Nautisme : Neocean prépare le Dayboat, son 2e bateau électrique à foil

Alors qu’une cinquantaine d’Overboat, catamaran électrique à foil, a déjà été vendue, la startup sétoise Neocean double la mise sur sa technologie et prépare la suite : un bateau plus grand, aux mêmes propriétés, le Dayboat. Son fondateur et dirigeant, Vincent Dufour, a déjà réuni 1 million d’euros et veut monter cette 2e levée de fonds à 1,5 ou 2 millions d’ici la rentrée de septembre.
Cécile Chaigneau
L'Overboat, catamaran individuel léger, électrique et à foil autorégulé conçu par la startup sétoise Neocean, file à 7,5 nœuds (14 km/h) et jusqu'à 15 nœuds (28 km/h) en vitesse maximale, et ne nécessite pas de permis.
L'Overboat, catamaran individuel léger, électrique et à foil autorégulé conçu par la startup sétoise Neocean, file à 7,5 nœuds (14 km/h) et jusqu'à 15 nœuds (28 km/h) en vitesse maximale, et ne nécessite pas de permis. (Crédits : Neocean)

La startup sétoise Neocean était présente à l'événement dédié au financement, Montpellier Capital Risque, organisé le 9 juin dernier par Montpellier Méditerranée Métropole. Et pour cause : son fondateur, Vincent Dufour, ne compte pas s'arrêter en si bon chemin et prépare notamment le 2e bateau de sa gamme. Il a donc besoin de financement.

Neocean a déjà conçu l'Overboat, un catamaran individuel léger, électrique et à foil autorégulé. Filant à 7,5 nœuds (14 km/h) et jusqu'à 15 nœuds (28 km/h) en vitesse maximale, il ne nécessite pas de permis et se veut respectueux de l'environnement marin : « propre et silencieux, ne consommant que 20% de l'énergie consommée par le même bateau à moteur hors-bord, sans bruit et ni émissions polluantes dans l'eau », répète à l'envi Vincent Dufour.

Lancée il y a un an environ, la commercialisation de ce premier bateau - « 29.000 euros HT mais il coûte peu d'argent en exploitation », précise Vincent Dufour - a déjà trouvé ses premiers clients : selon le dirigeant, une cinquantaine ont été vendus à ce jour et les ventes pourraient « doubler l'an prochain ».

Un  transfert de technologie avec l'industrie navale ?

« Nous avons vendu les premiers Overboat à une société de location, Foil Sensation, à Carnon (Hérault, NDLR), indique-t-il. Les clients qui les ont loués l'été dernier ont fait des retours excellents sur cette impression de voler sur l'eau ! Nous en avons également vendu au Stade nautique olympique de Paris pour la Fédération française de canoé-kayak car l'une des vertus de l'Overboat, c'est qu'il ne fait pas de vague ni de bruit, ce qui intéresse beaucoup les sports à rames ou à pagaies car ça permet à l'entraîneur d'être à côté du sportif au lieu d'être à vélo sur la berge... Depuis l'automne 2021 d'autres bases nautiques ont commencé à en acheter sur la côte d'Azur ou à l'étranger, via des distributeurs : en Suisse par exemple, pour les lacs, ou en Hollande, en Italie et en Espagne, et récemment en Grèce et aux Emirat-Arabe-Unis. Nous discutons actuellement avec des distributeurs aux Etats-Unis. »

Vincent Dufour précise également discuter avec des grands comptes du loisirs comme le groupe hôtelier Accor, le Club Med, ou le groupe Center Park.

Fort de ce premier succès, Vincent Dufour veut faire prospérer sa technologie du foil qui, outre la dimension écologique, offre des sensations inédites.

« Nous allons faire le Dayboat, un vrai bateau électrique volant et qui ne serait pas hors de prix : un bateau de plus de 5 mètres de long, capable d'accueillir une famille et qui, bien sûr, utilise la technologie du foil, annonce-t-il. On a une réelle avance technologique et on se développe sur une montée en gamme de ce point de vue. D'ailleurs, on discute avec des industriels du nautisme qui sont intéressés par cette technologie et parce qu'on fait déjà de la série. Les foils intéressent aussi le secteur naval-défense, avec qui on pourrait procéder par transfert de technologie. »

Sur le calendrier, Vincent Dufour vise une sortie du Dayboat en 2024.

Une levée de fonds de 1,5 à 2 millions d'euros

En décembre 2019, Neocean avait réussi à lever 1 millions d'euros en quatre tranches auprès de business-angels notamment. Sa 2e levée de fonds, qu'il estime entre 1,5 et 2 millions d'euros, est en cours et Vincent Dufour espère qu'elle sera bouclée d'ici la rentrée : « Nous avons déjà réussi à lever 500.000 euros il y a 10 jours et une 2e tranche de 500.000 euros devrait se faire auprès de Sud Mer Invest et de WiSEED Occitanie (plateforme de crowdfunding, NDLR) d'ici cet été. D'autres fonds, dont des family offices, viendront, et nous sommes aussi soutenus par un pool bancaire et Bpifrance... ».

Mais le dirigeant en profite pour exprimer une interrogation : « En France, on a un vrai problème : il y a de l'argent pour les startups qui font des plateformes internet, pour les industries matures, mais pour les entreprises qui font de l'innovation industrielle, il n'existe aucun accompagnement public. Donc le gouvernement annonce de grandes ambitions sur la réindustrialisation de la France, mais il n'y a pas les investisseurs en face... Les VC (fonds de capital risque, NDLR), c'est pas pour nous ! Heureusement que les business-angels sont là mais ils n'ont évidemment pas les mêmes capacités... ».

En 2021, Neocean a réalisé un chiffre d'affaires de 450.000 euros, que le dirigeant estime monter à plus d'un million en 2022. L'entreprise emploie quinze salariés et recrute « un directeur industriel, une responsable communication et marketing, des techniciens de production et plus tard des ingénieurs pour le Dayboat ».

Cécile Chaigneau

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