Investissements étrangers : Royal Canin (groupe Mars) débourse 48 millions d’euros sur ses usines françaises

ENTRETIEN - Le 13 mai dernier, au moment du Sommet Choose France, le géant américain Mars avait annoncé investir 130 millions d’euros sur ses sites de production en France, pour augmenter ses capacités de production, moderniser ou digitaliser ses usines, précisant que 60% de cette enveloppe sera dédiée à l'alimentation et le bien-être des animaux de compagnie. Cédric Malié, le président de Royal Canin France à Aimargues (Gard), où se trouvent les sièges sociaux France et Monde du leader de la nutrition animale, en détaille le contenu.
Cécile Chaigneau
Cédric Malié, président de Royal Canin France.
Cédric Malié, président de Royal Canin France. (Crédits : Royal Canin)

LA TRIBUNE - Aujourd'hui, Royal Canin, c'est quel outil industriel pour quelle production, quels effectifs en France et quel chiffre d'affaires ?

Cédric MALIÉ, président de Royal Canin France (depuis novembre 2023) - Les sièges sociaux France et Monde sont basés à Aimargues (Gard, NDLR), où se trouvent trois centres d'innovations et de recherche, dont un chenil et une chatterie, et l'usine de production, et nous avons également une usine avec un site de stockage-logistique à Cambrais (Nord, NDLR). Cela représente 1.850 collaborateurs en France, dont 1.350 et 60 nationalités à Aimargues... Les deux sites industriels produisent les mêmes produits, mais à destination de zones géographiques différentes. Pour Aimargues, c'est 169.500 tonnes produites par an, de 700 solutions nutritionnelles différentes, 85% sont exportés vers plus de 102 marchés, dont 95% dans l'Union européenne... Quant au chiffre d'affaires, le groupe ne communique pas dessus.

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Le 13 mai dernier, au moment du sommet Choose France, le groupe Mars, maison-mère de Royal Canin, a annoncé investir 130 millions d'euros sur ses sites de production en France, dont 60% (78 millions d'euros) dédiés à l'alimentation et le bien-être des animaux de compagnie. Quelle part de ces investissements se fera au profit de Royal Canin ?

Sur ces 78 millions d'euros, ce sont 48 millions d'euros qui vont être investis au profit de Royal Canin, sur ses sites d'Aimargues et de Cambrais en 2024 et 2025. Les 30 autres millions d'euros seront affectés aux autres unités de Mars Petcare en France, et les 52 millions d'euros restants aux autres entreprises françaises du groupe Mars, mais je ne suis pas habilité à en parler... Ces investissements Royal Canin vont se faire sur quatre axes. Tout d'abord sur la rénovation de notre chenil et chatterie à Aimargues, c'est-à-dire sur les différents espaces d'accueil, un point d'eau, etc. Ensuite, sur l'amélioration du cadre de vie des salariés, avec une rénovation totale de l'immeuble de la filiale française et des aménagements sur le siège Monde, des travaux qui ont déjà démarré. Nous allons par ailleurs augmenter les espaces de stockage. Et enfin, nous investissons sur des panneaux solaires, mais aussi sur des ombrières de parking et des bornes de recharge car nous renouvelons notre flotte de véhicules et depuis cette année, chaque changement se fait au profit d'un véhicule électrique. L'installation des panneaux solaires a démarré en 2024 et se poursuivra en 2025... D'autres projets viendront en parallèle, dont certains de périmètres internationaux.

Royal Canin prend donc un virage énergétique. D'autres actions en faveur de la décarbonation ?

Notre objectif est bien sûr de réduire notre empreinte environnementale et nos émissions carbone. Depuis deux ans, nous avons orienté notre chaîne logistique vers du multimodal : les 400 premiers kilomètres se font en train, le reste par des véhicules qui roulent au biocarburant et les derniers kilomètres à l'électrique.

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Comment se porte le marché de la nutrition animale en France ?

Le marché de la nutrition animale est un marché très actif, et on est passé d'un marché très centralisé avec quatre ou cinq acteurs à un marché très atomisé avec une quarantaine d'acteurs. Le marché diversifie beaucoup ses modes de distribution, et on trouve aujourd'hui ces produits en grande surface, chez des distributeurs spécialisés comme les animaleries et les jardinerie, chez les vétérinaires, auprès des éleveurs et refuges, et bien sûr en digital... Nous avons subi l'inflation comme tout le monde, avec un impact important notamment sur l'énergie, que nous n'avons pas pu répercuter. Pour le reste, nous avons été obligé de répercuter les hausses sur les prix, dans une moindre mesure. Il est difficile de donner un chiffre d'augmentation car cela dépend des produits. Mais il a fallu trouver un équilibre entre préserver la qualité nutritionnelle de nos produits pour les animaux et une hausse des prix acceptable.

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Cécile Chaigneau

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