Enedis utilisera la solution de Drone Geofencing pour la surveillance du réseau électrique

Éditrice d’un logiciel de gestion d’activité de drones professionnels, la startup nîmoise Drone Geofencing vient de signer avec Enedis Languedoc-Roussillon pour renforcer l’utilisation des drones dans la surveillance et l’entretien des lignes électriques. Une étape majeure dans le développement de la jeune société.
La solution de Drone Geofencing a été retenue par Enedis Languedoc-Roussillon pour la surveillance et de l'entretien des lignes électriques.
La solution de Drone Geofencing a été retenue par Enedis Languedoc-Roussillon pour la surveillance et de l'entretien des lignes électriques. (Crédits : Drone Geofencing)

La start-up nîmoise Drone Geofencing vient de signer un accord inédit avec Enedis Languedoc-Roussillon. Gestadrone, sa nouvelle plateforme de gestion va être utilisée par les techniciens du gestionnaire de réseaux dans le cadre de la surveillance et de l'entretien des lignes électriques.

« Nous travaillons avec Enedis sur cette expérimentation depuis près de six6 mois confie Samuel Brau, cofondateur (avec son épouse Anne) de Drone Geofencing. L'exploitant, qui possède une flotte d'environ 200 drones au niveau national et une dizaine en Occitanie, souhaite accroître son parc. La signature de ce partenariat va faciliter leur gestion au quotidien. »

Ce que confirme Milko Karransing, délégué au numérique chez Enedis : « L'utilisation de Gestadrone au sein des équipes opérationnelles d'Enedis en Languedoc-Roussillon permettra de simplifier la règlementation aéronautique. La productivité des équipes va être optimisée grâce à une réduction drastique des démarches administratives ».

Gérer 4.000 drones d'ici quatre ans

Car depuis le 1er janvier 2018, tout propriétaire d'un drone professionnel (plus de 800 g) est soumis à de nombreuses obligations réglementaires, dont l'obligation de l'enregistrer auprès de la Direction générale de l'aviation civile (DGAC).

Partant du constat que cette réglementation est complexe, Samuel Brau, ingénieur en électronique, informatique et robotique, et expert dans les télécommunications aéronautiques, a travaillé sur le concept de cette plateforme en ligne facilitant les démarches administratives et réglementaires.

Intégrant quatre modules, la solution de Drone Geofencing permet à l'exploitant d'organiser son activité aéronautique et de générer toute la documentation réglementaire associée, de gérer les compétences des télépilotes (suivi des cursus) et du parc d'aéronefs (état de navigabilité, procédures d'entretien,...), et de planifier et d'automatiser les demandes de vols auprès des préfectures, du ministère des armées et des zones réglementées.

Avant, pendant et après le vol

Incubée au Bic Innov'up de Nîmes depuis 2019 et labellisée Bourse French Tech Emergence, Drone Geofencing (quatre salariés) a imaginé une solution logicielle aux applications multiples : contrôle de l'élagage, détection d'incendie pour la surveillance de zone semi-sauvage, aide à la surveillance pour la police des frontières, etc.

Commercialisé depuis janvier 2021, le logiciel a déjà séduit une dizaine de clients. L'offre est basée sur un abonnement dont le prix varie en fonction des modules choisis (entre 19 et 60 euros). Un service sur mesure est possible pour les grands groupes.

« Nous sommes en discussion avec trois grands groupes, déclare Samuel Bau. Nous visons une cinquantaine de clients d'ici la fin de l'année avec l'ambition d'avoir 4.000 drones sous gestion d'ici quatre ans. »

Les données cartographiques étant primordiales pour l'exploitation optimale de drones, la startup travaille sur une seconde brique de son logiciel Gestadrone afin de gérer l'ensemble du processus : avant (planification du vol), pendant (gestion de la co-activité pour éviter les risques de collision en vol ou geofencing pour prendre le contrôle du drone lorsqu'il s'écarte de sa trajectoire) et après (stockage des prises de vue aériennes géolocalisées et horodatées).

Une communication sol-drone optimale

« Nous travaillons actuellement sur un système de communication sol-drone optimal, confie le dirigeant de Drone Geofencing.  La construction d'une architecture au sol de gestion de flux donnera la possibilité à un télépilote de rapatrier ses prises de vue aériennes en temps réel sur la plateforme. Il ne sera plus nécessaire d'attendre qu'il soit revenu pour que l'exploitant puisse lancer une ou plusieurs interventions. Cette fonctionnalité permettra également de mieux évaluer les risques aériens sur zone. »

La société Enedis a d'ailleurs retenu ce logiciel comme candidat pour leur concours national. La solution devrait être finalisée en octobre prochain, avec le concours du CEA.

Dans la suite logique, Drone Geofencing vise déjà une troisième étape : « Aujourd'hui, le flux vidéo du drone est récupéré par la radiocommande du télépilote. Demain, un système embarqué sera pluggé sur le drone et permettra de rapatrier les données directement au centre de contrôle ».

Vers un pilotage de drone à distance ?

Drone Geofencing est en discussion avec des constructeurs de drones qui pourraient intégrer ces modules de liaison dans leurs appareils.

Alors que la France a raté le virage des drones militaires, le marché des drones civils professionnels, qui peine à décoller malgré une croissance annuelle de 31%, pourrait amorcer sa révolution industrielle.

« Les prévisions de la DGAC et les prospectives de l'État français misent sur 130.000 drones en 2028, contre environ 20.000 actuellement », assure Samuel Brau.

Si les drones en vol en grande élongation, c'est à dire hors de la vue du télépilote, sont pour l'heure interdits, la règlementation imposant à un télépilote d'être à moins de 200 mètres de son appareil, le pilotage d'un drone depuis un centre de contrôle n'est plus une utopie.

Des expérimentations sont en cours afin de créer un U-space en Europe visant à repenser l'espace aérien en toute sécurité et fluidité. Dans ce contexte, Drone Geofencing entend jouer son rôle et se frayer notamment une place de choix sur le marché du transport de colis. La startup envisage une levée de fonds 450.000 euros en fin d'année.

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