Le gouvernement annonce un plan de soutien de 230 millions d’euros pour la viticulture

Alors que la colère gronde dans le monde agricole et que des premières mesures ont déjà été promises, le gouvernement annonce un plan de soutien de 230 millions d’euros pour la filière viticole. Le ministre de l'Agriculture Marc Fesneau annonce sa venue dans l’Hérault « dans les plus brefs délais » pour présenter ces mesures.
Alors que la colère gronde dans le monde agricole en général, le gouvernement annonce des mesures spécifiques pour la viticulture.
Alors que la colère gronde dans le monde agricole en général, le gouvernement annonce des mesures spécifiques pour la viticulture. (Crédits : CD 34)

Attendues fébrilement par les viticulteurs de la région, dans un contexte de tension extrême du monde agricole, les mesures de soutien spécifiques à la filière viticole ont été annoncées ce mercredi matin 31 janvier, dans un communiqué du ministère de l'Agriculture.

Reconnaissant que « les viticulteurs traversent une crise profonde dans les bassins viticoles du grand croissant sud-ouest, sud-est et sud de la vallée du Rhône », le gouvernement annonce deux grandes mesures, l'une conjoncturelle, l'autre structurelle, pour accompagner cette « filière majeure pour l'économie au niveau national et dans les territoires ».

Un fonds d'urgence de 80 millions d'euros est mis en place immédiatement pour soutenir les viticulteurs qui connaissent des difficultés de trésoreries générées par de nombreux aléas. Ce dispositif national sera mis en œuvre rapidement, sous la responsabilité des préfets des départements des bassins viticoles en crise.

« L'ouverture des demandes d'aide en préfecture est prévue dès le lundi 5 février 2024, et les premiers paiements seront réalisés avant le Salon International de l'Agriculture », promet le ministère.

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150 millions d'euros pour l'arrachage différé

Un appui structurel de l'Etat à hauteur de 150 millions d'euros est également annoncé en complément des crédits du programme national viti-vinicole (OCM) pour mettre en œuvre une restructuration différée, comprenant une option d'arrachage « sans replantation » en vue d'une diversification agricole.

« Cela permettra aux viticulteurs qui se décideraient à se retirer de la production viti-vinicole de rester dans l'activité agricole et d'investir dans d'autres productions agricoles, adaptées aux territoires et à leur climat », indique le ministère.

Cette mesure, réclamée par les professionnels de la viticulture du Languedoc-Roussillon, permet également aux viticulteurs qui souhaitent poursuivre leur activité viticole, d'arracher une partie de leur vignoble avec obligation de ne pas replanter pendant au moins trois ans. Cette pause de production d'au moins six ans, puisqu'il faut trois ans après plantation pour que la vigne produise, réduirait les excédents, tout en conservant le potentiel de production, les vignes arrachées pouvant être replantées si le marché se redresse.

« La filière vin française est confrontée à une situation de crise structurelle multifactorielle, avec notamment une forte chute de la consommation, un ralentissement des ventes à l'export mais aussi un dérèglement climatique qui touche de plein fouet certains bassins viticoles. L'Etat soutiendra les viticulteurs touchés par cette crise comme je l'avais annoncé, et comme je m'y étais engagé, je me rendrai dans les plus brefs délais dans l'Hérault pour leur présenter ces mesures », précise dans son communiqué le ministre de l'Agriculture, Marc Fesneau, en déplacement à Bruxelles ce 31 janvier pour négocier certaines mesures à l'échelle européenne.

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Les coopératives oubliées

Ces annonces suffiront-elles à calmer la colère vigneronne ? Les responsables professionnels restent prudents. Président des Vignerons Coopérateurs d'Occitanie, Ludovic Roux estime que les enveloppes annoncées sont conséquentes, mais qu'il reste encore de nombreux points d'interrogation et des oublis fâcheux. Le vigneron audois regrette notamment que les coopératives soient les grandes oubliées de ce plan de soutien.

« Nos coopératives sont un amortisseur social, souligne-t-il. Aujourd'hui elles souffrent, les trésoreries sont exsangues. Tant que les vins ne sont pas retirés, ils ne sont pas payés. Et pour le moment, les vins partent au compte-goutte ».

Il déplore aussi que l'aide au stockage privé, qui renflouerait également les trésoreries, ne figure pas parmi les mesures annoncées. Concernant l'arrachage différé, il souligne que cette mesure doit préalablement être validée par Bruxelles, ce qui à ce jour, n'est pas encore acquis. « Tant que le ministre ne sera pas venu pour clarifier tous ces points, nous restons mobilisés », lance-t-il.

La visite de Marc Fesneau, annoncée à Montpellier pour ce vendredi 2 février, n'est à ce jour pas confirmée.

Lire aussi« Malgré de nombreuses différences, on constate une unité au sein du mouvement agricole » (Bertrand Hervieu, membre de l'Académie d'agriculture)

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Commentaires 11
à écrit le 01/02/2024 à 8:15
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Combien va finir chez BAYER ?

à écrit le 01/02/2024 à 6:34
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Bonjour, ons continue de dépenser de l'argent que nous n'avons pas... Super profits... vivre la dette... Merci a ce gouvernement, merci a Mr macron. Honte a eux.

à écrit le 31/01/2024 à 23:38
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Le vin se voudrait aussi être un produit de grande consommation. Ce ne peut être le cas. Le vin avant d'être une boisson est un produit culturel. Conséquence pour l'amateur? Il n'achète pas son vin en grande surface, mais auprès du vigneron qu'il a v...

à écrit le 31/01/2024 à 21:10
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Toujours plus de fric pour les rentiers de l'alcoolisme tandis que la jeunesse française se détourne de la consommation d'alcool (10+ % d'éthanol) au profit de sodas aromatisés à l'alchool (10- % d'éthanol). Dire que ces 230 millions d'euros aur...

à écrit le 31/01/2024 à 19:49
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A droite on subventionne à tout va les copains politiques. Le nouvel air c'est "les copains d'abord"... En plus, il faut accueillir des immigrés islamistes pour travailler dans les champs....

à écrit le 31/01/2024 à 19:10
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Mais c'est quoi ce système économique où tu braques l'état lorsque tes ventes baissent ?!? Une honte de plus après le scandale des eaux "minérales". Cette ploutocratie va ruiner et détruire notre démocratie.

le 31/01/2024 à 20:00
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Oui, une democratie appliqué avec des règles imposes par des manifestants. En bref, la dictature democratique de la France.

à écrit le 31/01/2024 à 18:13
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Apart les chèques et les numéros verts ils sont bons a quoi....

le 31/01/2024 à 18:22
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Ils vont créer l'allocation agriculteur en colère etl'APL exploitant agricole

à écrit le 31/01/2024 à 18:08
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m macron qui veur reformer la france ce n'est pas des plans de soutien qu'il faut que ce soit pour l'industrie ou le secteur agricole ou tout autre secteur c'est des reforms en profondeurs mais cela il est incapables puisque sa vision du futur se ...

à écrit le 31/01/2024 à 18:04
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"un plan de soutien de 230 millions d’euros pour la viticulture" En plus des aides de la PAC ?

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