À Nîmes, la SNCF teste l'intelligence artificielle contre les tags

Depuis le printemps, la SNCF teste, sur son Technicentre de Nîmes (30), une solution autour de l'IA, conçue par une start-up toulousaine, pour mieux traiter les graffitis maculant ses TER. Objectif : optimiser le process de maintenance, et alléger une facture estimée à 20 M€ par an.
L'IA mise au point par Elter pour la SNCF peut identifier les rames taguées et la surface concernée
L'IA mise au point par Elter pour la SNCF peut identifier les rames taguées et la surface concernée (Crédits : SNCF)

La SNCF doit gérer, tous les ans, le nettoyage de près de 10 000 graffitis maculant ses trains : sur un budget annuel de 80 M€ dévolu à la propreté, quelque 20 M€ seraient consacrés à ce seul poste. "En Occitanie, les graffitis sur les TER représentent l'équivalent de deux à trois stades de foot à nettoyer par an", fait savoir la SNCF.

Optimiser le nettoyage

D'autres contraintes s'ajoutent au constat : un train tagué doit être immobilisé pour tout le temps du nettoyage ; le repérage des tags se fait par contrôle visuel ; le train doit être contrôlé en totalité pour être considéré comme sécurisé avant sa remise en circulation... Pour optimiser le process et maîtriser son coût, la SNCF a lancé Haltograf, un programme expérimental sur son Technicentre (centre de maintenance industrielle) situé à Nîmes (30), autour de l'intelligence artificielle (IA).

"Nous avons besoin d'avoir la quantité de tags et cela en temps réel pour agir rapidement, intégrer les rames concernées à notre planification de maintenance et orienter immédiatement le train en vue du nettoyage géré par un sous-traitant", indique le chef de projet d'Haltograf, Didier Cargnino, cité par un blog de la SNCF.

Sur la base d'un cahier des charges rédigé par le Technicentre en avril, la start-up toulousaine Elter, qui conçoit et développe des applicatifs industriels autour de l'IA, a créé une solution visant à "détecter automatiquement une dégradation, puis d'évaluer sa surface avant d'envoyer ces informations directement à l'opérateur en charge afin d'en programmer le nettoyage".

Multiplier les cas d'usage par deep learning

Concrètement, alors qu'un mât équipé de caméras vidéo inspecte la surface des rames, l'algorithme conçu par Elter réceptionne les images et les analyse pour se perfectionner par "deep learning" (apprentissage profond) : il apprend notamment comment identifier la cabine taguée et évaluer la surface du graffiti. "La grosse difficulté sur ce projet était de faire le bon modèle d'IA, d'utiliser les bonnes technologies pour que le système marche dans n'importe quelle condition, de nuit, de jour, ou sous la pluie", précise Jean-Charles Risch, co-fondateur et CTO d'Elter.

Si la preuve de concept concluant cette expérimentation est positive, la SNCF envisage de déployer plus largement la technologie testée à travers Haltograf, y compris pour d'autres types de détections effectuées sur ses trains et matériels roulants. Ce projet a été supervisé par 574 Occitanie, l'unité R&D régionale de la SNCF intégrant un centre d'expertise dédié à l'internet des objets appliqué à la maintenance prédictive.

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Commentaires 9
à écrit le 01/11/2019 à 13:51
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du personnel en moins bravo !

à écrit le 30/10/2019 à 18:41
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Une fois de plus, on soigne les conséquences mais non les causes de la maladie : le laxisme généralisé qui permet aux uns les incivilités et aux autres les délits en col blanc.

à écrit le 30/10/2019 à 17:05
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Tout cet argent dépensé à nettoyer de l’art, Les masses vont se soulever si les trains deviennent propres. Allons ! La SNCF est en pleine dérive droitière.

à écrit le 30/10/2019 à 15:21
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Alors qu'il faudrait embaucher les tageurs afin de les rallier à un développement massif de l'économie circulaire. Mais bon notre UE n'a plus que des dirigeants rincés, à l'agonie, visiblement en fin de vie même si ça traine trop.

à écrit le 30/10/2019 à 13:13
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Euh ... y'a VRAIMENT besoin d'une IA pour identifier une cabine taguée et évaluer la surface du graffiti ?? (ça donne plutôt l'impression d'ingénieurs qui s'amusent avec leur beau jouet tout neuf qu'ils vont pouvoir refiler à des gogos moyennant gros...

à écrit le 30/10/2019 à 12:57
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Ils ne pourraient pas aussi intégrer l'IA au niveau de la direction de la SNCF, il y a un gigantesque gisement de progrès là aussi .

à écrit le 30/10/2019 à 9:33
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Ne serait ce pas plus simple d'embaucher une brigade destinée à traquer les tagueurs, les arrêter et les "embastiller" dans un lieu sécurisé pour leur faire nettoyer leurs œuvres?...Et tant que c'est pas "nickel"...y sortent pas !

à écrit le 30/10/2019 à 3:19
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Ici en Coree aucun train n'est tague. Et pour cause, celui qui se fait prendre prendra lourd lors du jugement.

à écrit le 29/10/2019 à 22:24
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Et l'IA, elle peut irn pour identifier les auteurs de ces déjections à la peinture, afin d'aller leur en présenter la facture ?

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