondre à mes propres besoins, entre 4 et 5 tonnes d'olives, et ceux de deux oléiculteurs voisins, raconte l'entrepreneur. Puis, face à la demande, j'ai investi dans un second moulin qui m'a permis de doubler la production. Le nombre d'apportants est passé de 2 à 1.000 mais les demandes de particuliers ont continué d'affluer. »

Sa sœur Mylène finit par le rejoindre, avec son mari, et le couple explique que « entrepreneurs pendant dix-huit ans dans le secteur de la chaudronnerie à Alès, nous avons vendu notre entreprise en 2021 et nous avions envie de nous lancer dans une aventure saisonnière porteuse de sens et valorisant le patrimoine familial et régional ».

750 kilos d'olives par heure

Les trois associés viennent d'investir 550.000 euros (dont 200.000 en fonds propres) dans un nouvel outil : un bâtiment de 400 m2 intégrant une zone de production et une zone de stockage.

« Cette nouvelle ligne de production dernière génération, dotée d'éléments automatisés, va nous permettre de passer de 200 kg/heure à 750 kg/heure, s'enthousiasme Cyril Clauzel. A court terme, nous ambitionnons de transformer 250 tonnes par an ».

Alors que jusqu'à présent, les apportants étaient majoritairement des particuliers possédant des oliviers (situés dans un rayon d'une vingtaine de kilomètres), les mouliniers comptent désormais capter aussi les volumes de plus gros producteurs.

Cuvées privées

Malgré une récolte nationale désastreuse en 2022, altérée par des problèmes hydriques - l'olivier résiste à la chaleur et à la sécheresse, mais s'il manque d'eau, il ne donne pas de fruits -, les plantations d'oliviers ne manquent pas.

« L'olivier est cultivé dans le Gard depuis l'antiquité, rappelle Cyril Clauzel. Près de 15% de la production est d'ailleurs issue du département et les particuliers sont de plus en plus nombreux à remettre leurs oliviers en état, à les tailler. »

Le nouveau moulin va ainsi permettre aux petits producteurs qui le souhaitent d'avoir leur propre cuvée dès lors qu'ils livrent 100 kg d'olives d'un coup (habituellement, c'est plutôt 300 kg).

« C'est un vrai service différenciant que les moulins ne proposent pas nécessairement, la presse étant mobilisée pour une seule production, précise Cyril Hazard. Le client va pouvoir repartir avec sa propre presse... Nous allons également mettre à disposition des cueilleurs des peignes vibrants et des machines pour effeuiller les olives sur place. L'idée, à terme, est de développer un réseau qui mettrait en relation les propriétaires et les cueilleurs, de manière à éviter les pertes d'olives. »

Avec un prix moyen des olives situé à 19 euros le kilo, les trois associés se disent très confiants quant à la commercialisation de nouveaux volumes. Le nouveau moulin ouvrira ses portes en octobre pour accueillir la prochaine récolte.

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