Territoires d’industrie : les entreprises d'Alès pressent l’État

Annoncés voilà plus d’un an, la création du label “Territoires d’Industrie” doit engendrer des subventions qui se font attendre. Sur le bassin alésien, où Guillaume Basset, le directeur du programme éponyme, était en déplacement le 21 septembre, les chefs d’entreprises trépignent.
Le pôle mécanique d'Alès porte un projet d'agrandissement éligible aux subventions Territoires d'industrie.
Le pôle mécanique d'Alès porte un projet d'agrandissement éligible aux subventions "Territoires d'industrie". (Crédits : DR)

Les subventions promises par l'État dans le cadre des labellisations "Territoires d'Industrie" tardent à se concrétiser aux yeux des entrepreneurs locaux, mais elles se réaliseront "bientôt", promet Guillaume Basset, le directeur du programme "Territoires d'industrie", rattaché aux ministères de la Cohésion des territoires et de l'Économie.

En visite à Alès le 21 septembre, devant la dizaine de chefs d'entreprises portant un dossier éligible, le haut-fonctionnaire a rappelé que l'État, sur l'ensemble du pays, consacrerait 400 M€ aux "Territoires d'industries" (on en compte 9 en région Occitanie) dont 150 M€ dans le cadre du plan de relance.

"La sélection des projets les plus mûrs est faite conjointement par le Conseil régional et la préfecture de région, et nous ciblerons les projets qui pourront démarrer rapidement", soutient Guillaume Basset qui a invité les entrepreneurs à se saisir le plan de relance comme "une opportunité" de soutenir leurs investissements en industrialisation.

« Le temps de l'entreprise n'est pas celui de l'administration »

Dans la salle, Samuel Corgne (Ergo Santé) et Aziz Aït-Amer (SD Tech) ont pour leur part regretter le décalage entre l'urgence exigée par l'administration pour constituer les dossiers de demandes, et la lenteur pour d'obtention d'une réponse, positive ou négative, de l'administration.

"Je ne cours pas après les aides. On n'entreprend pas pour cela. Mais constituer un dossier prend beaucoup de temps, relève Samuel Corgne, dont l'entreprise fabrique notamment des exosquelettes. C'est un temps qu'on ne passe pas au développement de l'entreprise. Certaines phases d'investissement pour lesquelles nous avions sollicité un soutien ont déjà été achevées car le temps de l'entreprise n'est pas celui de l'administration. C'est très bien que l'on veuille nous soutenir, mais les promesses tardent un peu trop à se traduire en actes."

Au sein des Transports Capelle (1 750 salariés), leader européen du transport exceptionnel dont le siège se trouve dans l'agglomération alésienne, c'est la création d'un atelier de réhabilitation de remorques que la société souhaite créer (investissement : 500 000 €).

"Pour nous, si les aides sont débloquées avant la fin de l'année comme cela vient d'être dit, le timing sera parfait. Nous attendons désormais pour voir même si nous n'attendons pas cela pour réaliser des choses. C'est même la première fois depuis 1987 que l'entreprise fait une demande de ce genre", soutient Jean-Daniel Capelle, le président du groupe familial.

Un potentiel de 40 M€ d'investissements

A ce jour, quelque 1 500 projets, dont 10 dans le bassin alésien, ont été recensés potentiellement éligibles à ces subventions ciblées.

Certains sont portés par la collectivité, comme l'agrandissement du Pôle mécanique, d'autres par des sociétés qui, comme S Group (industrie du spectacle), veulent déménager pour s'agrandir et diversifier leur activité.

 D'autres, comme Senfas ou Arcadie, dans l'agroalimentaire, veulent accroître leur emprise foncière pour développer leur production. Enfin, des entreprises R&D de pointe, telles que SD Tech, entendent créer une plateforme spécifique de traitement des poudres dans le secteur médicamenteux.

Au total, dans le bassin alésien, ce sont quelque 40 M€ d'investissement prétendent à un soutien dans le cadre de "Territoires d'Industrie".

Trois à quatre projets, dont ceux de Capelle et d'Ergo Santé, devraient être examinés d'ici la fin de l'année. Les services animés par Guillaume Basset ont fixé pour cadre de soutenir les projets d'investissements supérieurs à 400 000 € qui pourront être "soutenus à hauteur de 30 % et au-delà."

Dans un souci de cadencement, les 13 Régions sont chacune invitées à présenter 10 projets les plus aboutis à chaque session organisées tous les mois par les services de Guillaume Basset. La première vague de financement devrait être déclenchée d'ici la fin de l'année 2020.

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